ADAGIO - MANIGANCE - MALEDICTION, 15/02/04, CAT, Bordeaux Par Dark Bouffon C’est dans la petite salle bordelaise du CAT que la caravane ADAGIO - MANIGANCE - MALEDICTION faisait étape ce dimanche 15 février. Après une (longue) attente à l’extérieur et à l’intérieur de la salle, les hostilités commencent avec les excellents MALEDICTION, originaires de Laon. C’était la première fois que j’assistais à un concert de ce jeune groupe et je peux dire que leur réputation n’est pas usurpée : ça joue sévèrement bien malgré le jeune âge des musiciens et le nombre limité de compos à leur actif. En trois quarts d’heure, Sylvain Mollard et sa bande nous font headbanger tout au long des extraits des deux albums du groupe. Le petit dernier, Esclave du Vice, est plutôt bien représenté avec les brûlots « Dans ma Mémoire... » (« Painkiller » n’est pas loin... :), « Absynthe », « Justice Assassine », « Conspirations » et « Vers l’Enfer ». Quant à leur premier opus, Condamnés, il n’est pas oublié puisque les déjà classiques « Prince des Ténèbres », « Fils de Satan » et « Le Masque de Fer » sont livrés en pâture à un public qui réagit moyennement à la prestation du groupe, qui malgré toute sa bonne volonté et son énergie, n’arrive pas à susciter un grand élan d’enthousiasme dans un public apparemment plus féru de metal progressif que de heavy-metal pur et dur. Qu’importe, de mon côté, je ne m’ennuie pas, bien au contraire, appréciant la prestation sans faille du groupe qui mériterait une plus grande attention. Et, finalement, on ne peut s’empêcher de penser qu’on assiste là à un concert d’un futur grand de la scène metal française (pratiquant un metal certes classique mais on ne peut plus efficace). C’est en tout cas tout le bien qu’on leur souhaite ! Une petite pause et ce sont les Palois de MANIGANCE qui déboulent à cent à l’heure. Peut-on être déçu par ce groupe, tant le talent, l’enthousiasme et la bonne humeur des musiciens sont communicatifs ? Non, définitivement non !! En effet, dès les premiers accords de « Empire Virtuel », les devants de la salle s’embrasent, et il n’est pas difficile pour Didier Delsaux de tenir le public dans sa main tant son charisme et son attitude scénique sont exemplaires. Chapeau bas à l’ensemble des musiciens qui interprètent sans coup férir la quasi-totalité de leur dernier opus D’un Autre Sang et qui glisse ça et là dans leur set des extraits très pertinents de leur précédent album Ange ou Démon, dont l’ultra-connu « En Mon Nom ». Déjà enthousiasmé par leur prestation dans la même salle deux ans auparavant, je fus conquis par ces excellents musiciens qui ont transformé - dans leur dernière galette - leurs chansons en « machines à tube » tout en restant fidèles à un style bien métallique. Les riffs plus efficaces des nouveaux titres permettent une cohésion bien plus fluide à mon sens. Bref, j’étais venu pour découvrir les prestations live de MALEDICTION et confirmer tout le bien que je pensais de MANIGANCE... Et tout cela fut au-dessus de mes espérances, notamment grâce aux prestations sans faille des groupes mais aussi au son fort mais limpide !!! Seul petit bémol : faudrait dire à l’ingénieur lumière que braquer des spots plein pot dans la foule plusieurs minutes de suite, et ce à plusieurs reprises, ça devient très rapidement chiant !!! Quant à ADAGIO, je ne serai peut-être pas autant enthousiaste pour la simple raison que je connais et apprécie moins la musique de ce combo. N’étant pas fan absolu de metal progressif, je n’ai pris connaissance de Underworld que récemment. Et malgré les qualités indéniables du combo et l’intérêt indiscutable de sa musique, je dois dire qu’en concert, ça passe un peu moins. A noter d’ailleurs un détail qui a son importance et qui n’est pas lié à mes goûts personnels : le son fut assez brouillon lors des trois premiers titres du set, chose relativement surprenante quand on sait que le son fut excellent et limpide tout au long des sets des deux groupes précédents. Le clavier était même au début difficilement perceptible. Ne soyons cependant pas totalement négatifs et soulignons le talent indéniable des musiciens qui époustouflent par leur maîtrise (Stéphan Forté et Franck Hermanny nous délivrant chacun des soli sacrément techniques, orientalisant pour le premier et rempli de groove pour le second). Quant à David Readman, que dire si ce n’est qu’il est impérial sur scène, bourré de charisme malgré son vocabulaire limité en français ;-) Le chanteur, dynamique, fut toujours là pour relancer l’ambiance même après les passages instrumentaux parfois un peu longs de certains morceaux. Et pour nous prouver qu’ils ne prennent pas le melon, les membres du groupe n’ont pas hésité à nous faire une reprise impromptue de « Sex Bomb » de Tom Jones, pas tout à fait le genre de chansons que l’on s’attend à entendre lors d’un concert de progressif !! :) Et puisqu’on est au rayon des reprises, soulignons la reprise énorme de « Immigrant Song » en fin de concert, lors du rappel. Désolé pour les puristes si ma set-list ci-dessous n’est pas complète mais je ne dispose pas de Sanctus Ignis et n’ai donc pas identifié tous les morceaux interprétés !! Que ceux qui souhaitent compléter ou corriger lèvent le doigt ;-)) En bref, une soirée excellente comme on aimerait en voir plus souvent du côté de Bordeaux. Et puis, pour le prix modique du billet, avoir pas loin de 4 h de metal superbement interprété, ça ne se refuse pas. Allez, les gars, revenez quand vous voulez, vous êtes toujours les bienvenus !!! SET-LIST (pas vraiment dans l’ordre... !! :) Malédiction (env. 45 min) : 1 - Dans Ma Mémoire... 2 - Absynthe 3 - Fils de Satan 4 - Vers l’Enfer 5 - Conspirations 6 - Le Masque de Fer 7 - Justice Assassine 8 - Prince des Ténèbres Manigance (env. 1 h 20) : 1 - Mirage (intro, entrée sur scène) 2 - Empire Virtuel 3 - Mourir en Héros 4 - Héritier 5 - Hors-la-Loi 6 - Maudit 7 - Mémoire 8 - La Mort dans l’Âme 9 - D’un Autre Sang 10 - Comme Une Ombre 11 - L’Ultime Seconde 12 - Intégrité 13 - Dès Mon Retour rappel : 14 - En Mon Nom Adagio (env. 1 h 30) : 1 - Introïtus / Solvet Saeclum In Favilla 2 - Chosen 3 - Next Profundis 4 - The Mirror Stage 5 - Promises 6 - Bass Solo - Sex Bomb (Tom Jones) 7 - From My Sleep... To Someone Else 8 - Guitar Solo 9 - Seven Lands Of Sin 10 - Immigrant Song (Led Zep), en rappel + 3 autres titres du 1er album |
