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Live Report
Stratovarius - Barcelone
Razzmatazz, le 04/04/2003
Par : Janéthefuckinjurist


Stratovarius/ Symphony X/ Thunderstone, vendredi 04 avril 2003 à Barcelone (Razzmatazz)

I - Avant le concert :

Partis de Perpignan à 14h30 (Jamz, Guillaume, Bruno et moi), c'est vers 16 heures que nous entrons dans la capitale catalane. Le temps de trouver le parking à la place des Glories, et nous voici déjà dans le métro qui doit nous amener à la place de Catalogne, le coeur de ville, là où l'on peut sentir toute la fièvre de cette gigantesque fourmilière qu'est Barcelone, mais surtout où se trouve la FNAC dans laquelle nous devons retirer nos entrées. Les catalans sont largement en avance sur nous du point de vue des connections internet et des nouvelles technologies en général, mais leur système de réservations online ne permet pas encore l'envoi des places à l'étranger...
Nous nous faisons comprendre sans trop de difficultés au guichet pour retirer le précieux sésame (qu'ils sont durs à sortir les premiers mots !;),et après avoir acheté quelques CDs de Deep Purple en promo; nous descendons les "Ramblas", ces fameuses allées grouillant jour et nuit d'une populace bigarrée et cosmopolite, où nous signons une pétition "No a la guerra" (pas besoin de traduire...).
Nous reprenons ensuite le métro jusqu'à la station "Marina", et ne sachant pas exactement où se situe la salle, nous suivons les quelques chevelus vêtus de t-shirts noirs aux couleurs de leurs groupes favoris qui étaient avec nous dans le métro. Dans la rue, de petits groupes de métalleux convergent tous vers le même endroit, nous les suivons. Nous découvrons bientôt une nuée impressionnante de "peluts" (poilu, chevelu en catalan), pas de doute, c'est bien ici. Il est 18H45 et la salle a ouvert depuis un quart d'heure. Nous galérons pour trouver quelque chose à manger car les 2 snacks à proximité ne proposent des "bocadillos" (sandwichs) qu'à partir de 20 heures. Merde, on ne va quand même pas louper Thunderstone ! Nous nous contentons d'un paquet de chips chacun, et allons nous placer dans la file d'attente...Là, nous retrouvons 4 perpignanais n'ayant pas opté pour la réservation par internet, et totalement dégoûtés d'apprendre qu'il n'y a plus de places en vente...Finalement, un gars louche s'approche d'eux et leur propose "gentillement" de leur céder 4 entrées à 45 euros l'unité (au lieu de 25 !!!)...
Ils acceptent aussitôt.
Bon, c'est pas tout, mais il faut rentrer maintenant, on entend déjà les premiers accords de Thunderstone.

II - Le concert :
     A) Thunderstone :


Après une fouille très sommaire (j'ai juste eu à ouvrir ma chemise), nous entrons dans la fameuse sale du Razzmatazz, l'ancien Zeleste, où de nombreux fans sont déjà à l'intérieur. Grande salle d'une capacité de (à mon avis) 3000 places, elle comporte un grand parterre faisant face à la scène pour les places debout, et des balcons sur les côtés, juste au-dessus des deux bars. Nous nous collons contre le premier bar pour siroter une bière pendant que Thunderstone commence son show. Concernant ce groupe, je ne connaissais aucun de leurs titres, donc il m'a été difficile de suivre avec passion leur prestation. Un son pas mal, la guitare malheureusement un peu trop en retrait, quelques passages bien accrocheurs, quelques bons solis de guitare basés sur des allers-retours remarquablement exécutés, mais rien de vraiment original. En tout les cas, on peut dire que Thunderstone est déjà un groupe très "pro", très "carré", et même s'il ne casse pas la baraque, il se laisse écouter agréablement...En plus, le public s'est montré assez enthousisaste, ce qui n'est généralement pas le cas pour les premières parties, et certains connaissaient même les paroles de toutes leurs chansons. On a même eu droit à des "Thunderstone ! Thunderstone !" à la fin de leur show ! Voilà qui a bien dû encourager les p'tits gars de Thunderstone.
Mais l'essentiel n'est pas là, on est plutôt venus pour les deux gros présents sur cette affiche : Stratovarius et Symphony X.

