Children Of Bodom / Soilwork / Shadows Fall - Rock School Barbey, Bordeaux, 6 mai 2003 C’est par un jour pluvieux que COB et sa troupe font escale à Bordeaux (un jour pluvieux à Bordeaux ??? Tiens, comme c’est bizarre... !!! :). Autant dire de suite que j’attendais ce concert avec une grande impatience, n’ayant jamais eu l’occasion de voir les enfants de Bodom en live. Et depuis la sortie de Hatebreeder en 1999, ça me démangeait quand même pas mal !! Arrivé devant la salle, la stupéfaction est de taille : une heure avant le début du show, nous ne sommes qu’une trentaine de metalheads à attendre devant les portes... ça ne fait pas bien lourd !! Où sont donc passés les fans de heavy mélodique et de metal extrême que COB et ses collègues sont censés attirer et regrouper ? Heureusement pour l’ambiance de la soirée, je n’ai pas à me poser la question bien longtemps puisque lorsque le show démarre à 20h30, c’est bien quelques centaines de fans qui se pressent dans la salle du Barbey... ouf !!! Rassuré !!! ;-) Shadows Fall entame donc les hostilités. Il s’agit là d’un groupe américain qui évolue dans le même style que ses compagnons de tournée, à savoir un registre musical plutôt ancré dans le heavy metal (voire le thrash) et une voix extrême (assez typée death). Personnellement, je ne connaissais pas et j’ai été agréablement surpris par la performance et les compos du groupe. Même si les américains mettent un certain temps avant de chauffer la salle, la fosse finit par se mettre en mouvement et réagit plutôt bien aux différents morceaux du groupe. Riffs bien aiguisés, breaks mélodiques, bon frontman... tout est en place. Ne reste à avoir peut-être qu’un peu plus de conviction de la part des autres musiciens, plutôt statiques. Quant au chanteur (euh, pardons, au hurleur !!), rien à dire. Ce mec ne passe pas inaperçu avec ses dreadlocks qui lui descendent jusqu’au bas du dos et son attitude énergique finit de nous convaincre de la pertinence de leur performance pourtant très courte (30 minutes environ). Quelques changements de scène et nous voilà partis pour le set de Soilwork. On sent cette fois-ci le public beaucoup plus chaud, attendant nos amis nordiques avec impatience. Dès le début du show qui va durer en gros ¾ d’heure, tout est en place : musiciens impeccables, très bon son où l’on distingue les différents instruments et très bonne attitude du chanteur qui harangue le public et établit un contact très chaleureux. Au risque de me faire trucider, je dois reconnaître que je connais pas vraiment ce groupe. Mais ce que j’ai vu ce soir a fini de me convaincre qu’il me faut d’urgence me pencher sur leurs opus ;-) Connaissant quand même quelques-unes de leurs compos, j’ai reconnu sans problème certains titres de leurs deux derniers albums : Figure Number Five (dont "Rejection Role", "Distortion Sleep" et le titre éponyme) et Natural Born Chaos (dont le fameux "As We Speak"). Mais leurs précédents efforts ne sont pas oubliés et le groupe nous sert un titre bourrin et excellent tiré du début de leur carrière, d’après ce que j’ai compris des propos du chanteur. Le clavier harmonise les compos et les lie d’une manière mélodique qui n’empiète toutefois pas sur l’énergie et la brutalité des titres. Quant au double chant (hargneux et clair), c’est une pure merveille qui rend certaines chansons accessibles même quand on ne les a jamais entendues. Bref, Soilwork nous a délivré une excellente performance où les musiciens ont pris du plaisir à jouer (fallait voir l’enthousiasme du bassiste, très énergique !!) en toute décontraction tout en gardant ce côté carré et précis qui a fait mouche pendant la durée (un peu courte !!) de leur set. Après un rappel pour Soilwork et une vingtaine de minutes d’attente, histoire que les roadies préparent la scène, voilà Children Of Bodom qui déboule en furie sur les planches déjà bien chauffées du Barbey. Et là, que dire ? Un mot me vient à l’esprit : impérial !! Le son est nickel, même si au début la voix d’Alexi est en retrait (pas assez chauffée peut-être ??) et le clavier un peu trop prédominant. Mais tout s’égalise très vite et il n’y a qu’à voir la réaction de la fosse pour comprendre que COB ne fait plus partie des jeunes espoirs mais officie désormais dans la catégorie