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Live Report
Cradle Of Filth - Paris
Le Bataclan, le 13/11/2006
Par : Powersylv




Paris est un passage obligé pour CRADLE OF FILTH depuis pas mal d’années maintenant et le groupe de Dani Filth n’a encore une fois pas loupé le rendez-vous. L’année dernière, c’était l’Elysée-Montmartre qui accueillait les anglais et nous avions eu droit à du beau spectacle avec gargouilles et danseuses sur scène. Cette année comme en 2003 (tournée Damnation And A Day), c’est au Bataclan que ça se passe. Quelques heures avant, CRADLE OF FILTH était en dédicace au Virgin Megastore des Champs-Elysées, l’occasion d’approcher le combo en chair et en os et de se faire dédicacer le petit dernier, Thornography. Un album qui confirme le penchant plus heavy/thrash que le groupe a pris depuis quelques temps maintenant, reléguant les ambiances plus sombres de l’époque « vampire » au vestiaire. Nous arrivons au Bataclan alors que résonne en boucle l’album Shout At The Devil de MOTLEY CRUE que pas mal de jeunes n’ont pas l’air de connaître (ben oui, beaucoup de jeunes fringués en neo / goths / metal). Pas mal sont venus aussi pour DEATHSTARS, combo suédois de cyber-metal fondé en 1999 qui en est à son deuxième album (Termination Bliss) et dont l’un des guitaristes est Emil Nödtveidt est le frère du défunt leader de DISSECTION, Jon Nödtveidt. DEATHSTARS devaient passer sur Paris il y a quelques semaines de cela mais leur concert avait été annulé. Nous allons donc pouvoir nous rattraper.



DEATHSTARS :
Les lumières s’éteignent juste après que nous ayons remarqué que 2 musiciens de CRADL E OF FILTH s’étaient positionnés au balcon au dessus de nous. DEATHSTARS prend possession de la scène, leur batterie étant installée juste devant celle (surélevée) qui allait servir à CRADLE. Les musiciens arrivent dans le noir puis c’est le premier titre. Lumières tamisées ou stroboscopiques, la première partie bénéficient d’un éclairage glacial qui sied bien à sa musique assez mécanique et martiale. Il y a Jonas, le bassiste à dreadlocks et au visage maquillé à la Marylin Manson qui joue de façon très énergique et qui se fend de quelques chœurs plus extrêmes, un guitariste avec une tête et une coupe à la Nikki Sixx (je ne sais pas qui c’est car leur précédent guitariste a quitté le groupe en 2005) et de l’autre côté Emil. Derrière, la batterie métronomique d’Ole Ohman. Au milieu de tout cela, le chanteur Andreas a l’air un brin provocateur : il arrive habillé en militaire avec casquette et tenue d’apparat pour nous faire son show, avec en plus un magnifique boa noir autour du coup (le truc en plume, pas le serpent). Cette tenue, il la quittera progressivement et heureusement car il doit faire bien chaud sur scène : il sera en chemise dès le troisième titre. Sa voix est plutôt grave est veloutée, elle donne un côté très SISTERS OF MERCY à l’ensemble. Musique electro-goth-metal aux tempos souvent Rammsteinien, qu’on aime ou pas (j’aime bien sur album, sans que cela m’enthousiasme à mort), il faut reconnaître qu’on ne peut que difficilement s’empêcher de taper du pied. D’ailleurs tout ce beau monde joue en cadence, suivi par une audience enthousiaste. Andreas nous parle entre les morceaux : il a l’air plutôt cool et possède un côté à la fois bohême et un peu railleur. Il présente le groupe comme « L’étoile de la mort », nous gratifiant même de quelques mots et bribes de phrases en français (il ne manque pas de complimenter Paris) et parfois nous raconte même ses états d’âme. Il évolue sur scène de façon un peu maniérée, voire lascive pendant les morceaux ou pendant ses speechs. La prestation est pêchue, magique et le groupe bénéficie finalement de pas mal de temps pour une première partie. Les titres défilent mettant parfois le bordel dans la fosse, et le très attendu « Blitzkrieg » remporte tous les suffrages. Pendant le gig, un gars du public tombe carrément dans les pommes et est évacué très vite, c’est dire l’intensité du truc. Leur set se termine par des applaudissements nourris … bref, une première partie de choix donc que DEATHSTARS que nous espérons pouvoir retrouver plus tard, pourquoi pas sur une grande scène avec plus de spectacle encore.



