Dream Theater - Jeudi 29 janvier 2004 - Paris, Le Zenith Ah ! Enfin ! Nous sommes le jeudi 29 janvier 2004, DREAM THEATER vient ce soir pour faire son unique show en France, au Zénith de Paris à l’occasion du premier leg du Train Of Thought World Tour 2004. C’est aux alentours de 16h30 que j’arrive pour faire la queue devant le Zénith (à la dernière file, près du parking) et une bonne centaine de fans était déjà là, afin d’être aux meilleures places de ce show véritablement exceptionnel. De dehors, nous entendons le groupe répéter (un peu tardivement en raison du retard de l’arrivée du matériel engendré par la neige tombée la veille), James Labrie qui fait des vocalises et, déjà, à cette heure-ci, ceux qui faisaient la queue pouvaient être sur d’une chose et pas des moindres : "A Change Of Seasons" sera jouée à Paris, quel bonheur ! En effet, certaines parties de l’oeuvre étaient en train de se peaufiner. Vers 19 heure, après plus de deux heures passées dans le froid, les grilles du Zénith s’ouvrent enfin, offrant l’occasion aux spectateurs qui s’étaient massés depuis de se réchauffer en courant jusqu’à l’entrée de la grande salle. Je peux enfin courir le plus près possible de la scène, je suis quasiment au premier rang, du côté gauche de la scène, juste devant le bassiste John Myung et du synthétiseur à Jordan Rudess, quelle joie de se retrouver aussi près de l’un des meilleurs groupes du monde ( et à l’un des meilleurs concerts du monde ?)... L’immense arsenal de batterie à Mike Portnoy se devine sans mal, caché sous sa couverture, tout comme le synthé Kurzweil à Rudess. La scène est surmontée de trois écrans sur lesquels nous verrons des clips de certaines chansons ("Another Day", "Hollow Years"...) des paysages (particulièrement captivants lors de l’instrumental "Stream of Consciousness"). Sur les écrans apparaîtront également les musiciens qui ont chacun une caméra(deux ou trois pour Portnoy) placée devant eux, celle de Rudess étant placée à l’extrémité de son synthé tournant. A signaler également la présence d’une caméra mobile. A 20 heures, le Zénith est déjà rempli d’un public très hétérogène qui va du jeune néo-metalleux fière d’arborer un T-shirt SLIPKNOT venu pogotter et slammer(chacun son truc, pour moi DT ça s’apprécie, il ne faut pas perdre une miette d’une soirée aussi unique) au père de famille qui veut tranquillement appécier le jeu de la Dream Team dans les gradins. Eh oui, un public large de 7 à 77 ans car, comme le dit si bien Portnoy, DT est l’un des rares groupes de la planète pouvant se vanter de réunir plus de 6 500 spectateurs à l’un de leur concert avec quasiment, pour ne pas dire absolument, aucun soutien de la part des médias grand public !
DT s’accorde un quart d’heure de pause, le temps également pour les spectateurs ébahis par la prestation sans faille du groupe de reprendre leurs esprits. Le groupe revient sur scène avec "Metropolis Part1", rendant heureux ceux pour qui Images and Words reste le chef d’oeuvre de DREAM THEATER, et ils sont nombreux ! "Caught In A Web", enchaîne cette deuxième partie laissant ainsi place à un terrible solo de batterie qui sera prolongé par le public qui crie "oh oh oh oh oh" et est accompagné par Portnoy qui martèle ce rythme à un tempo de plus en plus rapide, rendant le public du Zénith encore plus fou ! Mike Portnoy est vraiment la bête de scène de ce groupe... Le solo permettra d’arriver sur "Honor Thy Father", mon préféré de TOT. Le refrain "On and on and on..." m’aura cependant parfois semblé être la seule défaillance vocale de la soirée mais on ne peut pas se permettre de se plaindre : qui jouerait trois heures trente pour seulement trente euros la place et en renouvelant régulièrement les set-list ? La période Charlie Dominici sera représentée par "The ones who help to set the sun", rien à dire, si ce n’est bien sur que Labrie se confirme ici une fois de plus comme étant la voix de DT. L’accalmie reprendra place avec l’enchaînement des ballades "Another Day", "Goodnight Kiss" et "Solitary Shell". "Vacant" n’aura pas été le morceau choisi pour introduire l’instrumental atmosphérique de TOT (très typé "Orion" de METALLICA) "Stream of Consciousness". Celui-ci a vraiment très bien rendu en live ( lui aussi ), il permet de se réveiller doucement mais sûrement après l’enchaînement des trois ballades. Vient enfin la chanson à polémique "In the Name of God" qui, comme on pouvait s’y attendre avec un refrain aussi épique, a vraiment bien entraîné le public du Zénith. Après cette chanson le groupe nous remercie, sort de scène et revient avec un premier rappel surprenant : contrairement à ce à quoi je m’attendais, ce n’est pas ACOS qui a été jouée mais une version actualisée (qui, je l’avoue, m’a plus accroché que l’original ) de la chanson "Heart of the Sunrise" du légendaire groupe de Rock Progressif YES. La très bonne suprise passée, DT ressort de scène et, après un rappel cette fois-ci plus long, apparaît sur l’écran principal la scène du film Le cercle des poètes disparus (l’un des films préféré de Mike Portnoy, comme par hasard auteur de ACOS) étant à l’origine de certaines paroles du chef d’oeuvre choisi pour conclure magistralement la soirée : A Change Of Seasons ! Une fois le show terminé, Mike Portnoy théâtralisera sa fatigue en s’écroulant au milieu de la scène. Chaque membre ira par la suite saluer le public de tous les côtés de la scène avec les habituels lancés de couvercle de fûts, de baguettes et autres médiators jusqu’au salut final. Mike Portnoy quittera la scène en dernier dans son peignoir de boxeur en lançant un "Thank you Paris always the best". On pourrait également leur dire la même chose... Vous l’avez compris, cette soirée en compagnie de DREAM THEATER restera à jamais gravée dans la mémoire musicale de bon nombre de fans. Ce fût pour ma part la première fois que je voyais ce groupe sur scène mais, d’après les dires de certains "vétérans", ce concert est l’un des meilleurs qu’il n’ait jamais donné et James Labrie n’a jamais été aussi proche de la perfection. Tant que j’y suis, je vais en profiter pour dire à ceux qui ont passé leur chemin après leur première écoute de DT qu’il faut qu’ils persistent et remarqueront ainsi chez ce groupe une incroyable richesse musicale et cela même dans un album aussi heavy que Train Of Thought .
Auteur : WILD THING |