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Live Report
Iron Maiden - Paris
Parc des Princes, le 25/06/2005
Par : - Powersylv -




C'est dans la chaleur de l'antre du football parisien qu'allait se dérouler ce nouveau concert d'IRON MAIDEN. Voilà 1 an et demi que mon groupe fétiche n'était pas venu nous rendre visite, autant dire que les places étaient achetées depuis très longtemps, surtout lorsqu'on savait à quelle sauce on allait être mangé. Rien que des extraits des 4 premiers albums du groupe anglais (Iron Maiden, Killers, The Number Of The Beast et Piece Of Mind), autant dire que des surprises risquaient d'être au rendez-vous. C'est la première fois que je venais au Parc des Princes. Il faisait ce qu'il fallait de soleil, malgré tout des nuages étaient là ce qui fait qu'on n'était pas trop frappé par le cagnard. Espérons qu'un orage ne viennent pas assombrir le lieu car tout le monde est court vétu (les 3/4 du public avaient un t-shirt IRON MAIDEN). Quoique des éclairs en fond avec IRON MAIDEN jouant sur scène, ça le ferait bien :). ET puis, le Parc des Princes en plein air, c'est un joli coup d'envoi pour la saison des festivals. A noter que lors de ce même week-end, il y avait le FURY FEST au Mans, le GRASPOP à Dessel (Belgique, là où MAIDEN joue le lendemain) et le BANG YOUR HEAD à Balingen (Allemagne). Autant dire que ce week-end est décidément marqué du sceau du metal. Mais bon, avec MAIDEN qui passe pas loin de chez moi et pour diverses raisons logistiques, le choix était fait.
Selon que l'on soit situé dans les tribunes ou sur la pelouse (ce qui fut mon cas), on accédait au Parc soit par la Porte de St Cloud, soit par la Porte d'Auteuil. Arrivée à ce lieu à 16H, force est de constater qu'il y a déjà du monde : les metalheads sont en effervescence, pas mal sont venus de province, il y a même des étrangers. Il y a des barrières metalliques et même des policiers venus en renforts pour éviter les débordements. Nous sommes à côté d'un stand de t-shirts et l'avancée pénible vers celui-ci sera récompensée par un joli t-shirt de la tournée, avec écrit "Eddie Rips Up Paris - Parc des Princes 2005". Collector donc ! 35€ quand même. Ben oui, encore une fois, le prix du merchandising, c'est pas donné (90€ le format maillot de foot, ouille). En face de nous, à la sortie d'une autre rue, d'autres fans sont là en train d'attendre, comme nous. Sauf que pour eux, les barrières s'ouvriront en premier ! A 17 heures précises. Cris de fureur de notre côté, avec un mec qui va même gueuler à tout va "Encuuuulés !" envers les policiers. Patience, notre tour viendra. Effectivement, 10 minutes plus tard, les barrières s'ouvrent légèrement de notre côté (des vigiles font passer au compte-goutte) et la folie est telle que je suis presque quasiment écrasé contre les barrières à un moment. C'était chaud, très chaud. J'essayais de ne pas perdre mes affaires dans ce moment qui m'a semblé une éternité mais qui n'a dû durer qu'une minute peut-être. MAIDEN provoque toujours autant les passions, d'un côté quand j'y repense là en tapant ces lignes, ça fait plaisir ... mais dans le feu de l'action, j'en menais pas large.



A l'entrée du Parc, on fait la queue mais c'est plus tranquille. Après la fouille de rigueur (un gars devant moi se fait confisquer son couteau suisse, quelle idée aussi de se trinqueballer avec ça), nous arrivons dans l'antre. Stands de t-shirts, de boissons et de sandwichs sont là et parsèment une pelouse encore calme. Nous allons donc droit devant. Il y a devant la scène un enclos avec un nombre limité de personnes. Premiers arrivés, premiers servis, nous avons la chance de nous voir attribuer un joli bracelet jaune qui témoignera de notre appartenance aux premières dizaines de mètres devant la scène. Ce système est vraiment cool car il permet d'éviter de trop gros mouvements de foule et des accidents regrettables qui ont déjà eu lieu en de semblables évènements. Nous sommes bien placés, pas trop en avant, à un endroit plus cool avec quelques mètres derrière nous un stand de sandwichs et boissons, cool ! On discute, on regarde les gens arrivés, on observe la scène où de grands anges de chaque côtés et des plantes représentent la future arrivée de WITIN TEMPTATION. A18 heures, on commence à voir rapidement les gradins se remplir, l'ambiance commence à chauffer sérieusement. Ca promet. Certains sont venus essentiellement pour IRON MAIDEN. D'autres pour les 3 groupes, ou pour IRON MAIDEN et une des premières parties. Pour ma part, je n'ai jamais vu ni WITHIN TEMPTATION, ni DREAM THEATER en live, bien que je possède quelques disques de ces formations (Mother Earth et The Silent Force pour WITHIN TEMPTATION, When Day And Dream Unite, Images And Words, Awake, A Change Of Seasons, Falling Into Infinity et Scenes From A Memory Pour DREAM THEATER). Je ne suis pas fan ultime de ces deux groupes : je trouve WITHIN TEMPTATION un peu trop "gentil" (dans le genre, je préfère AFTER FOREVER) même si c'est sympa et bien foutu. Quant à DREAM THEATER, j'en écoute rarement ; disons que je trouve que les musiciens sont de grands professionnels et qu'ils méritent leur succès ... mais j'ai énormément de mal déjà à digérer leur musique sur disque, aussi je me demandais ce que ça allait donner en live. Mais stop les bavardages ! Il est 18H30 et la scène commence à s'agiter.



