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Live Report
Helloween - Paris
Elysée-Montmartre, le 11/12/2005
Par : Powersylv




C’est une affiche 80% teutonne qui nous attend ce soir, autant dire que les afficionados de heavy metal de tradition en auront jusqu’à la gueule. Tout en haut, les citrouilles d’HELLOWEEN, assez rares ces dernières années (je ne pense pas qu’elles soient passées par chez nous pour l’album Rabbit Don’t Come Easy (2003)) sont attendues avec impatience. On a même eu un peu peur d’une annulation de dernière minute, comme hier en Belgique car Andy Derris a été victime d’une bonne fièvre. Il semblerait qu’ayant vu le médecin, le chanteur va mieux. Apparemment, leur tout récent album Keeper Of The Seven Keys – The Legacy ne laisse pas indifférent, et un vent de nostalgie est palpable, chacun pronostiquant sa set-list idéale, basée pour beaucoup sur les 2 premiers volets sortis il y a plus de 15 ans. Normal, car qu’on aime ou pas HELLOWEEN, on ne peut passer sous silence que ces 2 albums d’anthologie sont à la racine d’un genre qui explosera une dizaine d’années plus tard : le heavy/speed mélodique. Dans la grande famille du metal allemand, PRIMAL FEAR se pose ce soir en outsider de choix même si la philosophie et la musique des 2 groupes sont différents, l’Aigle allemand préférant les coups de becs et le metal accéré au happy metal typique des citrouilles. Le côté plus priestien et puissant du groupe de Ralf Scheepers et de Mat Sinner a aussi ses adeptes, et on se demande quels seront les morceaux tirés du dernier et surprenant album Seven Seals qui seront joués ce soir. Un album plus consensuel que par exemple le terrible Nuclear Fire (2001) qui reste pour beaucoup le maître-étalon du groupe. En première partie, il s’agit du groupe suédois JADED HEART. Un nom dont j’ai entendu parler plusieurs fois, mais je n’en ai jamais entendu une seule note. Il s’agirait d’un groupe de hard rock mélodique qui date de plusieurs années m’a-t-on dit …



JADED HEART :
Les suédois arrivent sur scène devant un public encore clairsemé, tout le monde n’est pas encore rentré. Ah oui, j’oubliais, ce soir l’Elysée-Montmartre affiche encore une fois complet, ce qui est rassurant après le tabac de l’affiche STRATOVARIUS/HAMMERFALL/SHAKRA. A moins que les metalleux aiment venir se réchauffer aux concerts alors que les températures hivernales commencent à se faire sentir :). Mais revenons à nos moutons ; JADED HEART est donc comme je disais un groupe suédois de metal mélodique assez ancien, limite hard-FM. On le remarque surtout au batteur qui paraît avoir bien roulé sa bosse derrière ses fûts. A côté de cela, les autres musiciens n’ont pas l’air vieux du tout, à commencer par le chanteur Johan qui bouge pas mal, difficile de le cadrer en photo ce zèbre-là. Recouvert de tatouages, il est le centre d’attraction d’un groupe plutôt discret mais qui s’applique à balancer sa musique. Autre attraction : l’unique guitariste du groupe. Il s’avère que ce musicien est connu des amateurs de metal mélodique hexagonal puisqu’il s’agit de Frédéric Leclercq (ex-HEAVENLY) actuellement dans un nouveau projet plus thrash, MALADAPTIVE, et également intronisé bassiste de DRAGONFORCE ! Comment diable l’homme en noir a-t-il pu se retrouver là ? Enfin bref … On a à droite un bassiste discret, et derrière un claviériste blond qui l’est tout autant, mais ces deux-là assurent les choeurs. Tout se focalise sur le duo chanteur/guitariste finalement. Le groupe fait l’honneur à son dernier album Helluva Time en sortant 4 titres (sur 7) et leur musique s’avère agréable sans être originale pour un sou. Les applaudissements fusent à la fin des morceaux même si ce n’est pas vraiment l’extase dans le public. Johan fait tout ce qu’il faut pour faire prendre la mayonnaise, allant jusqu’à déclamer des « Je t’aime Paris » (en français), demander quels sont ceux qui connaissent le dernier album (quelques cris dans le public), jouer avec son fil de micro tel un lasso … Une bonne mise en bouche, d’un autre style par rapport aux 2 poids lourds de l’affiche.
Set-list JADED HEART :
01/ Intro - Tomorrow Comes (Helluva Time, 2005)
02/ Somewhere (Helluva Time, 2005)
03/ Live And Let Die (IV, 1999)
04/ Pay My Dues (Helluva Time, 2005)
05/ Shores Of Paradise (Helluva Time, 2005)
06/ Anymore (Trust, 2004)
07/ Feels Like Home (Trust, 2004)



