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Live Report
Iron Maiden - Toulouse
Zenith, le 26/05/2003
Par : Dark Bouffon & Powersylv


IRON MAIDEN / Toulouse (Zénith) / 26/05/03

La chronique de Dark Bouffon :

Iron Maiden nous revient cette année avec un nouvel album annoncé pour septembre. Alors, pour attendre ce nouvel opus et pour promouvoir le best-of sorti l’an dernier, le groupe a décidé de faire une tournée répondant au doux nom de "Give Me Ed... ‘Til I’m Dead", histoire de faire patienter ses fans en proposant un show qui, dans le concept, n’est pas sans rappeler la tournée "Ed Huntour" de 1999, à savoir un set basé sur quelques-unes de ses plus grosses tueries sans avoir de nouvel album à promouvoir.

Le concert de Toulouse est la première date française de la tournée et n’est que le troisième show depuis le début de ce périple commencé en Espagne. La première partie, dévolue pendant un certain temps à Murderdolls, est finalement confiée à Stray, groupe dont je ne pourrais pas vous dire grand chose, à l’exception justement du fait que Maiden avait repris un de leurs titres ("All In Your Mind") sur le single de "Holy Smoke". La soirée commence donc avec ce groupe qui nous délivre un hard rock’n’roll bien bluesy qui ne semble pas faire l’unanimité dans la salle. Pour ma part, je ne suis peut-être pas difficile mais j’avoue avoir été agréablement surpris par ce groupe que j’ai découvert sur scène. Les trois musiciens s’en sortent bien, si ce n’est que le chanteur-guitariste se la pète un max, mais les compos sont sympas bien que n’ayant rien à voir avec le style de Maiden. A mon avis, une mise en bouche bien sympathique qui m’a donné envie d’en savoir un peu plus sur ce groupe (qui a d’ailleurs interprété le fameux "All In Your Mind" pré-cité). Après 45 minutes, les lumières se rallument, les roadies se chargent de préparer la scène pour les dieux du métal. Sur quelle intro la Vierge de Fer va-t-elle faire son entrée sur scène cette année ? Et bien, petit clin d’oeil très sympa, c’est le "Doctor, Doctor" de UFO qui est diffusé dans le Zénith avant que les lumières ne s’éteignent et qui sert finalement d’intro à l’entrée en scène des musiciens.

La salle se retrouve plongée dans le noir et des mots résonnent... des mots que l’on connaît bien : "Woe to you, oh Earth and Sea...". Et oui, cette année Maiden a décidé d’entamer son set par "The Number Of The Beast"!!! Une véritable tuerie pour commencer ! Et en parlant de tuerie, ça se succède à vitesse grand V ;-) Car le groupe enchaîne par "The Trooper", "Die With Your Boots On" (qu’ils n’avaient pas joué depuis 1988/89 si ma mémoire est bonne... cf. le "Maiden England"), "Revelations" (magiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiique, nom de dieu, on n’y croyait plus !!! Celle-là aussi, ils n’avaient pas dû la faire depuis une éternité, depuis les alentours de 1985 je crois !!), "Hallowed Be Thy Name" et "22 Acacia Avenue" (et oui, encore une trésor retrouvé !!). Incroyable, en l’espace de 6 chansons, Maiden a revisité sa période 82-83 en nous balançant des brûlots que le public reprend à pleins poumons.

Les décors de la scène représentent différentes têtes d’Eddie. Une plate-forme surélevée permet à Bruce de déambuler sur les côtés de la scène et derrière la batterie. Le fond est composé d’un arceau métallique équipé de lumières et d’un backdrop défilant suivant les chansons et représentant le dessin de la pochette ou du single d’où est extrait le morceau joué. Pas de pyrotechnie cette fois-ci mais des jeux de lumière excellents, avec des rampes de lights mobiles. Le son est vraiment bon, même si les trois guitares ne permettent pas parfois de bien capter qui fait quoi. Mais à part ça, les solos ressortent bien, la basse de Steve galope sans problème et la voix de Bruce survole le tout.

La scène est assez vaste pour laisser le champ libre aux trois guitaristes. Dave et Adrian sont égaux à eux-mêmes, ne bougeant pas beaucoup mais étant impeccables au niveau de la technique et du feeling. Janick remue toujours autant et divise apparemment toujours autant le public dans ce que j’ai pu lire ici et là. Pour ma part, ça me fait bien rire ;-) Nicko disparaît derrière l’imposante batterie mais on sait qu’il est là... on l’entend bien le bougre !! Quant à Steve et Bruce, ils en imposent toujours autant et se taillent la part du lion pour assurer le côté "entertainement" du spectacle. Steve est naturel, pas besoin d’en dire plus, sa notoriété, son charisme et son talent font le reste. Quant à Bruce... la gifle totale : à presque 45 balais, il reste à mon sens le plus grand frontman du heavy-metal : un talent vocal impressionnant, une maîtrise impeccable et une énergie incroyable !! Qui d’autre que lui pourrait arpenter sans cesse la scène de long en large, en courrant et en sautant partout, tout en chantant sans montrer aucun signe d’essoufflement pendant plus d’une heure et demie ? Pas grand monde, assurément !!

