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Live Report
Nightwish - Paris
Le Zénith, le 06/04/2008
Par : Powersylv




C’est un Zénith affichant complet qui accueille ce soir les Finlandais de NIGHTWISH. Cette fois, j’avais acheté ma place vraiment en avance. En août 2004, pour la tournée Once, j’avais voulu me procurer une place pour le concert de Novembre suivant, il y en avait déjà plus. J’ai donc du me passer de ce show et attendre le Wacken 2005 pour revoir le groupe de loin, dans la foule, pour un des derniers concerts donnés avec Tarja Turunen (nous ne savions pas encore à l’époque qu’elle allait être virée du groupe – elle non plus). Ce soir, c’est donc la première fois que beaucoup verrons NIGHTWISH avec la nouvelle chanteuse Anette Olzon. La curiosité due à cet événement et le succès du dernier opus Dark Passion Play laissait présager un concert sold-out et ça n’a pas loupé. Un Zénith bien rempli qui s’est rempli peu à peu. Et c’est au bout de longues minutes d’attente que les Suédois de PAIN entrent en scène pour nous abreuver de leur metal cybernétique détonnant.



PAIN :
L' "autre groupe" de Peter Tagtgren (producteur réputé et leader de l’historique HYPOCRISY) a bien assuré avec ses troupes dans un registre metal indus efficace et souvent martial, un peu dansant. Amené sur une intro sombre avec des brumes et fumées bleues et violettes lâchées en grande pompe, le groupe a mis une bonne ambiance dans un Zénith venu évidemment pour la tête d'affiche, mais la jeune génération a bien aimé. Comme de coutume, c’est le batteur (ici le frappeur de tournée Marc Gossar) qui ouvre le bal, apparaissant dans l’ombre. Puis, c’est parti avec le premier titre qui met bien l’ambiance : « Same Old Song ». Bon, certes, je préfère l'homme dans HYPOCRISY et son registre plus organique mais je dois avouer que sans être conquis, c'était un bon moment. Pas mal de belles lumières, le « Eleanor Rigby » des BEATLES en deuxième morceau, le Peter a une belle prestance qui n'a d'égal que son élégance affichée (chemise rouge et cravate noire). A ses côtés, les musiciens de tournée (René Sebastian à la deuxième guitare et André Skaug à la basse) sont dynamiques et n’hésitent pas à parcourir la scène, décontractés. Il n’est pas rare qu’avec Peter les autres musiciens headbanguent de concert. Le Zénith devient dès lors une cathédrale sonique, édifiée par les 4 hommes dont le logo figure de chaque côté de la batterie : une tête de mort rouge un peu cybernétique traversée par un éclair rouge. Le rythme est effréné même si la cadence ralentit un peu pour un « Hate Me » au riff qui évoque celui d’ « Heaven And Hell » (BLACK SABBATH) et annoncé par Peter (« On va ralentir le tempo, et si vous n’aimez pas ... Hate Me ! »). Mais c’était sans compter sur le dernier titre, le furieux et très attendu « Shut Your Mouth » qui met tout le monde d’accord. La folie furieuse. Très bonne première partie pour un style musical assez différent du metal symphonique de la tête d'affiche. Peter n’hésitera pas (un peu facilement) a dire que Paris fut une grande surprise et la meilleure audience de la tournée, rien que ça.




Line up (de tournée):
Peter Tagtgren (chant, guitare)
René Sebastian (guitare)
André Skaug (basse)
Marc Gossar (batterie)

Site Web :
http://pain.cd

MySpace :
http://www.myspace.com/officialpain



NIGHTWISH :
L’attente fut longue et on a même du se manger sur écran des pubs pourries (Vivel Gel, le monde de Narnia II …) copieusement huées par la foule. Quand je vois ça, je comprend les commandos anti-pubs.
Enfin bref, NIGHTWISH arrive enfin sur scène et c’est bien là le principal. Jukka arrive le premier sur scène avec son éternel bandana, les autres le suivent et la machine NIGHTWISH se met en marche avec « Bye Bye Beautiful ». Au fond, le backdrop représente la pochette de Dark Passion Play. Anette arrive la dernière et d’emblée, on sent le changement : la nouvelle frontwoman est plus simple, plus naturelle et moins grandiloquente (moins précieuse) que Tarja. Simple habit noir, cheveux raides et attitude plus « rock », Anette va droit au but et affichera un sourire sincère face à l’accueil que lui fera le public parisien. Anette ne possède pas un registre vocal aussi « aigu » que Tarja, mais elle parvient à s’en sortir en modulant sa voix et en adaptant les passages critiques à sa tessiture. Ainsi, même si on la voit un peu à la peine sur le refrain de « Dark Chest Of Wonder », on la verra passer les obstacles que sont « Nemo » ou encore « Wishmaster » (seule titre de la période Oceanborn/Wishmaster - pour beaucoup d’anciens fans la meilleure – joué ce soir) avec brio. Anette est émue et là aussi, différence flagrante avec Tarja : elle n’hésitera pas à communiquer avec le public, allant jusqu’à venir serrer les mains voire embrasser les fans des premiers rangs à la fin du concert. Elle a même eu du mal à quitter la scène … j’aurai bien aimé voir Tarja faire ça. Bref, la nouvelle recrue est pour moi une satisfaction, même si je peux comprendre que les plus anciens regrettent Tarja qui avait apporté une originalité au groupe. M’enfin, j’étais pas trop fan du chant « cantatrice » donc …



