Retour à l'accueil   |   Interviews   |   Live Reports   |   Fest Reports   |   Bios   |   Retour à Nightfall   
Live Report
Paragon - Paris
Glaz'Art, le 03/07/2005
Par : Powersylv




C'est la première fois que j'entendais parler du Glaz'Art, et c'est donc la première fois que je m'y rendais. Peu de monde ce dimanche soir du côté de la Villette pour une affiche hétéroclite comme je n'allais pas tarder à le découvrir. 3 groupes français sont venus jouer ce soir, pour leur plaisir, celui de leurs fans mais aussi pour soutenir à leur manière la radio associative Aligre FM, sans doute la seule radio du coin à promouvoir le metal (cf. émission Le Rock Fort Show). Moi, je suis venu surtout pour PARAGON, la tête d'affiche teutonne, véritable croisement entre un GRAVE DIGGER requinqué et MANOWAR. Les 2 fois où je les avais vus sur scène (première partie de GAMMA RAY à Paris fin 2002, et surtout le Wacken Open Air 2004), j'avais trouvé ça vraiment bon dans le trip metal guerrier
et conquérant comme j'aime. Mélodies, puissances, riffs d'acier et solos seront au rendez-vous, sans nul doute. Comme c'est le cas sur leur surpuissant dernier album, Revenge. Une bombe ce disque.
J'arrive aux alentours de la salle, quelques metal warriors traînent aux alentours, attendant l'ouverture des portes. Il faut dire qu'on rentrera un peu en retard par rapport à l'horaire prévu, compromettant l'idée que j'allais pouvoir voir le show des allemands en entier. Je retrouve quelques compères avec qui j'échange quelques mots en attendant, les uns me décrivent quelques peu les groupes qu'ils sont venus encourager. Enfin, on entre. A l'intérieur, le stand Underclass est bien fourni, avec les produits AFM, Armageddon etc ... Allez hop, je vois l'avant dernier PARAGON à 14 euros (digipack en + !). Je vais pas me priver, ça changera de ses petits frères à 23 euros de la fnac. Il finit aussitôt dans ma poche d'autant que l'objet avait eu de super bonnes reviews à sa sortie.



EVIL ONE
Après avoir patienté avec en fond sonore le prochain UDO et quelques vieilleries (Highway To Hell d’AC/DC) qui nous accompagneront lors des transitions entre les groupes, EVIL ONE est le premier combo à s'aventurer sur la (très) petite scène. Il s'agit d'un combo bien heavy, avec du chant death assuré par le batteur (et parfois le bassiste), et une chanteuse. Un sample (une narration) ouvre les quelques dizaines de minutes du show. La rythmique est bonne, le batteur mais aussi le bassiste qui a l'air d'être le leader du groupe apparemment (mais je me trompe peut-être). La scène est petite, difficile de faire trop de mouvements. Cependant, la chanteuse est carrément immobile et très peu expressive. Impressionnée par le public pourtant pas super nombreux et assez bon enfant ? Première scène ? Ou simplement une volonté de garder une attitude sobre voire d’instaurer une petite froideur ? Nous ne le saurons pas. Le guitariste à côté headbangue pas mal pourtant. La voix féminine évolue dans un registre plutôt soprano/cantatrice et surtout assez linéaire, qui rend blafard à côté du chant death plutôt bien mené. L'ensemble est bien joué, rappelant les 2 premiers THEATRE OF TRAGEDY ou SINS OF THY BELOVED. Mais il y a des passages vraiment bien bourrins. EVIL ONE, j'accroche pas à tout mais à part les quelques défauts mentionnés ci-dessus liés surtout à la chanteuse, ça passe quand même.

