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Live Report
Angra - Paris
Elysée-Montmartre, le 16/02/2005
Par : Powersylv




C’est encore tout contusionné et impressionné par la tornade à deux têtes KREATOR / DARK TRANQUILLITY qui a ravagé notre Elysée-Montmartre la veille que j’en reprends une louche en ce soir du 16 Février 2005. Une affiche plus mélodique certes mais qui n’allait pas me décevoir, loin de là. Du moins pour les têtes d’affiche. Beaucoup de questions trottinaient dans mon crâne de piaf sur le trajet vers la salle de concert (d’autant que j’étais encore en retard !). ANGRA allait-il ce soir parvenir à effacer sa prestation gâchée du Festival de Raismes de Septembre 2004 (son dernier passage en date dans l’hexagone) ? Car même si les problèmes survenus alors étaient indépendants de leur volonté, beaucoup ont été surpris par la prestation en demi-teinte du groupe ce jour-là. Comment allaient passer les titres du somptueux Temple Of Shadows ? Et plus généralement, le groupe nous réservait-il quelques petites surprises de derrière les fagots ? Je voyais le temps passer dans le métro, et je me voyais déjà arriver lors du set d’EDENBRIDGE. EDENBRIDGE, un groupe dont j’entends parler depuis quelques temps maintenant, pas forcément avec des éloges. Pas encore eu le temps d’écouter le dernier album Shine, je testerai donc sur scène si on m’en donne le temps. Quant à MANTICORA, ce groupe danois fait figure de challenger sur la scène heavy grâce à son dernier album (8 Deadly Sins) chaudement recommandé par les fans du genre.



EDENBRIDGE :
J’arrive à l’Elysée-Montmartre et comme prévu, EDENBRIDGE est déjà sous les spots. C’est le dernier titre, je me suis donc concentré sur celui-ci pour essayer d’en dégager des impressions. Du coup, celles-ci ne sont peut-être pas représentatives de l’ensemble de leur prestation. EDENBRIDGE propose un heavy metal lyrique, caractère renforcé par la présence de la jolie Sabine Edelsbacher. Celle-ci, peut-être impressionnée, (?) n’a pas sur scène l’aura aussi affirmée que certaines de ses consœurs comme Tarja Turunen (NIGHTWISH) ou Floor Jansen (AFTER FOREVER). De plus, j’ai le sentiment désagréable que parfois la tonalité de son chant est déphasée par rapport à celle de la musique. Bizarre. Le style de musique d’EDENBRIDGE n’est pas mauvais en soi mais ne brille pas non plus par son originalité. Ajoutez à cela des musiciens plutôt statiques et un son qui n’est pas forcément top, aussi ai-je l’impression d’assister à une prestation moyenne, pas franchement géniale. Et si les titres précédents étaient du même tonneau … D’ailleurs les connaissances que j’ai pu saluer ensuite m’ont fait part de leur ennui. Bon, comme je n’ai pas pu voir tout, j’attendrai surtout d’écouter le dernier album du groupe pour avoir un avis plus tranché, mais on ne peut pas dire que je parte sur un à priori réellement positif … enfin bon, on verra.



MANTICORA
Après une pause, c’est au tour de MANTICORA d’investir la scène. Alors là par contre, ça réveille. Groupe de power metal mélodique, MANTICORA n’a pas pour prétention de révolutionner le genre mais est là avant tout pour montrer de quoi il est capable sur une scène. Une ambition affichée clairement par le très blond et beau gosse Lars F. Larsen (du calme les groupies devant ! :) ), tout débardeur dehors, qui est le véritable point de mire de la prestation. C’est bien simple, il n’y en a que pour lui ! Ce garçon a l’âme d’un showman, c’est clair, et il lui est difficile de rester en place. Il ira même jusqu’à grimper sur les baffles situées juste devant nous ! Démonstratif et charismatique, il tient le public dans sa main (surtout la gente féminine, on se demande bien pourquoi :) ) et il va jusqu’à reléguer dans l’ombre ses compères qui pourtant touchent bien leurs instruments, c’est le moins que l’on puisse dire. Surtout pour leur jeune âge. Vêtus de chemises blanches et de pantalons en cuir, ceux-ci plus en retrait se font plus discrets que leur frontman mais lui assurent une assise efficace. Le jeune guitariste attire les regards lorsqu’il se fend d’un joli solo. On m’avait dit que leur power metal mélodique avait quelques aspects proches d’un BLIND GUARDIAN, et bien j’ai pu le vérifier, c’est vrai, mais MANTICORA n’en a pas pour le moins son propre style. Chaque album est passé en revue à ce que j’ai crû comprendre, même si le petit dernier est mis à l’honneur. La prestation du combo est attrayante et fort sympathique, elle donne envie de connaître mieux ces p’tits gars venus du nord et leur musique. Difficile d’appréhender la musique du groupe sur scène cependant, je pense que j’aurai mieux apprécié le concert si j’avais pu écouter le disque avant. Prometteur, mais à découvrir sur disque quand même. A noter encore quelques problèmes de son, surtout au début du set, on n’entendait pas le chanteur. Un problème qui se retrouvera aussi pour ANGRA.