     B) Symphony X :

En Espagne, Strato est bien plus populaire que Sympho, et comme en 1997 quand Ils étaient passés avec Angra, ce sont les finlandais qui tiennent le haut du pavé. Il n'y avait qu'à voir le nombre de t-shirts Stratovarius dans le public pour s'en persuader...
Mais mes potes et moi attendons surtout Symphony X, ne serait-ce que pour voir évoluer l'énoooooorme (dans tous les sens du terme :p) Michael Romeo.
Nous nous dirigeons donc vers la scène, en se faufilant parmi la masse des fans qui remplit maintenant complètement la salle. Nous arrêtons notre progression à 3 mètres de celle-ci, comprimés entre des fans de Maiden et de Blind Guardian...
Essais de son, voici la fameuse ESP blanche de Romeo avec l'autocollant SX dessus, et le moins que l'on puisse dire, c'est que cette gratte combinée à un Mesa Boogie et la technologie Line 6 possède un son de titan !! Ca va saigner...
Nous lançons un petit "Symphony ! Symphony !", et bientôt c'est toute la salle qui demande à gorge déployée l'arrivée de ce groupe hors-normes !
Les lumières s'éteignent, l'impatience se fait plus grande encore, et c'est avec joie que nous voyons débarquer discrètement Jason Rullo, allant s'installer derrière ses fûts. Il est suivi par Michael Pinella, puis Michael Lepond, Russell Allen, et enfin Michael Romeo. Vraiment impressionnants les gars ! Ils sont enfin là !!!
Romeo et Allen sont les plus imposants, et c'est vers eux que les regards se tournent principalement. Romeo est juste en face de nous, chouette, on va pouvoir essayer de disséquer ses plans gratte...:p
Première chanson, et déjà première baffe : The Inferno ! Arggh !!! Terrible, gros son, grosse démonstration, présence scénique géniale, je ne pensais pas que Lepond était aussi fort ! Quelle dextérité ! On reconnaît de suite le son de claviers de Pinella (avec son beau t-shirt "The Odyssey"), la frappe de Rullo, on y est !
Les titres s'enchaînent facilement, on est tour à tour soufflés par les montées supersoniques de Romeo et la façon qu'il a d'ajouter du tapping à ses sweeps (!!!), ou par la maîtrise technique d'un Russel Allen en grande forme ("Muchas Gracias España !" Et tout le monde : "Catalunya !!!"), un frontman de première, et un chanteur à l'aise, ne donnant jamais l'impression de forcer sa voix, de plafonner ou d'être essouflé...La classe !! Un deuxième titre de The Odyssey, puis c'est au tour de la géniale "Evolution (The Grand Design)", "King of Terrors", "Communion and the Oracle", "Absence of Light", 2 autres titres de The Odyssey, puis "A Fool's Paradise", une ou deux chansons plus anciennes, sûrement issues des albums Divine Wings Of Tragedy et Twilight in Olympus que je ne connais pas bien, et on finit avec 2 titres bien rentre-dedans de The Odyssey (je ne sais plus lesquels...trop d'émotion !!!). Acclamation gigantesque, amplement méritée par des musiciens excellents, communicatifs, saluant longuement leur public, mais vraisemblablement frustrés de ne pas avoir joué plus longtemps...
Après un tel show, plusieurs questions me viennent à l'esprit : mais comment font-ils ? Comment peut-on jouer aussi bien ? Comment Romeo peut-il débouler aussi vite et avec autant de précision sur sa guitare alors que ses doigts sont deux fois plus gros que les miens ???:p
Les musiciens saluent un public en transe, bougeant et sautant (pas de pogos) dans tous les sens durant ce set malheureusement trop court. 55 minutes, ce n'est pas suffisant !!! On en voulait au moins le double !!!
Autre reproche : le son de la gratte !!! Pas aussi énorme que sur album...Dommage, avec un peu plus de patate, ça aurait été une véritable tuerie !
Mais à part ça, rien à redire, c'est carrément génial. Un conseil : rendez-vous tous à Paris dans moins de deux semaines pour aller les voir, rien qu'à eux, ils méritent le détour !!!

