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Live Report
Dragon Force - Paris
La Loco, le 11/11/2006
Par : Powersylv




Dans le registre de l’ultra-speed metal, DRAGONFORCE fait figure de maître incontesté. Le groupe international doit être ce qui se fait de plus rapide dans le registre du power metal mélodique : deux guitaristes fameux (dont l’un, d’origine asiatique Herman Li est déjà une référence dans le style), un chanteur charismatique, un nouveau bassiste (guitariste à la base) que nous connaissons bien nous autres français (il s’agit de Frederic Leclercq, ex-HEAVENLY et actuel MALADAPTIVE), un claviériste délirant et un batteur à 12 bras. Voilà la fine équipe qui nous arrive tête d’affiche ce soir, alors que nous les avons découverts en première partie de … W.A.S.P. voilà plus de 2 ans. La loco est bien remplie et toute acquise à leur cause. Il y a beaucoup de jeunes, même des très jeunes et ils feront bien la fête comme nous allons le voir. Et pas seulement pour DRAGONFORCE puisque même si la tête d’affiche sera le héros de la soirée, le public fera la fête aux 2 autres groupes. En première partie, 2 combos qui vont moins vite mais qui ne manqueront pas de faire monter la température. FIREWIND, groupe du guitariste grec Gus G. (NIGHTRAGE, MYSTIC PROPHECY, ex-DREAM EVIL) d’inspiration très eighties et qui regroupe en son sein d’autres personnalités plus ou moins connues comme son compatriote Apollo Papathanasio (ex-MAJESTIC, MEDUZA) et aussi le batteur Mark Cross au pedigree de plus en plus impressionnant (HELLOWEEN, METALIUM, KINGDOM COME, WINTERS BANE …). Etape française oblige, c’est MANIGANCE qui s’est faufilé sur l’affiche entre les 2 groupes étrangers avec son heavy metal mélodique plus classieux.



FIREWIND :
FIREWIND s’installe sur scène et démarre derechef sur le titre d’ouverture (et éponyme) de son dernier très bon album Allegiance. De chaque côté de la batterie, des panneaux représentent la pochette du disque. Si sur album et même s’il ne démérite pas Apollo a une voix moins prenante et plus banale que son prédécesseur Chitral Somapala (vocaliste sur Forged By Fire, le sublime album précédent), force est de constater que le bonhomme assure plutôt bien sur scène. Il occupe les premières lignes avec Gus G. qui nous délivre ses riffs et ses soli classiques mais bien maîtrisés et redoutables. Un Apollo en grande forme donc, vêtu de noir et coiffé d’un bonnet (qu’il enlèvera à un moment) qui n’aurait pas déplu à notre ami Blaze Bayley. Il aura tellement chaud à un moment qu’il se reversera une bonne rasade d’eau sur la figure. Il faut dire qu’il se démène, qu’il est proche du public et qu’il le fera même chanter à un moment, se livrant au classique jeu du « droite/gauche » (non, il ne s’agit pas de politique, il s’agit de faire chanter la gauche et la droite de la salle, et le côté qui chante le plus fort gagne l’estime du chanteur :)). Un exercice qui se soldera d’un « Comme-ci, comme-ça » (en français dans le texte) par le guitariste-claviers qui se fera copieusement (mais gentiment) huer. Gus G. quant à lui se ballade à droite, à gauche, venant poser ses soli en milieu de scène devant les fans excités et avides de dextérité guitaristique. Et il faut dire que dans ce domaine-là, le Gus est un chef. De mon côté de scène (je suis sur la droite), un autre guitariste s’occupe aussi des claviers. Le bassiste Petros est un peu en retrait et lui, on peut vraiment dire qu’il est grec (il a une tête de dieu grec :)). Les musiciens sont bien complices et l’osmose règne sur scène et dans le public, que demander de mieux ? Les titres sont bien joués, bien heavy et redoutables à l’image d’ « Insanity » ou du single « Falling To Pieces » (extrait d’un Allegiance bien mis en valeur) et quelques anciens titres font leur apparition comme Between Heaven And Hell (titre éponyme du premier album sorti en 2002) ou I Am The Anger. Apollo dédie le speed « Till The End Of Time » à DRAGONFORCE et les slammers commencent timidement à apparaître. Voilà une soirée qui démarre sous de bons auspices et le public qui acclame FIREWIND à sa sortie l’a bien compris. Comme quoi, le metal mélodique peut faire des heureux lorsqu’il existent des groupes qui jouent avec qualité, chaleur et conviction. Un très bon point donc pour FIREWIND qui quitte la scène avec les honneurs (on en aurait bien repris encore un peu, surtout des titres de Forged In Fire car il n’y aura eu que « Tyranny » finalement) … nous aurons le plaisir de retrouver ce groupe sympathique en première partie d’ANGRA en février 2007, qu’on se le dise.