poids lourds. Les musiciens sont en place, les morceaux défilent sans presque aucun temps mort (juste le temps pour Alexi de reprendre son souffle !!). C’est évidemment Hate Crew Deathroll, leur dernier opus qui est mis à l’honneur, avec pas moins de 7 titres exécutés ce soir (sur les 9 que comporte l’album, c’est pas mal !!). Les chansons plus lourdes et les riffs plus thrash passent évidemment haut la main le test du live, le public reprenant par exemple en chœur les « Oooh, oooh, oooh » de "You’re Better Off Dead". Les autres tueries de l’album ne sont bien sûr pas oubliées : le speed "Needled 24/7", le fédérateur "Hate Crew Deathroll" ou bien le plus lourd et mid-tempo "Angels Don’t Kill" (cf. setlist plus bas). Si le dernier opus du groupe est privilégié, les précédentes réalisations de COB ne sont pas laissées pour compte. Quatre titres de Follow The Reaper seront ce soir mitraillées face au public, notamment les très bons "Hate Me!" et "Kissing The Shadows". Petit regret : "Mask Of Sanity" manque à l’appel, bah, pas grave, vu la qualité du set proposé !! Quant à Hatebreeder, ce sont les excellents "Silent Night, Bodom Night", "Towards Dead End" et "Downfall" (en rappel pour ce dernier) qui se voient ramenés à la vie ce soir !! Là encore, je vais faire mon difficile en disant qu’un titre ou deux de plus de cet opus n’aurait pas été de refus mais c’est vraiment chercher la petite bête !! Quant à leur premier album Something Wild, seul le très accrocheur "Lake Bodom" est interprété ce soir. Les musiciens profitent également de petites pauses entre certains morceaux pour nous faire profiter de leur talent avec quelques solos. Le premier de la soirée est une joute amicale entre Alexi à la guitare et Janne au clavier, le tout se terminant en clin d’oeil à leurs compatriotes de Stratovarius avec quelques notes de clavier rappelant le "Eagleheart" de ces derniers. Très sympa et une dose d’humour non négligeable de la part des musicos !! Le second solo de la soirée est une démonstration de batterie qui m’a par contre un peu moins accroché. Le son comme je l’ai déjà dit était vraiment excellent. Quant aux jeux de lumière, ils étaient inventifs, surtout avec ces espèces de laser qui balayaient souvent l’assistance. La scène assez dépouillée présentaient un backdrop à l’effigie du groupe, reprenant la fameuse faucheuse présente sur toutes les pochettes de COB. A signaler toutefois une très bonne initiative : les deux gratteux et le bassiste étaient au premier plan mais pour éviter que le public ne fasse que deviner la performance du batteur et du clavier, ces derniers étaient placés en retrait sur des estrades qui permettaient de ne rien louper de leurs jeux d’instruments !! Je finirai en précisant que j’ai pu jeter un coup d’oeil sur la setlist du show et sans doute par manque de temps il semble que le groupe ait choisi d’écourter quelque peu son spectacle. Il était en effet prévu que "Deadnight Warrior" soit interprété ainsi qu’en rappel une reprise des Ramones : "Somebody Put Something In My Drink". Dommage qu’on soit passé à côté d’autant que le set fut assez court (environ 1h30) mais bon, soyons honnêtes, ce concert a été une véritable réussite du début à la fin. Et celui qui a sans doute attiré le plus les regards fut bien sûr Alexi Laiho, impressionnant de maîtrise, éructant sans faiblir les « douces » paroles des morceaux, exécutant tous les solos avec une précision incroyable et haranguant le public avec dynamisme. Janne Warman, le clavier, ne fut pas en reste, rivalisant de virtuosité avec le chanteur-guitariste. Quant à la section rythmique composée d’Alexander Kuoppala (guitare), Henkka Blacksmith (basse) et Jaska Raatikainen (batterie), elle a assuré sans faiblir tout au long du concert. Bref, du très bon et au total une très bonne soirée où le heavy a côtoyé l’extrême pour le meilleur et pour le... meilleur !!! ;-) Setlist COB (pas forcément dans l’ordre !!) : Needled 24/7 Hate Me! Silent Night, Bodom Night Chokehold (Cocked’n’Loaded) You’re Better Off Dead Lake Bodom Sixpounder Bodom After Midnight Towards Dead End Bodom Beach Terror Angels Don’t Kill Everytime I Die Kissing The Shadows Hate Crew Deathroll + solos guitare/clavier et batterie entre certains morceaux Rappel : Downfall |