WITHIN TEMPTATION :
Le succès de The SIlent Force a certainement joué en faveur des hollandais pour qu'ils se retrouvent sur cette affiche prestigieuse. En tous cas, je m'attendais à voir un groupe peut-être un peu timide sur scène, force est de constater qu'il n'en est rien. Les musiciens arrivent sur scène et prennent leurs marques automatiquement, cuacun de leurs côtés. Ca démarre sur "See Who I Am", logique car c'est un des morceaux phares de The Silent Force, c'est d'ailleurs celui qui débute l'album. Sharon arrive sur scène, en tenue noire assez sexy je dois dire. Elle est en forme vocalement et physiquement, elle est dynamique et monopolise l'attention du public. Pourtant les autres musiciens assurent plutôt pas mal : le batteur (le seul qui ait gardé des longs cheveux) assure bien avec ses airs de Rob Trujillo, et les guitaristes et le bassiste sont dynamiques et s'adonneront à quelques chorégraphies "priestiennes", remuant leurs instruments en cadence. On les verra même assurer quelques sauts synchronisés :) Robert, le guitariste chauve est visiblement un peu impressionné même s'il sait que son groupe à une bonne notoriété dans nos contrées, et nous dira à quelques reprises qu'il est très heureux d'être là. Sharon, maîtresse de cérémonie tout en sourire nous tiendra le même discours avec quelques mots en français, s'excusant de ne pas pouvoir connaître mieux notre langue. Le son était plutôt pas mal, quand je pense que beaucoup avaient émis des réserves (suite au concert de METALLICA il y a un an ici même, où parait-il le son était moyen). Ici, nickel mais à mon avis on ne doit pas entendre la même chose depuis les gradins.
WITHIN TEMPTATION s'en tirera donc avec les honneurs pendant ce set qui aura mis en avant le dernier album, même si les indispensables "Mother Earth", "Ice Queen" et "Deceiver Of Fools" (album Mother Earth) ne seront pas en reste. On aura droit aussi au single « Running Up That Hill », la reprise de Kate Bush que le groupe avait réalisée en 2003. J'avoue que ça rendait mieux en live, les guitares étaient peut-être plus mises en avant que sur album, et Sharon avait une voix puissante, maîtrisée et mélodique. Un bon moment.



Set List WITHIN TEMPTATION :
1) See Who I Am (The Silent Force, 2004)
2) Stand My Ground (The Silent Force, 2004)
3) Angels (The Silent Force, 2004)
4) Forsaken (The Silent Force, 2004)
5) Running Up That Hill (Running Up That Hill, single - 2003)
6) Mother Earth (Mother Earth, 2001)
7) Deceiver Of Fools (Mother Earth, 2001)
8) Ice Queen (Mother Earth, 2001)



