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Live Report
Kreator - Paris
Elysée-Montmartre, le 20/03/2007
Par : Powersylv




KREATOR est le groupe à ne pas louper au moins une fois dans votre vie si vous aimez le bon gros thrash bien joué, carré et de tradition. Pour ma part, c'est avec un réel plaisir que j'y retourne alors que j'ai déjà du les voir environ 4 fois, en festival ou dans ce même Elysée-Montmartre avec DARK TRANQUILLITY il y a 2 ans. Rien n'était moins sûr par contre pour les CELTIC FROST : même si j'aime beaucoup sur disque (y compris leur dernier album, le pesant Monotheist), leur concert du Wacken 2006 que j'avais attendu pourtant avec impatience m'avait endormi avec ses extraits trop doom et des basses trop écrasantes. Nous verrons ce soir si la donne a changé. En guise de premières parties, LEGION OF THE DAMNED dont j'avais entendu le plus grand bien, héritiers de la mouvance thrash/death et enfin WATAIN (inconnu pour moi également), groupe de black. L'Elysée-Montmartre n'est presque pas rempli lorsque commence la performance des blackeux allemands.



WATAIN :
WATAIN est un groupe de black on ne peut plus classique et caricatural. Aussi caricatural que les jeunes fanfarons du premier rang qui se ruent en criant « Hail Satan ». Le show débute dans le même esprit avec le chanteur bariolé qui arrive avec un encensoir et qui fait un cercle sur la scène comme si une messe noire allait commencer. Bref, tout y est avec en prime des croix renversées jusque sur le logo du groupe, les corpsepaints et tout le tralala, comme à la parade. L’assistance est encore peu nombreuse à 18h10. Il semble que le groupe a ses adeptes car j’ai croisé pas mal de fans du premier rang au bar pendant les autres groupes. Les maquillés dévoilent un black brouillon (peut-être dû au son pas terrible qu’ils ont eu) qui a l’air de prendre racine dans le black old school d’il y a 15 ans, avec quelques passages plus épiques voire plus heavy. Le premier titre m’a paru assez long. Personnellement, leur prestation ne m’a pas convaincu plus que ça, l’impression d’avoir entendu plein de fois ce style étant renforcé par l’aspect caricatural du groupe (le grotesque n’est pas loin). Dans le genre, je connais mieux. Peut-être que sur album c’est sympa car leur dernier opus a l’air d’avoir des critiques assez bonnes. A noter à la fin du premier morceau un clin d’œil au « Call Of Ctulu » de qui vous savez, qui prouve que WATAIN a des influences qui dépassent le strict cadre du black metal.



LEGION OF THE DAMNED :
Après un peu de black, on plonge dans le thrash/death metal moderne aux influences old school. LEGION OF THE DAMNED prend d’assaut la scène après une introduction classique. Le groupe a sorti à ma connaissance 2 albums et j’en ai entendu beaucoup de bien par les fans de SLAYER ou de KREATOR. LEGION OF THE DAMNED ne se cache pas d’ailleurs en revendiquant haut et fort ces influences. Il s’agit ici de bon gros thrash/death comme peuvent le faire leurs collègues de DEW-SCENTED ou ONE MAN ARMY AND THE UNDEAD QUARTET (le nouveau groupe de l’ancien chanteur de THE CROWN). Les tempos sont bien thrash et les moments de speed intense et galopant alternent avec des mid-tempo mastodontes comme savait le faire le SLAYER de la grande époque (Seasons In The Abyss). C’est accrocheur, violent et mélodique à la fois avec de bons gros riffs touffus, des soli qui partent dans tous les sens et le headbanging obligatoire dans la fosse. Maurice le chanteur blond est très énergique et vocifère à l’aise derrière son micro. Bref, l’ensemble de leur prestation trop courte m’a carrément satisfait et je pense que je vais m’intéresser de très près aux albums prochainement. Que c’est bon ces groupes qui reviennent aux racines du thrash !



CELTIC FROST :
Derrière ça, les vétérans de CELTIC FROST vont devoir assurer à mort. Ce soir, en salle, la configuration est plus conviviale que sur l’aire étendue d’un festival. Le son est bon. La set-list est judicieuse. Et je suis enforme, pas détruit par 10 premières heures sous le soleil. Tout ceci explique peut-être que j’ai beaucoup plus apprécié ce show des suisses que leur prestation « endormissante » du Wacken l’an dernier. On aura droit au backdrop avec la ténébreuse pochette blasphématoire de To Megatherion (en même temps, elle est tellement envoûtante cette pochette culte) et les cris, pleurs et grincements de dents qui glacent le sang. Enfin des ombres noires surgissent sur scène. Tom Gabriel Warrior et son compère à la barbe hirsute Martin Eric Aim (avec leurs beaux habits de curés) sont les deux têtes de l’hydre présente devant nous ce soir. Le premier pousse son chant si abrupt, ténébreux et caractéristique sur les nombreux classiques interprétés ce soir. Le second qui s’est affirmé au chant sur le récent Monotheist pousse quelques vocaux inquiétants et s’occupe de nous faire quelques speachs parfois entre les morceaux (à un moment, il nous demande si nous respectons les morts … hum). Les lights sont superbes, avec des lumières parfois un peu aveuglantes (je me souviens d’un spot violet qui me tombait sur la figure parfois). La set-list pioche intelligemment et généreusement dans les premières œuvres essentielles du FROST, les indispensables Morbid Tales (« Procreation Of The Wicked », « Dethroned Emperor », « Into The Crypts Of Ray » …) et To Megatherion (« Circle Of The Tyrants », « The Usurper », « Necromentical Screams » …) faisant normalement partie de toute discothèque de musique dark et metallique. Un petit détour est fait sur l’avant-guardiste Into The Pandemonium avec 3 titres et on sera ravi que les suisses n’auront pas trop cherché à nous abreuver avec un show à 70% avec le doom de Monotheist (« Progeny », « Ain Elohim », « Synagoga Satanae ») qui, s’il est superbe sur platine passe difficilement le cap de la scène. Avec ce show plus pêchu et mieux sonorisé (les basses furent raisonnables) que leur dernier passage en festival, CELTIC FROST a regagné les faveurs de certains, tout en comblant les anciens fans français qui n’avaient plus vu ce groupe unique depuis des années. Bon, je vous avouerai que vers la fin, j’attendais KREATOR quand même :).