URL : http://the.evil.one.free.fr/
contact : evil_speedos@club-internet.fr



FRANTIC
Voilà la première fois que j'entend parler de ce groupe, qui pourtant a l'air d'avoir bon nombre d'adeptes dans la salle. Un sample de bruits de guerre et d'avions débute le show et l'on découvre un groupe à l'allure surprenante. Le quartet est composé d'un chanteur guitariste habillé en treillis et béret vert, le batteur est coiffé d'un joli casque en argent avec des lunettes très classes (vous vous souvenez de la série Chips ?). Quant au deuxième guitariste et son comparse le bassiste, ils sont habillés en espèces de talibans :). Qu'ils doivent avoir chaud là-dessous ! Le premier titre est lui aussi bien lourd, taillé dans le heavy/thrash massif avec quelques sonorités orientales assorties, surtout grâce aux guitares. On enlève les djellabas et le groupe est habillé de manière classique jusqu'à la fin du gig, l'attention étant retenue surtout par le chanteur/guitariste, un grand gaillard aux postures hetfieldiennes et au t-shirt blanc à longues manches qui impulse une bonne dynamique aux chansons. Malgré un faux départ vite oublié sur le deuxième titre et des problèmes de retours (dixit le chanteur), la machine se met en marche définitivement.
Les titres sont variés et comme le laisse transparaître le nom du groupe, FRANTIC est influencé par le METALLICA de la période Load/St Anger. Il y a pas mal d'énergie, ça bouge
plus, c'est varié (y a même un titre limite punk). Pas mal, certains morceaux accrochent, d'autres moins. Certains sont plus timorés, d'autres plus rentre-dedans. A revoir dans de bonnes conditions et pourquoi pas l'écoute d'un support ?

URL : http://www.frantic-music.com/
contact : frantic@frantic-music.com



DORNFALL
J'avais vu DORNFALL voilà bien 2 ans lors d'un concert sur une péniche parisienne. A l'époque officiait au chant Seb (ex-SCAVENGOURS, ex-VOODOO SMILE ...). C'était sympa bien qu'un peu prog. Ici, j'ai reconnu quelques musiciens, mais c'est un autre chanteur. Un physique et un look plutôt originaux (cheveux courts bouclés, barbiche) qui sied bien à l'image du groupe et à sa musique. Car contrairement à il y a 2 ans où les titres balbutiaient entre prog et heavy/rock, DORNFALL est aujourd'hui à fond dans des délires progressifs et il se pourrait bien que le groupe trouve ses marques dans cette mouvance car il dispose de bonnes qualités : un bassiste efficace et qui se débrouille plutôt pas mal, un chanteur expressif complètement dans son truc, 2 guitaristes concentrés mais qui bougent bien … Il y a des textes en français, d’autres en anglais et ont sent que les musiciens cherchent à nous faire entrer dans leur univers (quelques climats plus oppressants où le chant devient sombre et caverneux). Seulement, que c'est difficile d'accrocher aux atmosphères et aux délires supra-musicaux comme ça en live, surtout quand on ne connaît pas le répertoire du groupe. Et surtout quand on a du mal avec le prog et les titres qui durent longtemps, très longtemps ... Je suis resté quelques rangs devant la scène pour 1 ou 2 morceaux ... mais j'ai pas pu résister davantage avant d'aller m'asseoir un peu plus loin sur un des petits fauteuils de la salle. Pas mal de fidèles du groupe étaient là, délaissant la salle après le set de DORNFALL, laissant quelques fans de heavy pur et dur en pâture à PARAGON. A noter que DORNFALL a démarré une tournée car ils devaient jouer le week-end précédent à l’Alternation (mais ça a été annulé pour des raisons extérieures au groupe) et le lendemain sur l’affiche NUCLEAR ASSAULT/HEATHEN à la Maroquinerie. Surprenant de voir un groupe aussi prog apparaître sur des affiches bien heavy voire thrash. Bon, DORNFALL ne m’a pas emballé mais a de beaux jours devant lui dans son registre, capable même de rivaliser avec nombre de jeunes formations similaires.

