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Live Report
Therion - Paris
Elysée-Montmartre, le 23/01/2007
Par : Powersylv




Pour une fois, je suis arrivé bien avant l’heure à l’Elysée-Montmartre. Il faut dire que d’une part, j’avais droit à une petite entrevue avec Maître Chris Boltendhal (ci-devant chanteur et leader de GRAVE DIGGER) mais d’autre part une affiche comme ça je ne l’aurait jamais loupé pour rien au monde. Certes, SABATON je dois dire que je m’en fichais un peu tant j’aime énormément GRAVE DIGGER et THERION. C’est 2 groupes ont scellé alliance pour une tournée et franchement, on pouvait espérer une soirée fantastique. Après une rencontre un peu courte avec Chris, je retrouve quelques connaissances et c’est tranquillement que nous nous mettons à attendre de pied ferme les premiers décibels.



SABATON :
SABATON, SABATON … ce nom me disait quelquechose. Le groupe arrive sur scène, des jeunes musiciens apparemment et ce n’est lorsque le chanteur se montre que je me souviens de les avoir vus. Et c’était ici même il y a presque un an (février 2006), dans cette salle, en première partie d’EDGUY (et DRAGONFORCE). Pourquoi j’ai tilté sur le chanteur ? Ben avouer qu’avoir la tête rasée sauf une bande au milieu (un peu comme Gus de SQUEALER A.D., ex-GRIP INC.), des lunettes noires et surtout un beau t-shirt matelassé avec un poitrail à la goldorak, ça laisse des souvenirs. Passé ces considérations toutes esthétiques, on écoute tranquillement un heavy metal de facture traditionnelle qui, sans faire sauter au plafond s’avère agréable à écouter. Y a même un morceau introduit par des chœurs et qui fait penser au « Wishmaster » de NIGHTWISH. Sinon, la musique de SABATON fait taper du pied, ce n’est déjà pas un mal :). Le groupe sur scène est concentré mais énergique, et le chanteur a l’air d’être un peu le plus zouave de tous. Celui-ci nous dira d’ailleurs qu’il se rappelle d’être venu jouer ici l’an dernier. Une demi-heure de show pour ce groupe fort sympathique, à écouter éventuellement sur album (on m’en a vanté les mérites).



GRAVE DIGGER :
Bon là, les choses sérieuses commencent. Derrière, un backdrop représentant le pochette du dernier album Liberty Or Death. Sur les côtés, 2 autres plus petits. L’entrée est rituelle : un fond musical inquiétant à base d’orgue, pas de lights, HP le claviériste toujours encapuchonné passe devant la scène et vient s’installer (on le verra très peu) … puis c’est parti avec le morceau titre du dernier et très bon album des teutons, « Liberty Or Death ». A gauche, le placide bassiste Jens Becker a maintenant les cheveux courts et reste concentré sur son jeu, c’est celui qui bouge le moins sur scène. Son complice guitariste Manni Schmidt (ex-RAGE) bouge un peu plus, et ne sera pas avare de quelques poses. Le guitariste, dernier arrivé dans le groupe, prend définitivement ses marques aujourd’hui : il s’est émancipé de l’ombre encombrante de son prédécesseur, Uwe Lullis (REBELLION). Derrière, Stefan insuffle la rythmique toute allemande sans faiblir. Mais la star du concert est effectivement Chris Boltendhal. Le frontman est tout sourire et ravi de jouer « enfin » à Paris (même si on a pu les voir à Ris-Orangis voir presque 4 ans). Le chanteur à la voix rocailleuse si caractéristique est en grande forme ce soir, arpentant la scène avec énergie et il n’a pas son pareil pour faire réagir un public pourtant dans sa majorité plutôt fan de THERION. 1H15 de GRAVE DIGGER LIVE, y a pas à dire, ça remue bien les poils et quand le groupe est en forme comme ce soir (ce qui n’était pas tout-à-fait le cas sous le chaud soleil du Wacken 2004), on est vraiment dedans. « Liberty Or Death » met les pendules à l’heure, et lorsque sonnent les premières mesures de l’hymne « The Dark Of The Sun », ça s’ébouriffe dans tous les sens. Le heavy metal tel qu’il devrait l’être. La suite du set fera la part belle aux grands classiques (« Excalibur » …aaaaaaah, « Lionheart » aaaaah –bis, le splendide morceau de bravoure « The Round Table » - un de mes préférés du groupe, le terrible « Morgane Lefay », le somptueux et rageur « Knights Of The Cross », et évidemment « Rebellion », l’hymne du groupe). On aura aussi quelques titres de The Last Supper (le morceau éponyme en rappel), Rheingold (« Valhalla » et son putain de riff) et The Grave Digger avec l’anecdotique « Raven » et son refrain marrant que le groupe a sorti des placards. Enfin, à part le titre éponyme, « Highland Tears » (hommage à Tunes Of War ?) et son intro à la cornemuse et l’étrange « Silent Revolution » représentent brillamment le petit dernier. La tuerie (car c’en était une) se termine sur l’hymne « Heavy Metal Breakdown » (comment cela pourrait-il être autrement ?), qui est franchement toujours aussi redoutable. Voilà longtemps que GRAVE DIGGER ne m’avait pas mis ma raclée, c’est fait. Enorme. Et j’en aurai bien repris une louche.