Set-list CELTIC FROST :
01-Totengott (Intro) (Monotheist, 2006)
02-Procreation Of the Wicked (Morbid Tales, 1984)
03-Ground (Monotheist, 2006)
04-Dethroned Emperor (Morbid Tales, 1984)
05-The Usurper (To Mega Therion, 1985)
06-Jewel Throne (To Mega Therion, 1985)
07-Ain Elohim (Monotheist, 2006)
08-Necromantical Screams (To Mega Therion, 1985)
09-Dawn Of Megiddo (To Mega Therion, 1985)
10-Mesmerized (Into The Pandemonium, 1987)
11-Sorrows of the Moon (Into The Pandemonium, 1987)
12-Return to the Eve (Morbid Tales, 1984)
13-Visions of Mortality (Morbid Tales, 1984)
14-Into the Cryps of Rays (Morbid Tales, 1984)
15-Progeny (Monotheist, 2006)
16-Inner Sanctum (Into The Pandemonium, 1987)
17-Circle of the Tyrants (To Mega Therion, 1985)
18-Synagoga Satanae (Monotheist, 2006)





KREATOR :
C’est au tour de la tête d’affiche de prendre possession de l’Elysée-Montmartre et KREATOR est prêt à galvaniser ses fans (dont je fais partie depuis de nombreuses années) avec un show puissant et carré dont il a le secret. D’ailleurs, dès l’intro habituelle « The Patriarch », le public laisse diffuser une grande clameur. Le décor est pas mal avec un décor claqué sur l’artwork d’Enemy Of God et avec un écran au fond qui diffusera des video-clips de chansons interprétées. Mille est encore une fois en grande forme, parfois particulièrement féroce. Le guitariste/chanteur/hurleur a un réel charisme et entraîne le public conquis dans son monde, un monde de guerre et de combats. J’ai remarqué aussi que Christian (basse) et Sami (guitare) étaient beaucoup plus détendus que lors des fois précédentes même si ces musiciens ne sont pas démonstratifs pour un sou. Signe que les derniers venus de KREATOR sont aujourd’hui rôdés aux concerts (qui ont été nombreux). KREATOR défile ainsi sa set-list avec conviction et efficacité, et il faut dire que je n’ai jamais été déçu par eux. Un bon gros best of comme d’habitude, émaillé de quelques surprises, comme ce « Europe After The Rain » féroce que je n’ai jamais eu en live et qui remplace un « Renewal » habituellement joué. Au cours du concert, Mille en profite pour remercier les autres groupes de l’affiche, en particulier les « Mighty » CELTIC FROST. Entre KREATOR et CELTIC FROST, il y a toujours eu une reconnaissance mutuelle. Mille était un grand fan du groupe suisse et il a même failli être intégré en son sein dans les années 80. Mais ce soir, KREATOR nous a encore mis la pâtée tout au long du set, avec les extraits de l’excellent Enemy Of God, les grands classiques violents et indémodables (l’orgasmique « Pleasure To Kill », le génial « People Of The Lie », l’effrayant « Betrayer » en final le carnage habituel sur l’enchaînement « Flag Of Hate »/ »Tormentor ». Seul regret : que le concert n’ait pas duré plus longtemps …

Set-list KREATOR :
01-The Patriarch (intro) (Violent Revolution, 2001)
02-Violent Revolution (Violent Revolution, 2001)
03-Pleasure To Kill (Pleasure To Kill, 1986)
04-Enemy Of God (Enemy Of God, 2005)
05-People Of The Lie (Coma Of Souls, 1990)
06-Europe After The Rain (Renewal, 1992)
07-Suicide Terrorist (Enemy Of God, 2005)
08-Extreme Aggression (Extreme Aggression, 1989)
09-Phobia (Outcast, 1997)
10-Betrayer (Extreme Aggression, 1989)
11-Voices Of The Dead (Enemy Of God, 2005)
12-Reconquering The Throne (Violent Revolution, 2001)
Rappels :
13-Impossible Brutality (Enemy Of God, 2005)
14-Flag Of Hate (Endless Pain, 1985 et Flag Of Hate EP, 1986) / Tormentor (Endless Pain, 1985)