Set-list FIREWIND :
01-Allegiance (Allegiance, 2006)
02-Insanity (Allegiance, 2006)
03-I Am The Anger (Burning Earth, 2003)
04-Between Heaven And Hell (Between Heaven And Hell, 2002)
05-Falling To Pieces (Allegiance, 2006)
06-Till The End Of Time (Allegiance, 2006)
07-Tyranny (Forged By Fire, 2005)



MANIGANCE :
Entre FIREWIND et DRAGONFORCE, MANIGANCE fait figure de groupe plutôt soft et édulcoré. Le groupe de Pau le sait bien mais il saura démontrer ce soir qu’il a bien d’autres qualité à mettre en avant. Générosité, complicité et qualité d’interprétation sont ici au rendez-vous alors que le groupe défend son dernier bébé, L’Ombre et la Lumière. Un très bon crû MANIGANCE peut-être plus nuancé que le redoutable D’un autre sang mais qui prend sa dimension sur scène. Des titres épiques qui font mouche à l’image d’ « Envahisseur » qui démarre le gig. Comme d’habitude, la figure de proue du vaisseau MANIGANCE Didier Delsaux chante ses textes avec conviction mais sans pour autant délaisser le contact avec les fans qui sont là à ses pieds et on verra le frontman venir serrer quelques mains occasionnellement. Contact avec le public également entre les morceaux (présentation des titres, petits speechs …) … bref, nous retrouvons à cette occasion l’un des groupes les plus « humains » de la scène française, et il est remarquable de voir que malgré son succès (même international) sur la scène heavy metal, le groupe de Pau a su garder la tête froide et rester proche de ses fans. Le public ne s’y trompe pas et chante avec le groupe. L’Ombre et la Lumière est représenté par trois titres (« Envahisseur », « Prédateur » et le rapide « Privilège ») et les autres albums sont présents vie des titres emblématiques (« Mourir en héros », « Maudit » ou « En mon nom »). De mon côté, le bassiste Marc Duffau est tout sourire bien que concentré et vient souvent se frotter à son collègue guitariste Bruno Ramos non moins souriant (les 2 headbanguent parfois de concert), et même si le groupe en fait moins sur scène que FIREWIND, on ressent une grande sincérité et le plaisir d’être là ce soir. De l’autre côté de la scène et avec la fumée qui souvent sort en quantité un peu trop grande, je ne vois pas beaucoup François Merle (ex-KILLERS), l’autre guitariste. Un bon concert qui peut-être manquait de folie par rapport aux 2 autres groupes, mais bon, il faut dire que sur ce terrain-là, quel groupe peut lutter avec les joyeux drilles de DRAGONFORCE (EDGUY peut-être ?) ? MANIGANCE repart néanmoins avec les honneurs et l’assurance qu’il est l’un des fers de lance du heavy metal hexagonal.



Set-list MANIGANCE :
01-Abysse - intro (L’Ombre et la Lumière, 2006)
02-Envahisseur (L’Ombre et la Lumière, 2006)
03-Mourir en Héros (D’un autre sang, 2004)
04-Ange ou Démon (Ange ou démon, 2002)
05-Prédateur (L’Ombre et la Lumière, 2006)
06-Maudit (D’un autre sang, 2004)
07-En mon nom (Ange ou démon, 2002)
08-Privilège (L’Ombre et la Lumière, 2006)