Nous avons la chance d’être devant un Tuomas maître de ses troupes. Et qui nous fera quelques sourires (et oui). Nul doute que ces dernières années le claviériste et mentor de NIGHTWISH a gagné en charisme avec son look à la Jack Sparow (Johnny Depp dans Pirates des Caraibes). D’ailleurs, une poupée à l’effigie du pirate est ligotée à la proue d’un de ses claviers, face au public (je précise car Tuomas est pris en sandwich entre 3 claviers). Un côté un peu « poseur » le Tuomas quand même. Habillé d’une veste rouge et d’un haut de forme blanc en début de show, le musicien finlandais terminera en sueur et en débardeur noir. Comme quoi, jouer du clavier n’est pas de tout repos. Sous-lieutenant du groupe depuis quelques années, chapeau à Marco Hietala (également leader de TAROT) qui assume son boulot de bassiste/chanteur de manière admirable. Là aussi, gros charisme, un mélange de rigueur viking, d’attitude toute « hetfieldienne » dans les passages musclés et de délicatesse avec une voix toujours aussi enchanteresse : l’acoustique et plus intimiste « The Islander » (qu’il joue assis sur un tabouret accompagné d’Emppu) où il est rejoint par une Anette coiffée d’une couronne, ou encore la très jolie ballade « Kiss While Your Lips Are Still Red », face B du single Amaranth et issue de la bande originale du film Lies. Ce mec-là sait tout faire. Le petit Emppu (qui a trouvé en Anette quelqu’un à sa taille dans le groupe – il a pas grandi depuis la dernière fois) ne paie pas de mine mais galope à droite à gauche sur la scène et nous régale de ses parties de guitare, prenant parfois une pose au garde-à-vous pour jouer et lançant des médiators avec un air étonné (« ah ben zut, l’est tombé le médiator »). Le public en majorité pioché dans la tranche 20-30 ans est en ébullition et répond aux sollicitations comme un seul homme, chantant tous les refrains avec le groupe. Grosse ambiance, normal vu comment les finlandais étaient attendus. Certains sont même venus de province pour passer le week-end à Paris, se connaissant via les forums internet et se regroupant en bandes.



La pyrotechnie déployée est ahurissante et je n’ai pas compté combien il y a eu de jets de flammes ou de feux d’artifices, ceux-ci étaient exploités sur les moments stratégiques (« Bye Bye Beautiful », « Dark Chest Of Wonder », l'énorme « The Poet And The Pendulum » ou encore dans les rappels sur « Wishmaster » et l'imparable « Wish I Had An Angel »). Il y a même eu de la neige sur « Nemo » (le plus marrant, c’est qu’il neigeait vraiment en sortant) et des serpentins rouges. Niveau set-list, Dark Passion Play est évidemment à l’honneur, nouvel album et changement de chanteuse oblige. « The Poet And The Pendulum » est définitivement terrible. Il y eut pas mal de titres de Once, un de Century Child et un de Wishmaster. J’en viens au seul petit hic de ce concert, disons que pour ma part, j’aurai bien troqué un « Dead To The World » ou un « Seven Days To The Wolves » contre « Kinslayer » ou « Gethsemane ». Quoiqu’il en soit, le groupe est soudé, le show était bien rôdé, enthousiaste. Bref je suis sorti de là complètement conquis par la nouvelle mouture de NIGHTWISH et je leur donne rendez-vous dans quelques mois au Wacken Open Air.




Line-Up :
Anette Olzon (chant)
Emppu Vuorinen (guitare)
Marco Hietala (basse, chant)
Jukka Nevalainen (batterie)
Tuomas Holopainen (claviers)

Site Web :
http://www.nightwish.com

MySpace :
http://www.myspace.com/nightwish



Set-list NIGHTWISH :
01.Bye Bye Beautiful (Dark Passion Play, 2007)
02.Dark Chest Of Wonder (Once, 2004)
03.Whoever Brings The Night (Dark Passion Play, 2007)
04.The Siren (Once, 2004)
05.Amaranth (Dark Passion Play, 2007)
06.The Islander (Dark Passion Play, 2007)
07.The Poet And The Pendulum (Dark Passion Play, 2007)
08.Dead To The World (Century Child, 2002)
09.Kiss While Your Lips Are Still Red
10.Sahara (Dark Passion Play, 2007)
11.Nemo (Once, 2004)
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Rappels :
12.Seven Days To The Wolves (Dark Passion Play, 2007)
13.Wishmaster (Wishmaster, 1999)
14.Wish I Had An Angel (Once, 2004)