Retour à l'accueil   |   Interviews   |   Live Reports   |   Fest Reports   |   Bios   |   Retour à Nightfall   
Interview
Freedom Call, le 23/04/2007
Par : Poulard




FREEDOM CALL nous embarque pour un nouveau voyage, Dimensions, entre rapidité toute métallique et fraîcheur électromélodique. Entretien sur l’accueillante planète du leader Chris Bay, chanteur et guitariste.


Poulard (P) : Salut Chris, merci beaucoup de répondre aux questions de Nightfall. 2 nouveaux membres et un claviériste à temps plein, ça bouge chez FREEDOM CALL !

Chris Bay (C) : Oui, il est vrai que les contours ont changé. Nous avons très vite remplacé Cedric et Ilker qui avaient d’autres impératifs professionnels et familiaux. Armin avait fait un excellent show à Birmingham avec nous. Il s’est imposé d’emblée comme le bon choix et en avait très envie. Lars à la basse aussi dans une certaine mesure. Tous deux correspondent et ont l’esprit FREEDOM CALL. Ils connaissent parfaitement nos chansons et sont investis dans le groupe. D’ailleurs, ils ont participé à l’écriture de 4 morceaux du nouvel album, pas mal pour des nouveaux venus !

(P) : Vous revendiquez officiellement un retour au style d’Eternity. Back to the basics ?

(C) : Oui, nous revenons aux racines de notre musique avec quelques morceaux au tempo vraiment rapide, de belles mélodies, des chansons accrocheuses, des chœurs puissants. Je ne peux pas positionner cet album par rapport aux autres, c’est toujours difficile. Je suis heureux de chacun d’entre eux car nous travaillons chaque fois beaucoup. 8 mois que je suis sur Dimensions, ça n’est pas rien ... je l’aime donc fatalement beaucoup (rires) ... !

(P) : Un morceau fétiche sur Dimensions ? Un pronostic sur celui qui galvanisera le public ?

(C) : Pas de pronostic, j’ai la réponse (rires) ! Nous avons déjà testé quelques titres lors de nos passages sur scène avec DRAGONFORCE et arrangé les morceaux pour la scène. Il semble que les titres « Mr. Evil » et « United Alliance » reçoivent un accueil plus que chaleureux ! Ce sont des morceaux vraiment directs. Notre objectif est clair : le public doit partir satisfait, dans un état d’esprit plus joyeux qu’à leur entrée. Je crois observer que ça ne marche pas trop mal avec ces deux-là (rires).

(P) : Chris, est-il possible de te prendre en flagrant délit d’écoute de doom dépressif ou de black metal graisseux assis dans ton salon ?

(C) : Disons que j’ai un album de CRADLE OF FILTH ... ça suffit ? Ce n’est pas précisément le type de musique que j’écoute dans mon canapé pour me requinquer.

(P) : « Starlight » en 2005, et « Magic moments » aujourd’hui sur Dimensions empruntent à des styles variés. Une sorte de heavy metal teinté d’electro 80’s et de jazz ...

(C) : Tu as raison, notre musique comprend tout ça. Mais il n’y a pas de calcul précis lorsque nous écrivons. Me concernant, j’aime les musiques colorées. Nous souhaitons ne pas être ennuyeux mais divertir, maintenir le rythme. Je n’ai pas de problème avec l’ajout de musique d’univers très différents. C’est ça FREEDOM CALL, c’est ce qu’il en est attendu. Je crois que m’amuserait assez peu à maintenir ma guitare à 200 à l’heure pendant tout un concert. Je crois que le public aussi d’ailleurs. Il est vrai que le jazz, le swing même, sont des musiques qui font partie de mon environnement et influencent à la marge nos morceaux. FREEDOM CALL est grand ouvert et aéré.

(P) : Justement, Dimensions affiche un côté sympathiquement écolo et explore des thèmes finalement assez sombres. Un paradis perdu, une planète en perdition ... A l’heure où il est désormais établi que l’humanité est responsable de l’accroissement des désordres environnementaux, est-ce un sujet particulièrement sensible pour toi ?