Set-List GRAVE DIGGER :
01.Liberty Or Death (Liberty Or Death, 2007)
02.The Dark Of The Sun (Tunes Of War, 1996)
03.Excalibur (Excalibur, 1999)
04.Valhalla (Excalibur, 1999)
05.Lionheart (Knight Of The Cross, 1998)
06.Raven (The Grave Digger, 2001)
07.The Round Table (Excalibur, 1999)
08.Highland Tears (Liberty Or Death, 2007)
09.Morgane Lefay (Excalibur, 1999)
10.Silent Revolution (Liberty Or Death, 2007)
11.Knight Of The Cross (Knight Of The Cross, 1998)
12.Rebellion (Tunes Of War, 1996)
-Rappels :
13.The Last Supper (The Last Supper, 2005)
14.Heavy Metal Breakdown (Heavy Metal Breakdown, 1984)



THERION :
Pour qualifier GRAVE DIGGER, je dirais efficacité. Pour qualifier THERION, je dirais … somptueux. Tout simplement. Voilà la quatrième fois que je les vois (la première fois, c’était en 2001), ce groupe ne m’a jamais déçu sur scène (bien que j’ai eu du mal à accepter le dernier album) et ce soir, la déception ne sera pas au rendez-vous. Pourtant, ce n’est plus tout-à-fait le même THERION qu’en 2001. J’ai l’impression que le groupe est aujourd’hui au service des chanteurs. Des chanteurs qui prennent le premier plan qui devrait revenir au groupe, ce qui pourrait être dans un sens un peu dommage. Car ces chanteurs ne sont plus coincés derrière un pupitre, en costumes et tout. Non, ils se meuvent sur scène et participent pleinement au show. Je disais plus haut que c’était peut-être dommage que les chanteurs prennent la place du groupe au premier plan … et bien finalement non. Car Mats Leven, Snowy Shaw (ex-batteur de MERCYFUL FATE, DREAM EVIL et leader de feu NOTRE-DAME) et leurs 2 comparses féminines sont absolument professionnels, des frontmen (et frontwomen) accomplis et c’est un bonheur que de constater cette cohésion entre eux, et avec le groupe.



On pourra reprocher à Mats Leven d’être un peu « poseur » sur les bords, mais ce mec là a une prestance et une voix … splendide (Mats était déjà là sur la précédente tournée). Quant à Snowy Shaw, parfois un peu plus en retrait, on dirait un « Vince Neil black metal » :). Lui aussi, gros charisme, grande maîtrise du chant, superbe tenue de scène. Les deux chanteurs accompagneront le batteur en trio sur des percussions, Mats sur quelques titres sera à la troisième guitare. Les 2 nanas (l’une un peu plus menue, l’autre un peu plus costaude … mais ravissante) se complètent parfaitement. Quant au groupe, son interprétation est sans faille et on sent les 3 musiciens plus complices que jamais. Christofer Johnsson, maître du navire s’éclate à la guitare, on sent que ce mec-là vit pour sa musique. Lui qui avait juré de ne plus chanté fera quelques chœurs par moments. Les 2 frères Niemann (le chauve Kristian à la guitare et Johan à la basse) sont dans leur élément et communiquent bien avec le public. La set-list a pioché un peu dans les albums « dernière époque » (sous-entendu depuis la dernière décennie), avec pas mal de titres de Gothic Kabbalah. Bon, ne me demandez pas la set-list précise car THERION, c’est un peu comme DIMMU BORGIR et plein d’autres : je connais les mélodies, j’arrive à les rattacher à un album mais parfois, difficile de mettre un titre. Bon, j’ai cru reconnaître « Der Mitternachtslöwe », « The Perrenial Sophia », « Sons Of The Slaves Of Time », « Tuna 1613 », le rapide « TOF The Trinity » (Gothic Kabbalah, 2007) et d’autres de ce dernier album, « Schwarzalbenheim » et « Ginnungagap » (Secret Of The Runes, 2001), « Blood of Kingu » (Sirius B, 2004), « Clavicula Nox », « Birth Of Venus Illegitima » et « The Rise Of Sodom And Gomorrah » (Vovin, 1998) sans oublier l’essentiel « To Megatherion » (Theli, 1996). Le backdrop blanc et avec les chandeliers procurent un superbe effet de scène, surtout sous les lumières et éclairages, effet garanti (GRAVE DIGGER aussi avait de très bons éclairages). En tous cas, quelle belle soirée, on en redemande ! Et pourtant, le concert a duré jusqu’à 23 heures (fait rare à l’Elysée-Montmartre).