ANGRA
Viennent ensuite les stars de la soirée : ANGRA. Comme je l’ai évoqué précédemment, le concert de Raismes avait laissé un goût amer dans la bouche des fans présents. Problèmes de retours, peut-être aussi que le fait d’interpréter en avant-première des titres tous chauds (Temple n’était pas encore sorti à l’époque) avait-il déstabilisé Edu, allez savoir. En tous cas, convenons de rappeler qu’entre ANGRA et le public français, c’est une grande histoire d’amour. Et même si aujourd’hui l’impact du groupe peut sembler moins important qu’à l’époque où Andre Matos (SHAMAN) tenait le micro, le Raismes Fest est déjà pardonné et les fans ont rempli l’Elysée-Montmartre de façon conséquente. Bien rempli, sans qu’on soit étouffé. Nul doute que s’il n’y avait pas eu KREATOR la veille, il y aurait peut-être encore eu plus de monde. Un backdrop plutôt sobre avec le nom du groupe sur fond noir est présent, mais au niveau des lights, on en a plein les mirettes. Au niveau instruments aussi car je suis situé devant Kiko Loureiro, et le guitariste nous a sorti le grand jeu ! Son compagnon Rafael n’est pas en reste, celui-ci s’occupant davantage du côté droit de la salle, même s’il s’octroie quelques petites venues de notre côté. Ce qui m’a frappé, c’est combien le groupe a gagné en assurance, notamment Edu, Felipe (basse) et Aquilès (batterie) qui sont désormais beaucoup plus décontractés. Ce ne sont plus les « petits nouveaux » mais ils forment désormais l’essence d’ANGRA. Leur place au sein du groupe est désormais méritée, on sent les garçons sont super à leur aise. C’est un réel plaisir de les voir évoluer sur scène, avec de plus des lights efficaces et variés. Edu est lui-même, il n’a rien à envier à son prédécesseur tant au niveau scénique (Edu est impeccable ! Surtout dans son pantalon en vinyle :) ) qu’au niveau du chant. Même s’il a encore quelques petites faiblesses dans les parties aiguës (le refrain de « Never Understand » par exemple), force est de constater que sa voix a gagné en efficacité. Le travail sans doute, l’habitude, et aussi lié à la plus grande décontraction sur scène évoquée plus haut. J’ai été bluffé par leur performance tout au long de cette soirée, et je dois dire que je préfère le ANGRA d’aujourd’hui (les Matos, Matiutti Bros. et Confessori vont avoir fort à faire, d’autant qu’on ne sait pas trop ce qui se passe dans la maison SHAMAN depuis quelques temps … parait même qu’ils vont changer de nom).
Niveau set-list, un concert très complet avec des surprises de taille : les morceaux du dernier album, bien mis à l’honneur, sont transcendés sur scène. On a même eu droit à la venue de Sabine d’EDENBRIDGE pour sa partie sur « No Pain For The Dead » (comme sur l’album !) et aussi au grandiose « Shadow Hunter ». Néanmoins ce sont les titres plus directs qui sont les plus redoutables (« Waiting Silence » et ce solo de Kiko, magique !). Puis pas mal de titres de Rebirth qui sont devenus des classiques aujourd’hui, « Acid Rain », « Millenium Sun » et « Nova Era ». On a eu droit à 2 ballades pour le repos des troupes (« Heroes Of Sand » et « Wishing Well »), sinon, de la dynamite. Les classiques de l’époque Matos sont là aussi, et quelle surprise d’avoir à nouveau « Carolina IV » sur scène (jamais vu joué avec Edu à ma connaissance). Sinon, et bien les « Nothing To Say » et les rappels essentiels que sont « Angels Cry » (défoulement de slammers dans les premiers rangs) et « Carry On » sont les passages obligés pour le groupe. Surprise du chef pour l’assistance, après une introduction de Kiko (« Voici un hommage à un très grand guitariste »), nous avons droit à un sursaut d’adrénaline lorsque les musiciens nous gratifient d’un medley de PANTERA, dédicace à Dimebag Darrell trop tôt disparu dans les circonstances que l’on sait. Etonnant de la part d’ANGRA, groupe plutôt classique qui a surtout habitude de reprendre du IROAN MAIDEN ou JUDAS PRIEST. Encore plus déroutant lorsque ce medley embraye avec une reprise de SLAYER dynamitée par Felipe au chant (« Raining Blood ») !



C’est encore sous le choc de cette fin apocalyptique que nous sortons sonnés et éblouis par le show des Brésiliens. 2 superbes soirées coup sur coup, c’est exceptionnel. Le mois de Janvier nous aura paru bien long mais là nous avons été gâtés. ANGRA nous confirme donc qu’il fait partie des grands et ce concert fut rassurant au sujet de l’état de santé d’un groupe qu’on disait moribond il y a 5 ans. Ca fait vraiment plaisir. Le style de concert où l’on repart le cœur en fête ...



Set-list ANGRA
01 – Deus Le Volt (Temple Of Shadows, 2004)
02 – Spread Your Fire (Temple Of Shadows, 2004)
03 – Waiting Silence (Temple Of Shadows, 2004)
04 – Acid Rain (Rebirth, 2001)
05 – Nothing To Say (Holy Land, 1996)
06 – Caroline IV (Holy Land, 1996)
07 – No Pain For The Dead (Temple Of Shadows, 2004)
08 – Angels And Demons (Temple Of Shadows, 2004)
09 – Never Understand (Angels Cry, 1993)
10 – Wishing Well (Temple Of Shadows, 2004)
11 – Millenium Sun (Rebirth, 2001)
12 – Drums Solo
13 – Temple Of Hate (Temple Of Shadows, 2004)
14 – Heroes Of Sand (Rebirth, 2001)
15 – Rebirth (Rebirth, 2001)
16 – Shadow Hunter (Temple Of Shadows, 2004)
Rappels :
17 – Angels Cry (Angels Cry, 1993)
18 – Carry On (Angels Cry, 1993)
19 – Nova Era (Rebirth, 2001)
20 – Medley Pantera (5 Minutes Alone, Walk …) / Raining Blood (cover SLAYER)