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Live Report
WASP - Paris
Elysée Montmartre, le 15/06/2004
Par : PowerSylv


WASP/DRAGONFORCE/DYECREST - Paris (Elysée-Montmartre) le 15 Juin 2004, 18H.

WASP est un groupe de légende que je connais depuis mes débuts métaliques (fin 1989) grace aux clips mémorables de "The Real Me" et "Blind In Texas". Groupe de heavy metal US jouant à ses début des hymnes rock'n roll mis en scène par un show provocateur et gore à souhait (1984-1988), l'influence du groupe de Blackie Lawless est reconnue aujourd'hui par toutes les franges de notre musique préférée. Après la grande époque plus intelectuelle des Headless Children (1989) et surtout le concept-album The Crimson Idol (1992) considéré comme beaucoup de fans comme LE chef d'oeuvre, le groupe connait un moment de doute au milieu des années 90, les vagues grunge/alternative et néo-punk n'arrangeant pas les choses à cette époque. On parlait même de split. Still Not Black Enough et le futuriste K.F.D. sortent alors dans la 2ème moitié des années 90 et font à nouveau parler du groupe sans pour autant déclencher l'hystérie. En 1999, c'est le retour de Chris Holmes (le guitariste des débuts) pour le très rock Helldorado. Les années 2000 commencent avec Unholy Terror et Dying For The World, 2 albums de bonne facture. En ce début 2004, Blackie décide de revenir au format du concept album avec The Neon God part 1, leitmotiv de cette nouvelle tournée.

C'est un Elysée-Montmartre "petite configuration" (les préventes n'ont pas dû remplir leur office) qui ouvre ses portes aux jeunes et aux moins jeunes, venus acclamer le passage de WASP, mais aussi de DRAGONFORCE qui fait sa première partie. Choix surprenant que ce groupe de speed metal ultime. Et avant DRAGON FORCE, il y a aussi DYECREST, encore inconnu pour l'instant au bataillon. Les portes ont mis un moment à s'ouvrir quand même, mais dans la salle, l'ambiance est au beau fixe. On retrouve donc ses potes et on discute de plein de choses, la sujet principal étant "A quel sauce WASP va-t-il nous manger ce soir ?". Niveau set-list mais aussi niveau spectacle car je m'étais laissé dire que les prestations de WASP étaient assez mitigées. Pour ma part, je les ai vus qu'au wacken 2002, et j'avais beaucoup aimé même si j'étais assez loin de la scène et si je n'étais pas forcément objectif car depuis 13 ans que je connaissais le groupe, c'est la première fois que je les voyais. On commence donc avec DYECREST qui se charge d'ouvrir les hostilités.

DYECREST est un groupe finlandais, qui, à ce que j'ai pu comprendre, a gagné un genre de tremplin rock ce qui leur a permis de tirer leur épingle du jeu dans un milieu metal mélodique où la concurrence fait rage. Il était arrivé la même chose avec leurs collègues plus expérimentés de SONATA ARCTICA quelques années plus tôt. Je m'attend donc à rencontrer encore un groupe metal avec des claviers "tût-tût" et moins pro que SONATA ... et bien non. Il y a bien un clavier sur scène mais c'est celui de DRAGONFORCE qui est déjà en place (ils perdent pas de temps au moins). Et si on ne m'avait pas parlé de la Finlande, j'aurai juré de part leur look et leurs compos que DYECREST étaient suédois. Leur musique n'est pas sirupeuse et possède de bons refrains, bien que sans réelle originalité elle arrive à accrocher un minimum ce qui est déjà bien. Malgré tout, on sent de la jeunesse et une manque de mise en place, défaut qui sera peut-être moindre après, lorsque le groupe aura plus d'expérience. Le chanteur est selon moi trop typé "heavy speed mélodique" avec ses montées dans les aigus qui peuvent d'avérer parfois irritantes. Ah oui, et puis il y avait 3 guitares ... là j'ai pas tout compris enfin si ça leur fait plaisir. En tout cas, l'ambiance est au beau fixe sur scène, et je ne parle pas du moment où les mecs de DRAGONFORCE viennent mettre la pagaille pendant le set, tout ceci dans la plus franche rigolade :). Z'ont l'air de bien s'entendre ceux là. Bref, une prestation sympathique pour un combo qui débute et qui doit encore trouver sa personnalité.

