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Live Report
Edguy - Paris
Elysée-Montmartre, le 15/02/2006
Par : Powersylv




EDGUY en concert, c’est toujours un moment un peu privilégié et l’atmosphère de la soirée est ultra prévisible avec les allemands sur un certain nombre de points. On sait notamment que l’on va passer un très bon moment dans une ambiance bon enfant où l’humour et le heavy metal (of course) tiennent une place importante. Depuis la reconnaissance en 1998 avec l’album Vain Glory Opera, le groupe peut se targuer d’avoir sorti des albums studio de qualité selon un bon rythme, un album tous les 2 ans en moyenne, sans compter les EP et le live de 2003. Ca lui a permis de toucher non seulement les trentenaires comme moi (voire un peu plus) mais aussi un public un poil plus jeune qui considére Tobbias & Co un peu comme … leurs potes de bahut finalement :). Leur dernier passage parisien remonte au printemps 2004 (bientôt 2 ans) pour la tournée Hellfire Club où je me souviens d’une scène absolument sublime mais d’une prestation un peu en demi-teinte, notamment de Tobbias qui m’avait semblé un peu fatigué. C’est boosté par la qualité de leurs dernières oboles le EP Superheroes et le terrible Rocket Ride que je me rends donc à l’Elysée-Montmartre pour assister au show et aux pitreries des sales gosses :). Cela dit, ça commence à sentir la trentaine tout ça mine de rien.
En guise d’apéritif, un groupe inconnu nommé SABATON qui fait du heavy traditionnel malgré un patronyme black/dark metal et également les chantres de l’ultra speed mélodique, DRAGONFORCE qui recueillent également un bon succès depuis l’album Sonic Firestorm (2004) et nul doute que le bon Inhuman Rampage (2006) a enfoncé le clou. Les londoniens sont d’ailleurs passés tête d’affiche de cette tournée dans leur pays d’origine, nul doute qu’il se passe quelquechose autour d’eux. Après l’attente traditionnelle, les portes s’ouvrent à peine lorsque les décibels commencent à se faire entendre.



SABATON :
SABATON est sur scène. Ca balance plutôt pas mal avec un chanteur aux cheveux courts mais taillé pour chanter du heavy metal. Un heavy plutôt direct apparemment avec de bons refrains. Les musiciens sont bien en place et prennent quelques poses. Rien de bien révolutionnaire mais je jetterais bien une oreille sur un album (pour peu que le groupe en ait un au moins) car même si mon écoute a été distraite je l’avoue, certains trucs m’ont interpellé. Leur show n’a pas duré longtemps mais cela a amplement suffit à donner un aperçu des capacités et de l’assurance de de groupe sur scène. Autour de moi, le public avait l’air de bien apprécier cette première partie bien calquée à l’affiche et le groupe a quitté la scène sur des applaudissement nourris. Gros problème qui sera récurrent dans la soirée : le son qui n’a pas vraiment favorisé les affaires des groupes, surtout de DRAGONFORCE.



DRAGONFORCE :
DRAGONFORCE commence sérieusement à se faire un nom et ce soir, quelques fans sont là et portent fièrement leurs t-shirts. Leur dernière venue au printemps 2004 en première partie de W.A.S.P. (bientôt 2 ans) avait fait figure de sensation. J’ai eu pour ma part l’occasion de les revoir lors de l’édition 2005 du Wacken Open Air pour un show toujours aussi déjanté (malgré la pluie). Le groupe arrive sur scène sous les vivats des fans et démarre en trombe sur 2 titres de l’album qui les a fait connaître, Sonic Firestorm. Si certains dans la salle voulaient découvrir DRAGONFORCE, c’était le mauvais soir : le groupe a malheureusement été déservi par un son vraiment brouillon, et lorsque l’on joue comme eux plus vite que la lumière, on a affaire à un magma de guitares où les mélodies speedés du groupe sont difficilement perceptibles. Pour ma part, j’ai reconnu les 2 titres du petit dernier (Inhuman Rampage) mais ce son était vraiment pas terrible. Sur scène par contre, les musiciens assurent toujours le spectacle. Torse nu et chapeau de cow-boy, le chanteur d’origine sud-africaine ZP Theart possède un brin de magnétisme qui lui permet de tenir en haleine le public.



On notera également comme d’habitude les prouesses guitaristiques des guitaristes Herman Li et Sam Totman, complémentaires et excellant dans la dextérité. Très technique, Herman Li surtout aligne un nombre impressionnant de notes à la seconde, le tout dans une décontraction hallucinante. Celui-ci regarde souvent le public en chantant les paroles des chansons (un peu comme Steve Harris (IRON MAIDEN)). A la basse, le français (cocorico) Frédéric Leclercq (ex-HEAVENLY, MALADAPTIVE) a bien intégré définitivement le groupe. On l’avait vu il y a quelques mois assurer la guitare pour JADED HEART (première partie d’HELLOWEEN), et le frenchie est vraiment un homme à tout faire, d’autant qu’apparemment l’osmose a l’air parfaite avec ses compères. Le batteur est assez hallucinant aussi, il faut savoir que c’est le batteur de BAL-SAGOTH également (un groupe black mélodique et épique), ce qui explique largement son aisance dans les rythmiques rapides. Pas de temps morts sur les 5 titres joués (voir set-list), d’où l’impression quand on ne connaît pas les titres d’avoir affaire toujours un peu au même morceau. Le dernier album est pas mal mais je pense que DRAGONFORCE devrait un peu nuancer davantage les tempos sur ses disques. D’un autre côté, c’est aussi la marque de fabrique. Dommage que le son n’ait pas été au rendez-vous mais le groupe a eu droit aux applaudissements également, qu’on ne s’y trompe pas. Mais qu’on aime ou pas, DRAGONFORCE a le mérite de ne pas laisser indifférent au moins. A revoir dans de meilleures conditions.

