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Live Report
Hypocrisy - Paris
La Loco, le 25/04/2006
Par : Powersylv




Quelle affiche mes aieux ! De quoi faire pâlir les X-mas Fest et autres No Mercy puisqu’elle rassemble une partie du gratin des pays nordiques en matière d’extrême mélodique (ou affiliés). Hormis SOILWORK dont le Stabbing The Drama commence à remonter à un petit moment, chacun ici est venu défendre son dernier album et proposer quelques classiques de son crû. 18H à la Loco en pleine semaine, ça me semble bien calculé pour une affiche à 5 groupes mais le temps d’arriver du boulôt (ben oui, j’ai Paris à traverser), j’arrive aux environs de 18H40. Tout le monde est déjà rentré ; dans le couloir de la Loco, le death mélodique et moderne de SCAR SYMMETRY se fait entendre alors que je parcours le couloir qui mène à la scène. Un petit stand propose disques et t-shirts à prix raisonnables (15€ pour l’album un digipack avec bonus, c’est plutôt sympa). J’arrive enfin dans la fosse et on ne peut pas dire que ça se bouscule des masses, à peine 50 personnes (fosse et balcons compris) assistent à ce premier gig de la soirée.



SCAR SYMMETRY :
SCAR SYMMETRY vient de commencer son set et n’en aura que pour une bonne demi-heure. Il s’agit de death mélodique de qualité mais le groupe marche carrément sur les plates-bandes de SOILWORK. D’ailleurs la ressemblance entre Jonas Kjellgren, le chanteur des SCAR (également hurleur chez CARNAL FORGE) et celle de Speed de SOILWORK est frappante, tant et si bien qu’en arrivant je pensais que c’était ces derniers qui jouaient. Ca ne surprendra donc personne si je dis que les guitares sont bien ciselées, la rythmique précise, qu’il y a du chant growl sur les couplets et du chant clair et limite pop sur les refrains repris en chœur. Prestation dynamique (surtout le bassiste, même s’il n’est pas aussi déjanté que celui de SOILWORK), quelques mélodies font dresser l’oreille mais bon, je ne suis pas particulièrement fan de SOILWORK déjà à la base, donc un clone … sympa quand même pour ouvrir les hostilités.



ONE MAN ARMY :
Pour moi, les choses sérieuses commencent maintenant avec le nouveau groupe de Johan Lindstrand, ex-chanteur de THE CROWN. Le premier album de ce groupe (dont le mon complet est ONE MAN ARMY AND THE UNDEAD QUARTET) intitulé 21st Century Killing Machine est une véritable bombe de thrash aux fortes réminiscences old-school teinté de death. Une des meilleures surprises de ce début 2006 en la matière en ce qui me concerne. Aussi, j’attendais avec impatience de voir cela transfiguré sur scène … enfin, car je les avais loupé en première partie de CHILDREN OF BODOM en janvier dernier. Et bien je ne fus pas déçu : ça démarre sur le titre « 21st Century Killing Machine » qui annonce la tuerie. Les musiciens s’appliquent et headbanguent à tout va, délivrant des riffs et solos quasi-Slayeriens, particulièrement sur des brulôts comme « So Grim So True So Real » ou « Devil On The Red Carpet ». Mr Lindstrand est un frontman sobre et efficace qui crache son venin, dans son micro, pied sur le retour, parf. Le bonhomme se donne particulièrement et à la fin du set, la transpiration est impressionnante. Ca bourrine carré et le public qui commence alors à s’etoffer y trouve largement son compte dans cette musique puissante, rapide ou massive mais toujours excitante. A revoir !



AMORPHIS :
S’il y a un groupe qui est attendu ce soir, c’est bien AMORPHIS. Il y a là les fans de la première heure venus applaudir les finlandais, mais aussi ceux (comme moi, et oui) qui les ont découverts avec Eclipse, leur dernier chef d’œuvre et premier album avec le chanteur deadlocké Tomi Joutsen. Sa prestation pour l’album n’avait rien de celle d’un débutant, reste à voir comme le frontman se débrouille sur scène. Après une musique atmosphérique (avec un petit incident sous la forme d’une coupure), le groupe se déploie sur scène. Je suis devant Tomi Koivusaari, le guitariste blond qui joue de manière très concentrée. Tomi arrive sur scène sous les vivats. Carré et sûr de lui, il évolue énergiquement sur scène, avec en main un micro à l’américaine (comme utilisaient les crooners avant). Très professionnel à l’image de son surprenant frontman, le groupe fait la part belle à Eclipse (le typé SENTENCED « House Of Sleep », « Under A Soil And Black Stone » qui démarre sur une ballade mais subit à un moment une accélération géniale), mais ne rechigne pas à aller fouiner dans son passé : ainsi on retrouve le superbe « My Kantele » (album Elegy, 1996) ou autres « Signs from the North Side » (issu du premier album du groupe, The Karelian Isthmus, 1992) pour représenter l’époque plus death metal du groupe. Tomi en cela maîtrise parfaitement les registres clairs et gutturaux. Allié à une bonne énergie scénique, le chanteur a tout pour faire de lui un grand frontman. Comme pour ONE MAN ARMY, les remerciements envers les autres groupes et les organisateurs de la soirée fusent dans une Loco maintenant bien remplie comme il faut. AMORPHIS quitte ses ouailles pour laisser la place aux très attendus SOILWORK.