URL : http://www.dornfall.com



PARAGON
Il va être temps de sonner la charge teutonne. Les musiciens de PARAGON ont l’air assez sympas, d’ailleurs on pouvait les croiser dans la salle de temps en temps. C’est sur l’intro de « Conan Le Barbare », comme à Wacken l’an dernier que le groupe se prépare sur scène. Là, point de fioritures. Les cuirs, les chevelures et les muscles toutes voiles dehors, on sent que la bataille est proche. Et ça commence avec (j’en suis pas sûr) « The Legacy », morceau d’entrée de l’avant-dernier album qui met les choses au point tout de suite … malgré un faux départ (!). Mais ça repart de plus belle. C’est virile, c’est hymnique, c’est pas original, mais c’est bon ! PARAGON se présente comme les vrais héritiers de MANOWAR, GRAVE DIGGER et ACCEPT, avec ses allures guerrières, les riffs puissants, les cavalcades et les solos en folie. Un rempart contre les « false » quoi :). Sous les regards des quelques personnes étant restées, le chanteur est le centre des attentions, se promenant, secouant la tête et tenant son pied de micro. Les autres musiciens jouent aussi avec enthousiasme et précision et les personnes restant dans le public se délectent de ce metal pur et dur dont il est si aisé de chanter les refrains. Exercice dont il ne se privera pas, instaurant ainsi une communion avec le groupe. Les musiciens ne peuvent malgré tout se mouvoir et headbanger comme ils le souhaitent à cause de la petite taille de la scène. Pourtant, qu’est-ce qu’elle est propice au headbanging sauvage leur musique ! PARAGON a ce soir sorti les chansons qui font secouer la tête, les cartouches que l’on attendaient et qui sont de redoutables machines de guerre live : « Impaler », « Traitor » ou « Revenge » sont ainsi interprétés avec vigueur et conviction, les teutons se donnant au public maintenant clairsemé du Glaz’Art comme ils l’avaient fait lors de Wacken. Mille merci à mon appareil photo : grâce à un joli zoom sur une de mes photos, j’ai pu reconstituer la set-list de PARAGON (cf ci-dessous). Force est de constater que Revenge est à l’honneur, mais on a droit à quelques titres de The Dark Legacy et Law Of The Blade. Sans oublier 2 titres de Steelbound, plus anciens qui ont dû ravir les plus vieux fans. PARAGON fait aussi partie de ce genre de groupes carrés qui savent tenir une scène, tout ce que j’aime quoi. Malheureusement, l’horaire étant décalé, il a fallu quitter précocement cette salle bien sympathique pour des histoires de transport en commun. Et oui, demain c’est lundi, impossible d’attendre le noctambus pendant 2 heures non plus …



Set-list PARAGON :
1.The Legacy (The Dark Legacy, 2003)
2.Palace Of Sin (Law Of The Blade, 2002)
3.Death Squad (Steelbound, 2001)
4.Impaler (Revenge, 2005)
5.Revenge (Revenge, 2005)
6.Traitor (Revenge, 2005)
7.Beyond The Veil (Revenge, 2005)
8.Green Hell (The Dark Legacy, 2003)
9.Abducted (Law Of The Blade, 2002)
10.Breaking Glass (The Dark Legacy, 2003)
11.Thunderstorm (Steelbound, 2001)
12.Armies Of The Tyrant (Law Of The Blade, 2002)
13.Masters Of The Seas (Revenge, 2005)



Etant venu pour PARAGON, cette soirée m’a permis de découvrir néanmoins des combos français variés, même si je n’ai pas adhéré à tout. Quant à la tête d’affiche, respect pour joué avec ses tripes malgré des conditions pas optimales. Rien que pour cela et pour la qualité de sa musique, PARAGON mérite bien d’accéder à plus de reconnaissance, pas forcément dans notre beau pays plein de Star Ac (faut pas rêver) mais sur la scène metal internationale. Un outsider de poids en tout cas dans le créneau heavy puissant et mélodique, qui a su par ses performances et par les derniers disques de qualité qu’il a sorti prouver qu’il pouvait aller très loin.