DRAGONFORCE :
La scène se prépare pour accueillir DRAGONFORCE. Un micro central sur pied est installé sur une petite plate-forme avec derrière un trampoline (on sait que les musiciens aiment sauter dans tous les sens, surtout les guitaristes). D’autres micros sont sur les côtés pour les chœurs, et on remarquera que des bières y sont accrochées (y a même une paille pour que les musiciens viennent siroter en jouant, ce dont ils ne se priveront pas :)). Derrière, une pochette géante du dernier album Inhuman Rampage avec un compteur digital (à 3.02 minutes) qui se met à décompter lorsque les lumières s’éteignent et que se fait entendre … « Raining Blood » de SLAYER ! Le public décompte à 7, 6, 5, 4 3, 2 …. 1 … et c’est parti ! Voilà la troisième ou quatrième fois que je vois DRAGONFORCE et ils méritent plus que jamais ce soir ce surnom que je leur donne : les « Pokémons ». Ben oui, y a plein de couleurs, ça saute partout, ça ressemble de temps en temps à de la musique de jeux vidéo, c’est joyeux, parfois c’est même carrément n’importe quoi … et bien c’était ça ce soir et c’est véritablement sur scène que le groupe apparaît au grand jour. A vrai dire, j’ai du mal sur album mais j’adore les voir jouer live. Véritable charpentier des morceaux, le batteur Dave Mackintosh est vraiment très très fort car ça carbure à fond et la double ne fait pas de quartier la plupart du temps (« Fury Of The Storm » tue tout). La set-list fit la part belle au dernier album, fort logiquement et durant ce show, les musiciens font plaisir à voir. Grosse complicité entre eux et multiples déconnades. C’est un Z.P. Theart bien enjoué qui mène la danse. Le chanteur au chapeau, très charismatique et toujours torse nu gagne de plus en plus en confiance. Les autres font leurs petits ballets habituels, et se cherchent de temps en temps même en se parlant … en français (« Z.P. est jaloux parce qu’il a une petite bite », dixit Sam). La présence de Fred Leclercq qui n’est pas le dernier en matière de facéties doit certainement y être pour quelque chose, bien qu’Herman sait aussi parler français. Un Fred Leclercq qui prend visiblement du plaisir à être là et qui s’est intégré à merveille dans le groupe. Sam et Herman rivalisent de dextérité et ça, y a pas à dire, ils sont très forts (je sais pas combien ils jouent de notes à la seconde, pas réussi à compter). Les solos et duels de guitares sont bien sentis et toujours plein de pêche.



Une des attractions du show, c’est aussi le claviériste Vadim complètement déchaîné, labourant parfois littéralement ses touches, headbanguant et sautant comme un taré les cheveux en bataille … quand il ne vient pas avec son clavier à manche pour faire le pitres avec ses joyeux compagnons (« Operation Ground And Pound »). Bref, la folie totale et le groupe ne s’accorde qu’une petite pause, la ballade « Trail Of Broken Heart » avant qu’un solo de claviers ne relance la machine. Un solo bien déjanté aussi sur lequel interviendront Herman et sa guitare. Ce qui fera dire au moqueur Sam qu’un solo de claviers « c’est toujours moins chiant qu’un solo de batterie » … celui-ci se prendra un gros « Fuck » de Dave, campé derrière ses fûts. La déconne toujours et jusqu’à la fin … et quelle fin ! Car ce qui est incroyable ce soir, c’est le nombre de gamins qui sont là et qui ne se privent pas pour monter sur scène congratuler leurs idoles, slammer, chanter, déconner … malgré un vigile qui à un moment fera une tentative pour en repousser un … sans grand succès (on ne le reverra plus d’ailleurs … le vigile). Mais le groupe s’en fout, il joue et s’amuse même avec les marmots (quand je vous disais que c’était des pokémons :)) : Herman passe à un moment sa guitare autour d’une fille qui s’amuse comme une folle, Sam fait toucher ses cordes à un garçonnet … je vous jure, on se croyait à l’école des fans, surtout à la fin sur le dernier titre « Valley Of The Damned » où il y en avait au moins une quinzaine sur scène ! Incroyable ! Jamais vu ça pour ma part. Le hit « Through The Fire And Flames » et « Valley Of The Damned » finissent ainsi une soirée extraordinaire avec un groupe qui va continuer à faire parler de lui, c’est sûr !



Set-list DRAGONFORCE :
01-Black Fire (Valley Of The Damned, 2003)
02-Fury Of The Storm (Sonic Firestorm, 2004)
03-Operation Ground And Pound (Inhuman Rampage, 2006)
04-Revolution Deathsquad (Inhuman Rampage, 2006)
05-Trail Of Broken Heart (Inhuman Rampage, 2006)
06-Solo de claviers
07-Soldiers Of Wastelands (Sonic Firestorm, 2004)
08-Storming The Burning Field (Inhuman Rampage, 2006)
09-My Spirit Go Wild (Sonic Firestorm, 2004)
Rappels :
10-Through The Fire And Flames (Inhuman Rampage, 2006)
11-Valley Of The Damned (Valley Of The Damned, 2003)