SOILWORK :
Quand je parle des « très attendus SOILWORK », ce n’est pas un vain mot. Les suédois ont vraiment le vent en poupe et le nombre de fans venus pour eux ce soir en témoigne. Succès aux States et en Europe, SOILWORK est aujourd’hui aux côtés d’IN FLAMES la valeur sûre avec laquelle il faut compter. Les musiciens prennent possession de la scène et ça commence à secouer dûr sur scène et dans le public quand les premières notes du classique « Follow The Hollow » se font entendre. A cause des petits côtés trop pops du chant dans les refrains et d’un côté moderne qui ne me plaît pas des masses, je n’arrive pas à être fan absolu. Mais je dois reconnaître que sur scène, SOILWORK dégage aujourd’hui une énergie vraiment impressionnante. J’ai été soufflé en tous cas, alors que ce n’est pas la première fois que je les vois. Au milieu de ce mouvements, Speed le chanteur chauve et tatoué met ses tripes sur scène, avec quelques petits crachats de temps à autre pour faire son dûr. Il faut dire aussi que c’est la dernière date de la tournée et le groupe donne tout ce qu’il a. Ola Frenning, le guitariste chauve est concentré et grimace de sérieux. L’autre Ola, le grand pantin de bassiste est lui vraiment fou à lier … ou alors bourré ou sous l’emprise de substances car il est complètement déjanté. On dirait Corbier sous excitants avec son t-shirt MOTLEY CRUE (Theatre Of Pain). Un autre guitariste remplace Peter Wichers, démissionnaire en fin d’année dernière mais je n’ai pas pu bien le voir car j’étais de l’autre côté de la scène. Idem pour Sven le claviériste. Quant à notre belge de Dirk Verbeuren, désormais membre à part entière du groupe, c’est une véritable « drumming machine » qui se confirme encore ce soir. SOILWORK a carrément explosé tout le monde ce soir : ça slamme dans le public, les musiciens s’amusent à grimper sur les retours en jouant et à la fin, c’est Ola le bassiste qui se livre à un stage diving d’anthologie. L’ensemble des albums a été revisité pour la plus grande joie des fans de toutes les époques. Le groupe quitte la scène sous des vivats mérités.



Setlist SOILWORK :
1) Follow The Hollow (Natural Born Chaos, 2002)
2) Rejection Role (Figure Number Five, 2003)
3) One With The Flies (Stabbing The Drama, 2005)
4) Bastard Chain (A Predator's Portrait, 2001)
5) Stabbing (Virus, 2005)
6) Light The Torch (Figure Number Five, 2003)
7) Chainheart Machine (The Chainheart Machine, 1999)
8) Nerve (Stabbing The Drama, 2005)
9) The Bringer (Natural Born Chaos, 2002)
10) Stalemate (Stabbing The Drama, 2005)
11) Millionflame (The Chainheart Machine, 1999)
12) As We Speak (Natural Born Chaos, 2002)
13) Blind Eye Halo (Stabbing The Drama, 2005)



HYPOCRISY :
Après la tornade SOILWORK, la tâche va être dure pour HYPOCRISY. Mais qu’on se rassure, Peter Tagtgren et ses acolytes savent aussi occuper la scène. D’une autre manière que SOLIWORK, plus sobre, mais bien carrée comme j’aime. On ne peut pas comparer les 2 groupes musicalement car HYPOCRISY est plus sombre et parfois atmosphérique, l’image des 2 groupes est donc assez différente. Mais j’aime beaucoup HYPOCRISY et je ne me gène pas pour accéder au premier rang. Je suis en face du guitariste Andreas Holma, poilu comme il faut et maître de son instrument. Parfois, Peter Tagtgren qui est en train de chanter dans le micro du milieu vient nous faire un coucou dans les parties instrumentales des morceaux. HYPOCRISY possède une forte présence scénique et c’est le délire de voir les musiciens headbanguer en cadence sur les tempos, rapides ou moyens assurés par Horgh (PAIN et ex-IMMORTAL). Terrible prestation de suédois qui piochent dans l’ensemble de leur répertoire bien fourni avec à l’honneur Virus, superbe dernier album en date et aussi The Arrival (2004) avec 2 titres et Hypocrisy (1999) avec 2 titres aussi. Pas de trace du plus controversé Catch 22. Pas mal de morceaux atmosphériques (« Fire In The Sky », « Roswell 47 » et « Fractured Millenium » sont terribles) et aussi des titres de pur death furieux (« Warpath » pour les plus récents, « Osculum Obscenum » par exemple pour les anciens disques) arrivent à tenir le public en haleine jusqu’au bout. HYPOCRISY a encore une fois démontré sa puissance de feu sur la scène de la Loco ce soir. Les autres groupes n’ont pas démérité loin s’en faut. Le genre de festival extrême qu’on aimerait avoir plus souvent en tous cas !



Setlist HYPOCRISY :
1) Let The Knive Do The Talking (Virus, 2005)
2) Born Dead Buried Alive (The Arrival, 2004)
3) Killing Art (Abducted, 1996)
4) The Fourth Dimension (The Fourth Dimension, 1994)
5) Osculum Obscenum (Osculum Obscenum, 1993)
6) Elasted Inverted Visions (Hypocrisy, 1999)
7) Warpath (Virus, 2005)
8) Fire In The Sky (Into The Abyss, 2000)
9) Impotent God (Penetralia, 1992)
10) Eraser (The Arrival, 2004)
11) Roswell 47 (Abducted, 1996)
12) The Final Chapter (The Final Chapter, 1997)
13) Fractured Millenium (Hypocrisy, 1999)