Set-list DRAGONFORCE :
01/ My Spirit Will Go On (Sonic Firestorm, 2004)
02/ Fury Of The Storm (Sonic Firestorm, 2004)
03/ Operation Ground And Pound (Inhuman Rampage, 2006)
04/ Through The Fire And Flames (Inhuman Rampage, 2006)
05/ Valley Of The Damned (Valley Of The Damned, 2002)



EDGUY :
On attend les vedettes de la soirée tranquillement au son de vieux hymnes des années 80 (“Gimme All Your Loving” de ZZ TOP, « Eye Of The Tiger » de SURVIVOR, « Summer Of 69 » de Bryan Adams ou même … « Beds Are Burning » de MIDNIGHT OIL !). Pas étonnant quand on sait que le dernier album des allemands est très varié et puise plus que de coutume dans les années 80. La scène se dévoile tranquillement : une grande gargouille derrière la batterie (celle de la dernière tournée), des enceintes avec une tête de joker à tête de mort. Bref, une scène plus sobre que ce que Tobbias avait annoncé lors de sa promo. Effet d’annonce prématuré ? Contraintes de la salle ? Difficile à dire. J’en connais qui ont râlé, pensant qu’il y aurait une scène plus fastueuse (comme celle de la tournée Hellfire Club qui était terrible). Pour ma part, je suis passé à côté de ça car j’ai passé un bon moment avec le groupe . Les 5 sont ce soir au top de leur forme (ce qui n’a pas toujours été le cas), en premier lieu évidemment sa Majesté Tobbias. Vétu d’une veste sans manches, les cheveux raccourcis, celui-ci est décidément un très bon frontman faisant preuve encore ce soir de l’exubérance qui le caactérise. Des levers de jambes extraordinaires (lol), empoignades de micros à la Steven Tyler, galopades à la Bruce Dickinson … Tobbias est en super forme tant scéniquement que vocalement et ça ça fait plaisir.



On aura droit à diverses vannes plus ou moins fines (« Pour sauver le heavy-metal, il faut 3 choses : (1) que chaque personne ici achète 4 exemplaires de notre dernier album, (2) que chacun achète 4 t-shirts et (3) que les filles de la salle viennent coucher avec nous »). Humour, humour. Une philosophie partagée avec ses 4 compères : Felix le batteur qui pendant son solo de batterie se pare d’un masque de Dark Vador, Tobbias Exxel le bassiste qui n’a pas arrêté de faire le pire en tirant la langue, les chorégraphies pendant les solos … sans oublier des séquences mémorables comme ce clin d’œil à IRON MAIDEN (entre 2 morceaux, EDGUY commence à jouer « The Trooper » ainsi que son premier couplet), Tobbias en train d’essayer de jouer à la guitare, affalé sur Jens les intros de « Future World » (HELLOWEEN) ou « Smoke On The Water » (DEEP PURPLE) … massacre garanti avant de balancer le riff de « Mysteria » …, jeux avec le public pour savoir quel côté crie le plus fort (un grand classique). Bon, Tobbias a toujours la langue bien pendue :).
Niveau musique, l’ensemble des albums depuis Vain Glory Opera est parcouru, avec en honneur le dernier album Rocket Ride et un extrait d’Avantasia en rappel. Une set-list plutôt mid-tempo, le moment speed du concert étant essentiellement le tube « Babylon ». Les grands moments furent « Sacrifice » le morceau d’intro et premier titre du dernier album, « Babylon », « Lavatory Love Machine », le très heavy rock « Fucking With Fire », le superbe « The Asylum », « Superheroes » et la ballade « Save Me », très jolie. « Vain Glory Opera » (aaaah terrible), « Avantasia » et le sympathique « Kings Of Fools » mirent fin aux dernières résistances. Nous aurions bien aimé un petit « Out Of Control » ou « The Unbeliever » mais bon, c’est l’Elysée-Montmartre et il faut finir à l’heure. EDGUY aura en tout cas bien assuré ce soir pour ce concert presque sold-out.

Set-list EDGUY :
01/ Sacrifice (Rocket Ride, 2006)
02/ Catch Of The Century (Rocket Ride, 2006)
03/ Babylon (Theater Of Salvation, 1999)
04/ Lavatory Love Machine (Hellfire Club, 2004)
05/ Fucking With Fire (Rocket Ride, 2006)
06/ Tears Of A Mandrake (Mandrake, 2002)
07/ How Many Miles (Vain Glory Opera, 1998)
08/ The Asylum (Rocket Ride, 2006)
09/ drums solo Felix Böhnke
10/ Superheroes (Superheroes EP, 2005 / Rocket Ride, 2006)
11/ Save Me (Rocket Ride, 2006)
12/ Mysteria (Hellfire Club, 2004)
Rappels :
13/ Vain Glory Opera (Vain Glory Opera, 1998)
14/ Avantasia (Tobbias Sammet’s Avantasia part 1, 2001)
15/ King Of Fools (King Of Fools EP, 2004 / Hellfire Club, 2004)