PRIMAL FEAR :
Le backdrop représentant la pochette de Seven Seals était déjà présent lors de la prestation de JADED HEART. Après l’attente réglementaire, les 5 disciples de l’Aigle entrent en scène sur le pétaradant « Demons And Angels », titre de bravoure du dernier album. Tous les musiciens sont vétus d’un t-shirt Seven Seals également, Ralf Scheepers ayant en plus un superbe pantalon noir ample à flammes blanches. Le vocaliste est en grande forme, tous muscles dehors : faut le voir quand il se cambre pour hurler dans son micro tenu à 2 mains, avec les veines de son crâne qui menacent d’exploser. Waouh. A côté, le bedonnant (ben oui) Mat Sinner assure quelques chœurs et gambade un peu partout. Le bassiste blond semble se la pêter un peu moins qu’avant … les divers bruits entendus à son sujet n’en font pas un personnage très sympathique (cf l’affaire SYNERGY) mais bon, il joue c’est le principal. De mon côté, j’ai pleine vue sur Henny Wolter, le guitariste blond à la coupe cyberpunk. Ses parties de guitares sont jouées avec précision mais décontraction. Au loin, Stefan Leibing fait de même. Le groupe comme toujours donne l’impression d’une grande cohésion et d’un bloc en béton armé. Hormis le premier album éponyme (1997) et le très bon Black Sun (2002), nous aurons droit à un ou plusieurs extraits de chaque album, l’accent étant mis sur Seven Seals, de loin l’album le plus abordable du combo. En effet, « Seven Seals » et « Diabolus » font figure d’accalmies au milieu de la tempête. A côté, les classiques fulgurants et purement metal que sont les « Nuclear Fire », « Angel In Black » ou « Final Embrace » tuent toujours sur place ! La rythmique de Randy Black (ex-ANNIHILATOR) est redoutable également, et l’on voit le gars s’affairer là derrière comme si sa vie en dépendait. Le show trop court se terminera avec l’hymne « Metal Is Forever », dernière mandale avant que le groupe ne quitte la scène sous les applaudissements nourris, après un simple salut traditionnel. Pas de rappel, il y a HELLOWEEN derrière et nous sommes à l’Elysée-Montmartre, donc gare aux horaires.
Set-list PRIMAL FEAR :
01/ Intro - Demons And Angels (Seven Seals, 2005)
02/ Rollercaster (Seven Seals, 2005)
03/ Nuclear Fire (Nuclear Fire, 2001)
04/ Seven Seals (Seven Seals, 2005)
05/ Angel In Black (Nuclear Fire, 2001)
06/ Diabolus (Seven Seals, 2005)
07/ Final Embrace (Jaws Of Death, 1999)
08/ Metal Is Forever (Devil’s Ground, 2004)



HELLOWEEN :
C’est l’heure du retour des citrouilles sur les planches parisiennes. Le groupe est très attendu et la scène se prépare tranquillement. Au fond, un backdrop à l’image de la pochette du dernier album du groupe (et à l’image des t-shirts). Sur les côtés, autour de la batterie, 2 mannequins représentant le fameux Guardien, avec sa cape et sa capuche rouges brandissent à la main une boule de cristal (celle qui contient les clefs), rappelant ainsi la pochette du premier Keeper Of The Seven Keys (1987). Des lampes rouges à leurs pieds leur donnent une allure inquiétante. Les enceintes sont tapisées des petites citrouilles joviales habituelles qui agrémentent les livrets des disques du groupe. Puis dans l’ombre, les musiciens apparaissent : Sascha Gerstner (ex-FREEDOM CALL) le remplaçant de Roland Grapow, et les indétrônables Michael Weikath et Markus Grosskopf. Ces 2 derniers, mal rasés font apparemment un concours, évoquant pour certains les Pieds Nickelés, pour d’autres Lemmy et Corbier :). Les tatouages du bassiste sont impressionnants, et celui-ci est toujours aussi souriant et bonhomme. Weiki est quant à lui toujours dans son coin droit, paraissant peu amène à s’amuser mais il n’a pas l’air aussi désagréable qu’à l’époque de Roland Grapow où il avait l’air complètement out, dans son coin avec la clope au bec. Ici, on sent qu’il participe un peu plus à la fête. Réservé aussi, Sascha s’en sortira plutôt pas mal et a bien intégré la formation. Concentré sur son jeu, il esquissera quelques petits sourires mais on le sent un peu braqué. Il nous gratifiera néanmoins d’un solo sympa avec quelques petites fantaisies en court de soirée, et même un concours de guitare comique avec le nouveau batteur Daniel Loble. Celui-ci avait l’air d’être un sacré boute-en-train avec sa guitare en carton, en train de mimer le guitar-hero face à Sascha. Gros éclats de rire dans la salle. Mais revenons au début du show et l’arrivée de Mister Andy Derris, le maître de cérémonie de la soirée avec son grand manteau de cuir noir, son t-shirt « Keeper – The Legacy » et quelques petites mimiques inquiétantes sur le sombre « King For 1000 Years », la longue pièce qui ouvre le dernier album. Le chanteur s’est apparemment à peu près remis des problèmes de la fièvre qu’il avait la veille, ayant remis aux calendes grecques un concert en Belgique. On sent qu’il est encore un peu malade mais ça tient la route quand même. Au delà des performances vocales, on le sent heureux d’être là devant le public parisien. Entre grands sourires et tentatives plutôt sympas de parler français, Andy a beau ne pas être mon chanteur préféré (sa voix m’irrite un peu sur disque au bout d’un moment), il faut avouer qu’il est un très bon showman, assez communicatif. Et puis il est à ce jour le chanteur qui aura été le plus longtemps à ce poste, même si les nostalgiques de Michael Kiske sont encore nombreux.