Mais revenons donc aux morceaux... Après les 6 premiers brûlots, le groupe nous livre un inédit, extrait de son nouvel album. Bruce ne daignera pas nous en dire plus ("Le titre de l’album... c’est un secret !!"). On apprendra juste que le nouveau morceau s’intitule apparemment "Wildest Dreams". Ce dernier est assez court (environ 3 ou 4 minutes) et assez rapide. Le style me fait penser à un croisement entre les albums "Somewhere In Time" et "Brave New World", surtout par le passage plus calme au centre de la chanson. Le refrain est assez répétitif pour qu’on le capte bien même s’il fait un peu bizarre au milieu de la mélodie du reste de la chanson. Mais pas de jugement hâtif : il faudra attendre septembre pour être fixé en le réécoutant !! N’oublions pas qu’il s’agit là d’un inédit entouré de titres que l’on connaît par coeur... l’appréciation peut donc en être faussée.

S’enchaînent "The Wickerman", "Brave New World" et "The Clansman" et le public qui s’était fait plus silencieux à l’écoute du nouveau titre retrouve sa vigueur et sa voix :) Et la chaleur monte encore d’un cran quand le groupe nous balance en pleine figure "The Clairvoyant" (avec le Eddie couronné du dernier best-of qui vient faire son petit tour sur scène), "Heaven Can Wait" (avec le choeur de fans et de roadies invités sur scène, comme au bon vieux temps :), "Fear Of The Dark" (quelle tuerie en live... à chaque concert, elle me fout la chair de poule !!!) et "Iron Maiden" (avec le "grand" Eddie qui s’élève du fond de la scène, avec sa trépanation style "Piece Of Mind"). Et la première partie du set se termine ainsi... mais pas question de les laisser partir comme ça !!

Les cris sont unanimes : "Maiden... Maiden...". Et quand les musiciens reviennent sur scène, Bruce s’amuse à s’asseoir sur un retour en attendant de voir la foule se calmer. Et ça continue pendant plusieurs minutes !! Quelle popularité ma p’tite dame !!! Le rappel débute sur "Bring Your Daughter... To the Slaughter", morceau que je trouve excellent même s’il ne fait pas l’unanimité au sein des fans. Comme à l’époque des tournées de 90 et 92, Bruce fait chanter le public sur ce morceau et s’amuse même à nous faire reprendre une note qu’il a réussi à tenir pendant plus de trente secondes. Ce type est incroyable ! Puis viennent "2 Minutes To Midnight" et le cultissime "Run To The Hills" en final. L’ovation est orgiaque et les musiciens ont la banane. Les applaudissements ne cessent que quand les lumières se rallument. Je regarde ma montre : ils n’ont pas joué plus d’1h40. Ca a été court... trop court pour la fan que je suis ! Mais putain, que c’était bon !!! 17 chansons ont été jouées ce soir, ils auraient pu en jouer une vingtaine supplémentaire pour satisfaire leurs fans :) Mais force est de constater que le groupe est toujours au top en live et qu’il n’a à recevoir de leçon de personne. Les décors surfent sur la nostalgie mais sont beaucoup plus intéressants que ceux du "Brave New World Tour" qui m’avait déçu sur ce point. Quant aux membres du groupe, ils ont tous été excellents (petit clin d’oeil à Nicko et à sa danse endiablée durant l’intro de "The Clansman") et Bruce a encore une fois été le point d’orgue du spectacle, jouant avec le public ("Liberté, Egalité... c’est quoi le troisième ???" juste avant "The Clansman", "Vous êtes très fort Toulouse ce soir... Dans un mois, Paris ne pourra pas faire mieux") et usant de ses fameux "Scream For Me... Toulouse !!!"... Et pour les grincheux (parce qu’il va bien y en avoir) qui vont encore regretter l’absence de certains titres (c’est vrai que les albums "Killers" et "The X Factor" ont été les laissés pour compte de la setlist), on leur conseillera d’arrêter de se plaindre et de geindre. Car le groupe ce soir a encore une fois été impérial, tout simplement !!