DREAM THEATER :
Le cas DREAM THEATER ne paraissait d'emblée plus compliqué, même si finalement j'avais envie de voir sur scène ces as de la "branlette de manche", terme utilisé parfois pour qualifier de manière péjorative une formation qui laisse davantage place à la technique qu'aux émotions. Un autre style de groupe prend alors place sur une scène plus sobre et débarrassée des atours du groupe précédent. D'emblée, on pourra observer la mise en place de l'impressionnante batterie de Maître Portnoy. Je ne sais pas combien il y avait de toms et de cymbales mais euh ... enfin, c'est pas mal quoi :). Une introduction entre classique et psyché se fait entendre puis Mike Portnoy arrive derrière les fûts, les baguettes à la main arborant un superbe maillot du PSG (qui a dit fayot ?). Le batteur jouera sur une batterie surélevée, dominant ainsi ses compagnons tel un seigneur qui feront gaffe à éviter ses éternels jets d’eau (il n’a pas arrêté de boire et de cracher de l’eau). Devant la scène, James LaBrie mène la danse, s’absentant lors des parties instrumentales pour aller boire de l’eau en coulisses (pratique d’être chanteur d’un groupe de prog), sa prestation vocale ne faiblira pas, bien que je ne sois pas fan de son chant. Ce n’est pas le chanteur le plus expansif que j’ai vu, cependant, il se permettra quelques mots en français, promettant une venue du groupe à l’automne dans une salle parisienne. A droite, John Petrucci caché derrière ses lunettes noires triture son instrument et délivrera des parties variées tant en riffs qu’en solo, un très bon technicien dont la réputation n’est plus à faire. A gauche, Jordan Rudess s’éclate franchement sur ses claviers tournants, lui permettant de faire des tours à 360°. Sans oublier le discret John Myung, un peu devant Jordan qui se fait discret mais dont le jeu de basse est franchement extraordinaire ! Quelle dextérité.
Vu la longueur des morceaux et le temps qui leur était imparti (une bonne heure), DREAM THEATER a contenté ses fans avec 2 titres du tout récent Octavarium, mais aussi 2 de Train Of Thought et « Fatal Tragedy » du chef d’œuvre Metropolis. Surprise avec « A Fortune In Lies » qui date du tout premier album (à l’époque, c’est n’était pas James au chant). Je me suis laissé dire que les groupe allait re-enregistrer When Dream And Day Unite avec le groupe actuel, ceci explique peut-être cela. Bien évidemment, impossible de fermer le set sans l’indispensable « Pull Me Under ». Une bonne prestation, en tous cas les fans étaient ravis. Moi, j’ai été impressionné par les performances des musiciens, néanmoins, je ne connaissais pas la moitié des morceaux, difficile donc de rentrer complètement dans le trip contrairement à certains fans que j’ai croisés et qui vénèrent véritablement les membres du groupe comme des dieux. Et c’est une bande son du « Singing In The Rain » qui clôt leur prestation : espérons que ça n’amènera pas la poisse pour MAIDEN car il y avait quand même quelques nuages qui se promenaient dans le ciel.



Set List DREAM THEATER :
1) The Root of all evil (Octavarium, 2005)
2) A Fortune in lies (When Dream And Day Unite, 1989)
3) Fatal tragedy (Metropolis, 1999)
4) Panic Attack (Octavarium, 2005)
5) Endless Sacrifice (Train Of Thought, 2003)
6) As I am (Train Of Thought, 2003)
7) Pull me under/Metropolis (Images And Words, 1992)



IRON MAIDEN :
Quand on est accro à IRON MAIDEN depuis 16 ans, 1 an et demi sans concert, c’est long, très long. J’avais franchement le cœur qui battait dans ma poitrine. J’avais évité de regarder les différentes set-list circulant sur Internet pour garder la surprise, en espérant que les 6 gars allaient nous sortir des titres des 4 premiers albums non joués live depuis très longtemps. Il est vrai que le gros défaut de MAIDEN (contrairement à SAXON par exemple), c’est que leur set-list reste immuable sur toute la tournée. La scène s’assemble peu à peu : sur les écrans géants sur le côté, on voit par intermittence la pochette du prochain DVD apparaître (Death On The Road, un concert de la tournée Dance Of Death), un Eddie version Dance Of Death en train de conduire un attelage de chevaux fort inquiétant. Puis, c’est une immense clameur qui retentit lorsque les premières mesures de la marche instrumentale « Ides Of March » se font entendre (comme sur le Live At The Rainbow de 1981). Dommage que ça ne soit qu’une bande enregistrée … d’un autre côté, si le groupe était arrivé comme ça en le jouant, ça aurait peut-être été moins surprenant. Les musiciens déboulent comme toujours avec un grand sourire (surtout Dave Murray, sourire jusqu’aux oreilles) et, disons-le d’emblée, la tension ne retombera pas du début à la fin du show. Tout le monde est en forme, que ce soit Steve Harris avec ses galopades habituelles et ses mitraillages en fin de morceau. Mais il ne vieillit pas ce mec, c’est pas possible. Et Bruce, toujours muni d’un pantalon très classe :), n’arrêtera pas lui non plus. Ce soir, comme à son habitude, le frontman mythique nous parlera dans son français euh … approximatif dirons-nous :). Et allez-y que mets un costume pour le « Trooper », que je remue mon drapeau, que je saute partout. Egal à lui-même. Les 6 membres seront sur scène dans un terrain de jeu habituel, et on les sent heureux. C’est bien simple, il n’arrêteront pas de se taquiner par-ci par-là. Certaines mauvaises langues dans le public diront même qu’ils « se forcent ». Bon, ma foi leur bonhomie paraît authentique.