     C) Stratovarius :

Aussitôt le concert de Sympho terminé, et après l'IMMENSE déception (:p)de ne pas avoir pu récupérer le médiator de Romeo, un grand drapeau frappé de l'emblème de Stratovarius est déployé d'au-dessus de la scène, pour masquer totalement l'installation du matériel des finlandais.
Nous sortons du milieu de la foule pour essayer d'atteindre le bar, en sueur et totalement assoiffés. Une bière plus tard, Strato nous fait patienter en nous faisant écouter la B.O. de Conan le Barbare, puis celle d'Orange Mécanique..
La musique diminue bientôt d'intensité, et à peine s'arrête-t-elle que le drapeau tombe dans une explosion de lumières pendant que le groupe apparaît en jouant les premières notes de "Eagleheart". Grosse entrée en matière, son meilleur que pour Symphony X, là encore on a droit à une grosse démonstration de cohésion et de précision, Tolki, Kotipelto & co sont en forme et les classiques défilent. "Kiss of Judas", "Speed of Light", "Father Time" (où le chanteur ne parvient pas à monter aussi haut que sur le double live...), "Dream with Me", ou "Will the Sun rise ?" et son refrain interminable, autant d'hymnes repris par un public catalan exceptionnel, et fan de Strato jusqu'au bout des doigts, et ravi des nombreux effets sceniques délivrés en bonus (pyrotechnie, explosions, projection d'images animées derrière la scène...).
Mais pour ma part, je ne garde pas un souvenir impérissable de leur prestation. Les raisons ? D'une part, Stratovarius ne posséde pas autant d'originalité, de versatilité que Symphony X. Ensuite, Timo Tolki, bien que très rapide, technique et tout et tout... est bien moins bon que Romeo que l'on vient de voir juste avant... Ses soli sont impressionnants, mais à l'iage des compos de Stratovarius, on a parfois cette agaçante impression d'avoir déjà entendu ça quelques minutes auparavant...Si on ajoute à ça les abus de Kotipelto à monter dans les aigus, la lassitude commence à nous gagner peu à peu. Et c'est ce qui m'est arrivé à un moment du concert où ils jouaient une ballade (je ne sais plus laquelle). Je me suis senti las, comme blasé...Heureusement ils ont enchaîné avec "Father Time", ce qui m'a permis de me remettre dans l'ambiance. Il me semble bien que c'est également sur ce morceau que sont apparus sur scène deux types en blouson en jean laissant apparaître leur gros bide plein de bière, et coiffés tous deux d'une tête géante de Caribou finlandais. Franche rigolade dans le public, une petite touche d'humour ne fait pas de mal, même si ce n'est pas de meilleur goût...
Fin du set, je sais qu'il reste encore un rappel (au moins), le public demande le retour du groupe, je vais me coller au bar où je discute avec un espagnol francophone m'expliquant son incompréhension quant au choix de mettre Stratovarius en tête d'affiche...Comme quoi je ne suis pas le seul à le penser...
Les finlandais reviennent sur scène pour 3 nouvelles chansons dont "Hunting High and Low" pour finir où le public décidément génial couvre presque la voix de Kotipelto !
La lumière s'éteint à nouveau, les musiciens disparaissent encore, et on sait que l'on va avoir droit à un deuxième rappel. Je n'en puis plus, je commence à en avoir assez, en plus ils n'ont pas joué mon titre préféré de leur répertoire : "Black Diamond"...
Les premières notes de ce dernier rappel retentissent..."BLACK DIAMOND" !!!
Yipeeeeee !!! Je jette mes dernières forces dans la bataille, encore un peu de headbanging, retourdes caribous et le concert s'achève enfin. Merci Strato, mais au final, mon sentiment est assez mitigé, partagé entre l'admiration pour leur professionnalislme, leur charisme, leur cohésion, mais cruellement déçu par leur manque flagrant d'originalité, et donc par les quelques longueurs que comporte leur show...
Seul Bruno, fan pur et dur me dira en sortant : "Strato, c'était génial !"
Donc avis aux amateurs : les fans adoreront, mais les autres (comme moi) risquent de trouver le temps un peu long...

III - Conclusion :

Ce concert restera un très bon souvenir, quoi qu'il arrive, mais je n'en démordrai pas, j'aurai préféré avoir Symphony X en tête d'affiche jouant 1h30 et Stratovarius avec les mêmes effets scéniques, mais ne jouant pas plus d'une heure...