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Live Report
Brainstorm - Paris
La Loco, le 26/04/2005
Par : Powersylv




Tous ceux qui étaient présents à l’Elysée-Montmartre l’an dernier au concert d’EDGUY se souviennent de la prestation tonitruante des allemands de BRAINSTORM. Après plusieurs albums réussis et plébiscités et 2 concerts chez nous les années précédentes, le combo d’Andy B. Frank sait qu’il a une carte à jouer ce soir afin de se mettre Paris définitivement dans la poche. De toute manière, l’ensemble de l’affiche est prometteuse. AT VANCE dont nous n’avions plus entendu parler depuis un petit moment (à part pour les sorties d’albums) refait surface sans la présence d’Olivier Hartmann parti s’aventurer en solo, mais avec à sa place Mats Leven (ex-YNGWIE MALMSTEEN) dont nous avions pu apprécier les talents lors de la dernière tournée THERION. Les danois de MERCENARY quand à eux ouvrent le bal ce soir, et j’avoue que j’attendais aussi de les voir vu la qualité de leur dernier opus en date, 11 Dreams. L’occasion de voir enfin BRAINSTORM concrétiser sa musique chez nous paraissait opportune. Cependant et comme le révélait Andy lors de l’interview qu’il nous avait accordée, prudence car rien n’est jamais joué d’avance. Il y a encore un mois, le nombre de préventes pour ce concerts était assez inquiétant. De plus, comme très souvent à la Loco, honneur est fait aux couche-tard puisque le début des hostilités est annoncé à 21H. Et en pleine semaine ! Le pari était donc plutôt risqué vu les horaires.



MERCENARY :
MERCENARY fait ce soir figure d'outsider. Même s'il officie dans un style plus extrême que
ses 2 partenaires, son power metal mélodique aux teintes death est relativement bien
accueilli par les quelques personnes présentes. D'ailleurs, il y avait des fans. Il faut dire que le dernier album de MERCENARY (Dreams 11 sorti fin 2004) a fait l'unanimité. Ce jeune groupe Danois est au début d'une carrière (2 albums à leur actif) plutôt prometteuse. Les teintes death mentionnées sont essentiellement assurées par des guitares abruptes et acérées qui charpentent la plupart des morceaux et par les vocaux rugueux et profonds vociférés parfois par Kral, bassiste/chanteur et leader du combo. Les côtés plus power metal sont représentés par la voix mélodique du vocaliste principal Mikkel et les harmonies des guitares. Ne connaissant que le dernier album dont j'ai reconnu les principaux titres (l'aérien et nevermoresque "11 Dreams", le virulent "World Hate Center" entre autres), j'ai trouvé leur set empreint d'une énergie mesurée et pour une première partie, le groupe se débrouille relativement bien avec sobriété et efficacité. A noter les lights plutôt réussis. MERCENARY a donc convaincu, même s'il faut reconnaître que si on ne connaît pas les titres et leur musique il n'est pas évident de rentrer dedans en live. M'enfin, force est de constater que quelques personnes du public connaissaient quelques paroles et refrains, ce qui est encourageant. Le prochain Wacken Open Air me donnera l'occasion de les revoir puisqu’ils sont à l’affiche.



AT VANCE :
C'est au tour d'AT VANCE d'investir la scène de la Loco. Voilà bien longtemps que je n'avais
plus suivi ce groupe. Depuis très longtemps même car le seul skeud que je possède d'eux est leur deuxième album (Heart Of Steel, 2000) qui date un peu. Je connaissais donc le combo avec Oliver Hartmann au chant mais celui-ci est depuis parti entamer une carrière solo (on se souviendra aussi de sa participation au projet Avantasia et au dernier album du groupe de prog-metal EMPTY TREMOR). Niveau chanteur, ils ne déméritent pas puisqu'ils ont maintenant comme figure de proue Mats Leven, chanteur suédois reconnu pour avoir chanté chez YNGWIE MALMSTEEN et sur le dernier album de THERION. D'ailleurs, il était présent avec eux lors de leur dernier passage ici même il y a quelques mois maintenant. Le set d'AT VANCE est plutôt bien foutu, les musiciens sont détendus et souriants mais c'est Mats Leven qui pendu à son micro est l'objet de toutes les attentions. Bien en voix, il n'a pas son pareil pour calquer ses lignes de chant dans la trame néo-classique du groupe et esquisser quelques poses adéquates. Bien que d'obédience néo-classique, le groupe varie les tempos et propose parfois du mid-tempo aux ambiances plus lourdes mais lyriques proches de celles développées par le BLACK SABBATH des années 80/90 (époques Dio/Tony Martin). Malgré une qualité certaine et un bon début, le set stagne un peu cependant et n'arrive pas à décoller réellement. Disons que musicalement, sur le longueur on sent une pointe de lassitude. J'ai cru reconnaître un titre de Heart Of Steel (quand je repense à cette pochette qui est un copier/coller de celle du True As Steel de WARLOCK ...). Une prestation plaisante et pro à défaut d’être réellement enthousiasmante.



BRAINSTORM :
La Loco s’est déjà un peu plus remplie à l’arrivée de BRAINSTORM. Le quintet allemand est donc en haut de l’affiche pour la première fois chez nous et compte bien assurer cette position sans se reposer sur ses lauriers. Bien évidemment, c’est Andy B. Frank chanteur et frontman charismatique et dynamique qui attire toutes les attentions. Celui-ci, toujours le sourire au lèvres est une bombe d’énergie contrairement aux autres musiciens plutôt tranquilles qui se prêtent simplement à quelques headbangings. Andy n’hésitera pas à s’approcher des premiers rangs pour serrer quelques pognes (pour mémoire il n’y a pas de séparation entre la scène et la fosse dans cette salle), premiers rangs garnis par quelques charmantes donzelles dont l’une parée d’un t-shirt « Andy I Love You », ce qui en dit long sur la notoriété du chanteur particulièrement auprès de la gente féminine. Andy s’essaiera à pratiquer la langue française avec plus ou moins de succès, nous jurant ses grands dieux que la prochaine fois, il parlera français parfaitement (je demande à entendre :)). Certains fans ne se privent pas pour chanter haut et forts les refrains des hymnes brainstormiens, plus anciens ou plus récents. Il faut dire que les allemands n’ont pas leur pareil pour composer de purs brulôts qui prennent leur ampleur en concert avec une puissance bien réelle. Que de progrès depuis la première partie de GRAVE DIGGER en 2003. A ce titre, les roquettes du dernier album Liquid Monster comme « Worlds Are Coming Through » et « Inside The Monster » sont déjà des classiques du combo, qui se mêlent allègrement aux « Doorway To Survive », « Highs without Lows » ou « Blind Suffering ». On aura même droit à un extrait d’un vieil album (Andy ne chantait pas sur les 2 premiers) qui s’avouera assez percutant. Sempiternel problème de la Loco, BRAINSTORM a commencé à jouer vers 22H45 et il faudra louper une partie du concert pour ne pas rater les derniers transports en commun. Dommage.
Malgré ces problèmes pratiques, BRAINSTORM a rassuré ses fans et a prouvé qu’il devenait progressivement une formation de premier plan en matière de metal mélodique et puissant. Le groupe devra néanmoins compter sur d’autres opportunités pour s’imposer chez nous car malgré une excellente prestation, les conditions ont fait que beaucoup ont dû partir avant la fin.