Viens ensuite DRAGONFORCE. Groupe dont j'avais très souvent entendu le nom ces derniers mois et dont je possède leur dernier album Sonic Firestorm. Un combo qui aurait tout pour me plaire mais j'avoue avoir eu du mal avec l'album. Pourquoi ? Non que je n'aime pas le speed metal (j'aime beaucoup vitesse et précision dans le metal) mais à l'écoute de l'album j'avais eu l'impression d'entendre le même morceau du début à la fin (bon, à part la ballade). Aussi ça m'intéressait de voir ce que ça allait donner sur scène. Le combo oeuvre dans un style qui disons rappelle RHAPSODY (le chanteur me fait un peu penser à Fabio d'ailleurs) mais avec la grandiloquence et le sens de la mélodie en moins ... mais par contre encore plus speed ! Car je n'ai jamais vu un groupe aussi véloce dans le domaine de la gratte mélodique ! La batterie n'est pas en reste car on à droit à de la double grosse caisse quasiment tout le temps. Et le tout dans la bonne humeur car une impression de candeur et de joie voire de désinvolture se dégage de la scène, les guitaristes s'amusant à sauter en même temps avec leurs guitares en l'air etc ... scèniquement, c'est au point et on ne s'ennuie pas. Une musique qui me fait penser à un épisode de Tom & Jerry mais orchestré en metal :) Surtout le passage où Tom cherche à se mettre une souris sous la dent, vous me suivez ? ;). Grosse déconnade encore quand les mecs de DYECREST viennent se venger et foutre le souk sur scène. Et à la fin, un p'tit bonhomme de 10 ans (j'apprendrai ensuite que c'est le fiston d'un couple dont j'ai fait la connaissance il y a peu et qui est fan de DRAGONFORCE) apparait sur scène, tout content avec le groupe. Un des musiciens lui donne une guitare et le petit commence à mimer le guitariste, à prendre des poses, etc ... il est bien éduqué le petiot et la relève est assurée, ça fait plaisir :). Un bon moment de scène, techniquement énormément de talent, mais bon, je reste sur mon reproche au groupe, à savoir ne pas développer suffisamment ses mélodies face à ce côté speed. J'essaierai de réécouter le skeud quand même. Un côté happy aussi avec lequel j'ai du mal, moi qui préfère les trucs plus rock'n roll, ou sérieux voir sombres.

Et voici les WASP qui arrivent. Blackie entre en même temps que ses musiciens et ne se la joue pas star en se faisant attendre. La scène est sympa avec ses 2 backdrops de chaque coté de la scène représentant la pochette de The Neon God. Sans parler du traditionnel pied de micro, imposant et noir avec son guidon et son squelette auquel Blackie se suspendra plusieurs fois pendant la soirée. C'est la fête sur scène et dans le public et ça commence avec un joli medley pour contenter les vieux fans : "On your knees"/ "Inside the electric circus"/ "Hellion"/ "Chainsaw Charlie". Ca c'est du rock'n roll ! Pendant la première partie du show d'ailleurs, ce sont les morceaux cultes qui sont à l'honneur avec "L.O.V.E Machine", "Animal (I fuck like a beast)" et "Wild Child". Et Blackie avec sa voix caractéristique est le grand prêtre de cette soirée, captivant toutes les attentions. On voit qu'il commence à prendre des rides mais sa vigueur est toujours intacte. Il a perdu le poids qu'il avait pris voici 5/6 ans (en témoigne son triste état sur le DVD live The Sting). On embraye ensuite sur 2 titres du dernier album que je n'ai pas encore et dont on m'a dit qu'il était assez moyen, malgré un fond ambitieux. Le premier titre est assez bizarre, il permet de souffler mais je ne le trouve pas fameux. Le second réveille un peu tout le monde est arrache un peu plus. De toute façon, c'est vrai que le WASP que je préfère à la base c'est le WASP bien gras et rock'n roll. Morceau de bravoure ce soir, le titre "My Tortured Eyes" voit le chanteur de WASP grimper tout en haut de son micro et, uniquement éclairé par une lumière verte, prendre un faciès de zombi. Impressionnant quand on connait l'atmosphère du morceau. Effet garanti. Enfin, on revient dans le classique avec la sublime reprise des WHO "The Real Me" et l'essentiel "I Wanna Be Somebody" sur lequel je vais pogoter un coup pour montrer que je suis pas un vieux crouton :))). Le rappel prend forme ensuite sous la forme d'un medley acoustique avec 2 titres de Crimson Idol (très bien dans cette version, très émouvant) enchaînés avec la ballade des débuts "Sleeping In The Fire". Et ça termine en fanfare avec du rock'n roll ... et viva "Blind In Texas" !
WASP a donc assuré à défaut de rassurer, et même s'il n'est plus le groupe sulfureux d'autrefois (avec ses effets gores et spéciaux sur scène) on a eu droit à un pur moment de heavy rock'n roll. Et puis ces hymnes ! C'est donc avec un grand sourire de ravissement que je vais retrouver les autres afin de fêter le passage parisien des américains devant un bon verre.

Powersylv

SET-LIST WASP :
1/Medley : "On Your Knees"(Wasp,1984)/"Inside The Electric Circus"(Inside The Electric Circus,1986)/"Hellion"(Wasp,1984)/"Chainsaw Charlie"(The Crimson Idol,1992)
2/"Animal (Fuck Like A Beast)" (Wasp,1984)
3/"L.O.V.E. Machine"(Wasp,1984)
4/"Wild Child"(The Last Command,1985)
5/"What I'll Never Find"(The Neon God part1,2004)
6/"Sister Sadie"(The Neon God part1,2004)
7/"My Tortured Eyes"(K.F.D.,1997)
8/"The Real Me" (cover THE WHO)(The Headless Children,1989)
9/"I Wanna Be Somebody"(Wasp,1984)
Rappels:
10/Acoustic Medley : "Titanic Overture"(The Crimson Idol,1992)/"The Idol"(The Crimson Idol,1992)/"Sleeping in The Fire"(Wasp,1984)
11/"Blind in Texas""(The Last Command,1985)