CRADLE OF FILTH :
C’est une scène plus sobre qu’à l’accoutumée qui accueille CRADLE OF FILTH (la scène était déjà comme ça pendant DEATHSTARS) : batterie surélevée, écran au fond (décor de cimetière pour le premier titre) et arbres sinistres et filandreux de chaque côté de la scène. Suite à la prestation de DEATHSTARS, c’est sous les sonorités de l’album Highway To Hell d’AC/DC que nous attendons très longtemps les anglais. Voilà 1 an et demi que je ne les avais pas vus et j’aime toujours leurs spectacles, même si beaucoup ont des problèmes avec leurs concerts (son, etc …). Pour ma part – je ne dois pas être très exigeant pour ce qui est du son -, je n’ai jamais été déçu alors que je les ai vus 4 fois déjà (première fois en 1999 sur la tournée Cruelty And The Beast). Seul hic (comme la dernière fois en avril 2004), je n’ai pas écouté l’album que j’ai acheté précisément à la séance de dédicaces. L’entrée sur l’intro « Under Pregnant Skies, She Comes Alive » et le premier morceau « Dirge Inferno » me portent à penser que Thornography est plus rentre-dedans qu’un Nymphetamine que j’avais trouvé peut-être un peu … poli pour le groupe. Et voilà le groupe lancé. Devant moi, Paul Allender avec son air renfrogné, Dave Pybus qui vient de temps en temps nous voir en faisant quelques grimaces … de l’autre côté, c’est le guitariste Charles Hedger qui s’active. Quelques pas derrière lui, la claviériste Rosie Smith apporte les premières touches féminines sur scène très masculine. Derrière, c’est le nouveau batteur Marthus (de son vrai nom Martin Škaroupka, officiant auparavant dans GALACTIC INDUSTRY et INNER FEAR) qui remplace au pied levé un Adrian Erlandsson démissionnaire depuis peu (vive les changements de musiciens chez CRADLE). Bien évidemment, au devant de la scène, il y a un Dani qui a retrouvé une taille de guêpe (parce que l’an dernier à l’Elysée-Montmartre, l’avait bien du bide) et qui est égal à lui-même : il faut le voir faire ses petits sauts sur le passages rapides, prendre le micro à 2 mains pour pousser ses célèbres cris … pour lui, la scène semble parfois être un théâtre, son théâtre. Le très bon « Tonight In Flames » voit à un moment (sur le passage calme) Dani chanter en voix plus claire en prostration.



C’est le délire dès que résonnent les premières notes de « Dusk And Her Embrace » (10 ans déjà !) et c’est le moment où l’imposante Sarah Jezebel Deva fait son entrée sur le côté de la scène. Comme quoi, entre le dernier album et cette perle noire plus gothique et symphonique qu’est Dusk, il y a une marge. En tenue de soirée, Sarah est comme d’habitude cantonnée sur le côté et participe aux moments de bravoure habituels, comme sur le superbe « A Ghost In The Fog ». Juste avant, Dani, maître de cérémonie demande une ovation pour DEATHSTARS. Juste après, « Nymphetamine » permet au groupe de se faire une petite pause calme : le clip est diffusé sur l’écran derrière et Dani chante dans un micro qui lui tombe du ciel. Nous n’aurons pas droit cette fois à la danseuse sur son fil. C’est ensuite le temps de se remémorer d’anciens titres fameux comme « Ebony Dressed For Sunset » directement enchaîné à « The Forest Whispers My Name ». C’est ensuite l’instrumental « Rise Of The Pentagram » avec la claviériste Rosie qui s’illustre pendant que Dani va se reposer un peu ou boire une bière en coulisse (au choix). Clin d’œil à l’album Cruelty And The Beast au travers du fameux et varié « Cruelty Brought Thee Orchids » puis c’est pas moi de 3 nouveaux titres qui nous sont offerts sur un plateau (dont le bizarroïde « Temptation »), preuve que le groupe défend son nouvel opus. Les râleurs diront qu’il manque énormément de classiques et euh … c’est vrai (j’aurai bien aimé un petit « Lord Abortion » moi), mais finalement les titres de Thornography passent bien. C’est déjà le moment des rappels avec le hargneux « Gilded Cunt » et aussi, last but not least, « From The Cradle To Enslave » qui clôt les hostilités avec la projection du clip.



Ce soir, nous avons donc eu droit à un bon concert de CRADLE OF FILTH, même si j’aurai bien aimé un poil plus de classiques et aussi de jeux de scène (ce soir, c’était limite à ce niveau, CRADLE peut faire bien mieux). A moins de ne voir là qu’un désir du groupe de remettre au devant la musique plutôt que les artifices. Une bien bonne soirée avec 2 groupes en pleine forme, même s’il est vrai que CRADLE, toujours très bon sur disque, n’est pas encore le meilleur groupe live du monde. Du progrès quand même depuis quelques temps.



Set-List CRADLE OF FILTH :
01.Under Pregnant Skies, She Comes Alive (Thornography, 2006)
02.Dirge Inferno (Thornography, 2006)
03.Tonight In Flames (Thornography, 2006)
04.Dusk And Her Embrace (Dusk And Her Embrace, 1996)
05.Her Ghost In The Fog (Midian, 2000)
06.Nymphetamine (Nymphetamine, 2004)
07.I Am The Thorn (Thornography, 2006)
08.Ebony Dressed For Sunset (Vampire, 1996)
09.The Forest Whispers My Name (Vampire, 1996)
10.Rise Of The Pentagram (Thornography, 2006)
11.Cruelty Brought Thee Orchids (Cruelty And The Beast, 1998)
12.Temptation (Thornography, 2006)
13.Under Huntress Moon (Thornography, 2006)
14.Satyriasis (Nymphetamine, 2004)
Rappels :
15.Gilded Cunt (Nymphetamine, 2004)
16.From The Cradle To Enslave (From The Cradle To Enslave, EP-1999)