La chronique de Powersylv :

Voilà quasiment 3 ans que je n'avais pas vu mon groupe préféré sur scène. Alors, profitant d'une descente de parisiens prévue de longue date sur la ville rose et n'ayant pas vu une connaissance toulousaine depuis un bon moment, ce voyage et ce concert au pays du rugby et du cassoulet était prévu de longue date. Toulouse est la troisième date effectuée par le groupe sur cette tournée, et la première date française. Une tournée en prélude au prochain album de la Vierge de Fer, le successeur de Brave New World devant sortir à la rentrée. Une tournée sans doute en forme de best-of puisque faisant suite à la très controversée compilation Edward The Great sortie en décembre 2002, à l'instar de la tournée de reformation de 1999.

Ce show d'IRON MAIDEN devait être le point d'orgue de ce séjour à Toulouse et c'est dans un élan d'enthousiasme que nous investissons cette jolie salle du Zénith. 6000 fans sont venus pour voir le groupe de Steve Harris, pour certains c'est même la première fois. Beaucoup de questions se posent : quelle sera la teneur de la set-list, y aura-t-il un ou deux morceaux du prochain album en exclusivité, quelle sera la couleur du pantalon de Bruce ce soir lol ... Eddie sera-t-il présent dans une autre forme ... ? Dans la salle, la température monte, les gorges se déploient pour scander des "Maiden (clap clap clap!) ! Maiden !", l'ambiance est excellente et on se prend même à chanter des refrains maidenniens à base de "oh oh oh !" pour se mettre en appêtit. La soirée risque d'être chaude ! Entre temps, allez hop, un petit t-shirt de la tournée dans la besace, habitude traditionnelle pour moi lors des concerts de la Vierge.

Les lumières s'éteignent et le groupe STRAY investit la scène sur fond de musique d'extra-terrestes (certains dans le public vont même commencer à chanter la musique de "La Soupe Aux Choux" lol). STRAY est un vieux groupe de hard-rock teinté de rock et de blues, avec quelques petites incursions expérimentales au niveau des guitares. Pour l'anecdote, le trio est à l'origine du titre "All In Your Mind", repris en face B par IRON MAIDEN au début des années 90. On écoute STRAY dans le calme, le public est poli, sans plus d'enthousiasme. Le trio est content de jouer, ça se sent. Malgré celà, après un début sympathique, on tourne un peu en rond et la lassitude se fait sentir progressivement dans le public malgré des morceaux pourtant variés. Le chanteur-guitariste au chapeau se démerde bien, le batteur s'éclate derrière ses fûts mais c'est peine perdue car le public est visiblement là pour IRON MAIDEN. Les lights sont pas mal, et la première partie se termine sur justement "All In Your Mind" ... le titre est cependant rallongé par rapport à sa reprise (où alors c'est la lassitude qui m'a fait cet effet ?), avec en prime un jeu de scène où le chanteur-guitariste coince sa guitare entre les amplis pour faire des effets sonores et casser les oreilles des anti-boules quiès présents dans la salle. Mais où voulait-il en venir ? M'enfin, le groupe quitte la scène devant un public un peu béat et visiblement content que ça se termine afin d'attaquer les choses sérieuses.