La set-list présentera les classiques « systématiques » de l’époque 1980-1983 (« The Trooper », « Run To The Hills », « Number Of The Beast », le fantastique « Hallowed Be Thy Name » - qui fait toujours autant frissonner – et « Iron Maiden »). Mais ce sont bon nombre de titres qui n’aont plus été joués depuis des lustres qui s’attirent les faveurs du public. « Where Eagles Dare » par exemple, avec ses roulements de batterie caractéristiques, l’épique « Revelations » avec cependant l’intro écourtée et surtout un « Remember Tomorrow » frissonnant et remarquablement interprété (Bruce nous rappellera que c’est le premier morceau d’Iron Maiden sur lequel il a chanté lors de ses auditions en 1981). L’un des grands moments du concert est indubitablement l’énorme « Phantom Of The Opera » introduit par un Bruce catégorique (« Cette chanson est le vrai esprit d’IRON MAIDEN – ceux qui ne comprennent pas peuvent partir »).



Niveau spectacle, on a des tentures au premier plan, recouvrant les retours avec diverses représentations d’Eddie, et également les backdrops qui défilent suivant les chansons (petit problème lors de « Phantom Of The Opera » ou celui avec le Eddie qui se démasque se coincera …). Sur « Number Of The Beast », il y eut pas mal d’effets scéniques. Une idole cornue (comme dans le clip) qui ferait pâlir de terreur le très catholique Benoît XVI en personne apparaît en haut à gauche de la scène dans une nuée rouge. Derrière, il y a un drap rouge avec des lampes qui forment 666 et s’illuminent à chaque fois que le nombre diabolique est crié par la foule. Des draps blancs illuminés d’oranges sont éventés pour donner un aspect de flammes du plus bel effet. Sans oublier les explosions sur le « Yeahhhh » de BRUCE :).
Sur « Iron Maiden », quelques feux d’artifices font la joie des fans et une grosse tête d’Eddie (Piece Of Mind) surgit derrière la scène, les yeux rouges, balançant les épaules, avec son cerveau qui s’élève de sa boîte crânienne. Pauvre Eddie ! Quand on pense qu’il y a 2 ans on le lui avait rendu :). La fin du titre et apocalyptique sur scène, notamment avec Janick qui balance sa guitare à bout de bras.
Les rappels mettront l’accent sur 3 morceaux plutôt directs (« Running Free », « Drifter » et « Sanctuary »), après que Bruce, de retour sur scène se soit assis, la tête dans les mains, restant ainsi pendant 3 minutes sous les « Maiden !Maiden ! » du public, et se ressaisissant pour nous dire que nous sommes incroyables. Quel comédien ce Bruce :). Sur « Running Free », il fait chanter le public, joue avec lui avant de présenter les musiciens, et faisant exprès d’oublier Nicko toujours en train de faire le pitre à ce moment-là derrière ses fûts. Dernière surprise, sur « Drifter », un Eddie (Piece Of Mind) vient se frotter aux musiciens, notamment à Janick.
Sans vraiment révolutionner son style en concert, IRON MAIDEN a néanmoins fait une prestation énorme ce soir là : un groupe en forme, des surprises, une set-list de rêve, que demander de plus ? Peut-être un concert plus long car c'est passé très très vite.



Set List IRON MAIDEN :
1) The Ides Of March (Killers, 1981)
2) Murders In The Rue Morgue (Killers, 1981)
3) Another Life (Killers, 1981)
4) Prowler (Iron Maiden, 1980)
5) The Trooper (Piece Of Mind, 1983)
6) Remember Tomorrow (Iron Maiden, 1980)
7) Where Eagles Dare (Piece Of Mind, 1983)
8) Run To The Hills (The Number Of The Beast, 1982)
9) Revelations (Piece Of Mind, 1983)
10) Wrathchild (Killers, 1981)
11) Die With Your Boots On (Piece Of Mind, 1983)
12) Phantom Of The Opera (Iron Maiden, 1980)
13) The Number Of The Beast (The Number Of The Beast, 1982)
14) Hallowed Be Thy Name (The Number Of The Beast, 1982)
15) Iron Maiden (Iron Maiden, 1980)
Rappels :
16) Running Free (Iron Maiden, 1980)
17) Drifter (Killers, 1981)
18) Sanctuary (simple, 1980)