Ces mêmes nostalgiques seront heureux de retrouver pas mal de morceaux des 2 premiers Keepers, en première ligne l’hymne « Eagle Fly Free », le superbe et épique « The Keeper Of The Seven Keys », et le chantant « Future World ». Grosse surprise avec la présence de la ballade « A Tale That Wasn’t Right », qui n’a plus été jouée en live en Europe depuis des lustres. Le dernier album ne sera représenté que par ses 2 longs morceaux, « King For A 1000 Years » mentionné déjà ci-dessus, et « Occasion Avenue » qui à mon sens est assez pénible à digérer en live. J’aurai préféré 2 titres moins longs et plus percutants, comme « Mrs. God » et « Invisible Man » présents sur les autres dates. Walls Of Jericho sera le grand absent de la soirée malheureusement, car tout le monde aurait espéré au moins un titre (pourquoi pas un petit « Ride The Sky ? »). Bien accueillis, on aura droit à 2 titres du controversé The Dark Ride, avec le single « If I Could Fly » et le plus jovial « Mister Torture », un petit tour par Time Of The Oath avec le hit « Power » et aussi Rabbit Don’t Come Easy avec « Hell Was Made In Heaven » qui (Andy nous le rappelle) a été écrit par Markus. Ce fut la fête dans l’Elysée-Montmartre qui réclame ses rappels. Ceux-ci se matérialiseront sous la forme de 2 hymnes imparables, puisqu’il s’agit d’ « I Want Out », tube parmi les tubes et le truculent « Dr. Stein ». Néanmoins, ces 2 titres auront été joués de façon très molle. Etonnant de se dire que GAMMA RAY avait repris « I Want Out » quelques mois plus tôt ici-même et de façon très convaincante. Kai Hansen et son rayon gamma saurait-il mieux interpréter les titres de son ancien groupe que l’ancien groupe lui-même ? On est en droit de se poser la question tant le contraste est saisissant. Malgré cela, le sentiment général était plutôt positif et grand bien nous fit de voir que nos citrouilles avaient encore le jus végétal qui coulait bien dans les tuyaux. Une soirée bien sympathique avec, cerise sur le gâteau, quelques musiciens de JADED HEART et de PRIMAL FEAR (les 2 guitaristes) que nous avons croisés à la sortie et qui se sont prétés au jeu des photos et des autographes, pour la plus grande joie de leurs fans.
Set-list HELLOWEEN :
01/ King For A 1000 Years (The Keeper Of The Seven Keys – The Legacy, 2005)
02/ Eagle Fly Free (The Keeper Of The Seven Keys part II, 1988)
03/ Hell Was Made In Heaven (Rabbit Don’t Come Easy, 2003)
04/ The Keeper Of The Seven Keys (The Keeper Of The Seven Keys part II, 1988)
05/ A Tale That Wasn't Right (The Keeper Of The Seven Keys part I, 1987)
06/ Solo batterie
07/ Occasion Avenue (The Keeper Of The Seven Keys – The Legacy, 2005)
08/ Mr. Torture (The Dark Ride, 2000)
09/ If I Could Fly (The Dark Ride, 2000)
10/ Solo guitare (Sascha)
11/ Power (The Time Of The Oath, 1996)
12/ Future World (The Keeper Of The Seven Keys part I, 1987)
Rappels :
13/ I Want Out (The Keeper Of The Seven Keys part II, 1988)
14/ Dr. Stein (The Keeper Of The Seven Keys part II, 1988)