Après une attente interminable, le grand moment arrive. Les grandes lumières s'éteignent, des effets de lumières mettent progressivement la scène en valeur, avec des éclairages sur les tentures dressées à l'horizontale au dessus de la scène représentant Eddie dans ses plus beaux accoutrements (celui du Live After Death, celui de Seventh Son et celui du Real Live One). La scène est parsemée de portraits d'Eddie. Le groupe est sur scène alors que les lumières ne sont pas encore allumées tout-à-fait et on voit les silhouettes des musiciens dans le noir. Puis c'est là qu'un gros 666 lumineux apparait au fond de la scène, avec les paroles du début de "The Number Of The Beast" : et là, la magie s'installe tout de suite ! C'est partie pour presque 2 heures de Maiden en live ! Quel plaisir de les revoir ! L'attention se fixe aussitôt sur Bruce Dickinson dès son arrivée sur scène. Apparemment il a gardé ses vêtements du Brave New Tour. Bruce décidément maître de la scène nous entraîne comme à son habitude : le monsieur gigote et ne tient pas en place ; c'est décidément le performer ultime. Et c'est toujours une joie de l'entendre parler français avec ses petites erreurs habituelles qui font tout son charme :)). Pour ceux qui ont déjà vu IRON MAIDEN sur scène, pas la peine de décrire encore une fois l'énergie dégagée par les musiciens, Steve Harris en tête (qui a cette fois laissé tomber le maillot de foot qu'il traine depuis 5 ans pour une tenue plus sobre, ce qui n'est pas plus mal). Celui-ci ne cesse de nous fixer en jouant et en chantant les paroles, dans sa célèbre pose avec le pied sur le retour. J'étais juste devant pendant "Die With Your Boots On", mais impossible d'aller plus loin que le quatrième rang tellement ça bouge dans tous les sens, la marée humaine et la houle des premiers rangs est tout bonnement incroyable et il faut faire gaffe pour ne pas se faire tordre un membre, la nuque ou se faire serrer comme une sardine. Les guitaristes sont toujours aussi efficaces avec leurs attitudes personnelles habituelles, Janick nous gratifiant de pirouettes et fanfaronnades dont il a le secret, alors que Dave Murray et Adrian Smith nous jouent leurs parties avec la concentration qu'on leur connait, mais c'est toujours un grand sourire qui orne le visage de Dave Murray. Je n'ai pas le souvenir d'avoir vu le groupe aussi détendu sur le Brave New Tour ... peut-être qu'à l'époque il y avait un nouvel album à défendre d'où un peu plus de fébrilité. Pas de solos de grattes, de batterie ou autre pour faire joli, MAIDEN est là pour jouer les hymnes et balancer la purée ! Derrière, en fond de scène, les tentures illustrent la plupart des morceaux avec les pochettes d'album adéquates. En regardant la set-list ci-dessous, on remarquera que les MAIDEN nous ont réservé pas mal de surprises : commencer par "The Number Of The Beast", "The Trooper", "Die With Your Boots On" plantera d'emblée l'ambiance de la soirée !! Mouaaaaa les hymnes !!!! Gros moment d'émotions personnellement lors du "22 Acacia Avenue" : ben oui, il y a 14 ans, alors que je n'étais encore qu'un lycéen à culottes courtes :)))), c'est le morceau (extrait du Live After Death) qui m'a fait découvrir IRON MAIDEN et qui m'a fait plonger de façon définitive dans le monde du heavy-metal. Souvenirs, souvenirs, snif ! Grosse satisfaction : le groupe a remplacé le sempiternel "The Evil That Men Do", trop récurrent à mon goût sur les dernières tournées par un "The Clairvoyant" bienvenu, un morceau qui est un de mes préférés de l'album Seventh Son. Sur ce morceau, on a droit à un Eddie "Edward The Great" avec couronne et cape qui déboule sur scène, c'est pas le plus beau que j'ai vu mais bon :)). Surprises encore lorsqu'on voit que le groupe a mis "Hallowed Be Thy Name" à l'intérieur du set (d'habitude vers la fin). Les rappels furent superbes également, surtout avec "Bring Your Daughter To The Slaughter" qui, même s'il ne fait pas partie des morceaux-phare et s'il est sur l'album le moins aimé des fans n'en est pas moins fédérateur. On peut toujours discuter, j'aurai préféré "Aces High" ou "Powerslave" à la place du trop récurrent "Two Minutes To MIdnight" mais bon, c juste pour râler :)). Enfin, exclusivité, le groupe nous offre la primeur d'un morceau du prochain album ("Wildest Dreams" qu'il s'appelle apparemment) : si le morceau est typique de MAIDEN dans ses couplets, le refrain est pourtant assez inhabituel ... c'est du moins le souvenir que j'en ai mais je saurai pas dire pourquoi. Néanmoins celui-ci a été salué à l'unanimité. Mais bon, il faut dire que nous autres fans de MAIDEN faisons partie des fans les plus loyaux du monde :)). Sur "Iron Maiden", un Eddie en argent récupère son cerveau, celui qui lui avait été supprimé pile 20 ans plus tôt à l'époque de Piece Of Mind (clin d'oeil à cet album particulièrement bien représenté ce soir ?). Après les rappels, nous sommes tous resortis complètement morts ! Encore une fois se pose ce dilemme qui surgit à chaque fin de concert de MAIDEN : nous sommes complètement explosés mais on en veut encore :)). C'est dans les rues de Toulouse que nous finirons, fatigués mais heureux, cette soirée exceptionnelle (qui n'était pas sans rappeler le Bercy du 09/09/1999, l'exclusivité de la reformation en moins), avec bières, victuailles etc ... Arrrrrgggggggg encore une fois MAIDEN M'A TUER :)))) Rendez-vous à Bercy dans un mois !!

Set-list :
1 - The Number Of The Beast
2 - The Trooper
3 - Die With Your Boots On
4 - Revelations
5 - Hallowed Be Thy Name
6 - 22 Acacia Avenue
7 - Wildest Dreams (inédit)
8 - The Wickerman
9 - Brave New World
10 - The Clansman
11 - The Clairvoyant
12 - Heaven Can Wait
13 - Fear Of The Dark
14 - Iron Maiden
Rappel :
15 - Bring Your Daughter... To The Slaughter
16 - 2 Minutes To Midnight
17 - Run To The Hills