(C) : L’évolution climatique est un fait, et elle est effrayante. Notre parti pris n’est certainement pas de dire aux gens de ne pas faire ceci ou cela, ce n’est vraiment pas notre rôle. Sting le fait bien mieux que nous ... (rire). Non, nous posons juste une question très générale. C’est aussi un prétexte à des paroles oniriques : que sera t-il possible de faire lorsque toutes les ressources, toute l’énergie de la planète seront épuisées ? De là, d’ici des siècles ou des millénaires, avec les nouvelles technologies par exemple, nous pourrions nous évader vers un ailleurs. Ou créer une nouvelle dimension, pourquoi pas ? Disons que le sujet n’est pas un hasard, mais nous ne sommes pas des moralistes.

(P) : Ta voix marque l’identité du groupe. Est-ce un travail quotidien de l’entretenir ?

(C) : Quotidien, non. Mais elle est le fruit d’un long travail. J’ai étudié et pratiqué pendant 4 ans, dans le privé, pas à l’Université. Avec le nombre de concerts à l’année lors d’une tournée, je me dois d’être dans d’excellentes conditions. Mais, j’ai pu vérifier que le psychologique est vraiment important. C’est même l’essentiel. Certains chanteurs ont besoin d’être déprimés pour exprimer leur art, leurs tripes. Moi ... c’est l’exact opposé (rire) ! Quand je me sens bien, quand je me sens libre, je trouve un chemin pour atteindre les aigus très haut. Ca peut paraître stupide. Mais je fais abstraction de tout en rentrant sur scène pour trouver cet état d’esprit.

(P) : Si Chris Bay n’était pas guitariste-chanteur ?

(C) : Depuis que j’ai 17 ou 18 ans, je travaille dans la musique. Depuis que j’ai intégré CHINA WHITE, un groupe de reprise professionnel de MALMSTEEN, MAIDEN ou MANOWAR, je n’ai pas cessé. Faire d’une passion mon métier, franchement, je n’attendais rien d’autre.

(P) : Une performance scénique qui t’as marqué ?

(C) : Oui, assez récemment d’ailleurs ! Une surprise pour moi et un peu de nostalgie en fait. L’année dernière, lors d’un festival aux Pays-Bas ou nous jouions, Y & T s’est produit sur scène. C’est un groupe que j’avais beaucoup écouté étant jeune, dont j’avais une cassette enregistré en permanence dans mon walkman. J’adorais ... et je n’avais pas la moindre idée de qui ils étaient ! Et je les ai entendus à ce festival des années après. Les types doivent avoir 60 ans et ils ont gardé intacte cette énergie incroyable sur scène ! Vraiment impressionnant. Je connais des groupes dont les membres ont 20 ou 25 ans et n’ont pas le quart de cette fougue sur scène. Oui j’ai été bluffé par Y & T. Comme je peux l’être par MOTORHEAD. Cette constance force mon respect.

(P) : La dernière tournée de FREEDOM CALL a laissé les fans sur leur faim ...

(C) : J’aurais préféré un show complet... parce que ça veut dire plus de temps, des possibilités d’effets scéniques. Mais FREEDOM CALL n’a pas encore la taille critique pour s’imposer systématiquement en tête d’affiche comme pour la tournée Eternity. Nous travaillons à la prochaine tournée avec déjà quelques dates en compagnie de PINK CREAM 69. La tournée sera internationale et, mais rien n’est encore officiel, notre passage en France devrait se faire en octobre ou novembre de cette année. FREEDOM CALL grandit, étape par étape.

(P) : Impatient de retrouver la scène française ?

(C) : ... et Paris. Je suis venu 5 ou 6 fois et j’adore, bien entendu ! Il me tarde de retrouver Montmartre, les fans français ... et le Moulin Rouge !