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Interview
After Forever, le 06/03/2007
Par : Powersylv
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Nous sommes le 06 Mars 2007 : Floor Jansen (chanteuse d'AFTER FOREVER) est sous les spotlights dans le hall d'un hôtel parisien. Accompagnée de Joost Van Den Broek (claviers), la figure de proue du groupe hollandais est sollicité par la presse pour faire la promotion du prochain album prévu pour avril 2007. Nous n'aurons pas pour notre part Floor comme interlocutrice et nous nous dirigeons vers le sympathique claviériste. Après tout, interviewer le petit dernier du groupe pouvait se révéler assez intéressant. Allez hop, c'est parti ...
Powersylv (P) : Salut Joost et merci de nous accorder ces quelques minutes. Tout d'abord, j'aimerai savoir d'entrée de jeu pourquoi vous avez choisi d'appeler tout simplement cet album After Forever. C'est une manière de repréciser le style de votre musique ou cela s'apparente-t-il à un nouveau départ ?
Joost Van Den Broek (J) : C'est un peu des 2. Ce nouvel album marque la fin d'un cycle pour le groupe. Quand tu écoutes ce dernier album, tu peux retrouver un peu tout ce qu'a pu faire AFTER FOREVER par le passé, sur les autres albums. En même temps, ce phénomène s'est opéré naturellement : quand Sander et moi avons composé cet album, nous n'avons pas réfléchi vraiment et nous ne nous sommes pas dit "ah, là il faudrait refaire ceci, là il faudrait sonner comme ça". Nous avons vraiment composé comme nous le sentions. Lors de la phase de production, nous nous interrogions sur le nom à donner à l'album. Et nous nous sommes dit que ce disque sonnait vraiment comme ... et bien comme "nous" finalement. Cet album est donc une définition de notre musique, voilà pourquoi nous avons choisi de l'appeler After Forever. C'est aussi un nouveau départ effectivement : nous sommes aujourd'hui plus matures, nous avons la chance d'avoir un nouveau label (Nuclear Blast) et nous avons retrouvé une sérénité qui nous faisait défaut depuis quelques temps.
(P) : Quand j'écoute ce nouveau disque, j'ai l'impression que je retrouve du grand AFTER FOREVER à nouveau avec un très bon équilibre entre les différentes facettes du groupe : symphonique (Withering Time", "Dreamflight"), émotions (la ballade "Cry With A Smile"), agressivité ("Transitory"), énergie ("Energize Me", "Equally Destructive"), aspect dramatique ("De-Energized") ... Pour être honnête, je n'avais pas retrouvé tout cela dans Remagine ... Que penses-tu de celà et comment définis-tu ce nouvel opus par rapport à Remagine ou au reste de la discographie d'AFTER FOREVER ?
(J) : Pour être franc, je peux comprendre ton désarroi par rapport à Remagine ... et je suis très heureux d'entendre que tu as vraiment apprécié After Forever. Nous avons connu des difficultés à l'époque de Remagine, mais nous en avons tiré des enseignements pour revenir en force avec ce nouveau disque, et je crois que cela se ressent sensiblement dans les chansons. Nous nous étions un peu dispersés avec Remagine, alors que là nous savions ce que nous voulions et nous avons recentré le sujet. Evidemment, c'est toujours plus facile de travailler quand tu te connais mieux toi-même.
(P) : Tu parlais plus haut de ce nouvel album comme "la fin d'un cycle". J'en viens à la pochette et à ce mystérieux symbole de l'OMEGA. Ce symbole est-il justement un choix pour illustrer cette "fin de cycle" ?
(J) : Oui, clairement. Cela illustre une conclusion. En même temps, le symbole "OMEGA" est aussi une représentation de l'énergie, et nous avons voulu mettre de l'énergie dans ce disque. Ce symbole a donc une double signification.
(P) : Le fait de parler de "fin de cycle", de "conclusion" pour ce nouveau disque, cela signifie-t-il que vous avez déjà en tête des évolutions pour l'album qui sortira encore après ?
(J) : Non, en fait quand je parle de conclusion, je veux plutôt dire qu'il faut voir After Forever comme une sorte d'aboutissement pour le groupe, une synthèse de tout ce que nous avons pu faire. Cela ne veut pas forcément dire que nous allons changer du tout au tout sur l'album ultérieur.
(P) : Avez-vous composé ce disque de la même façon que les précédents ?
(J) : Pour les albums d'avant Remagine, je ne peux pas vraiment m'exprimer là-dessus car je n'étais pas dans le groupe. Nous avons composé After Forever un peu comme Remagine en ce qui concerne la façon de faire, le climat était simplement différent. Sander s'occupe de la musique, Floor des paroles et des lignes vocales, moi je m'occupe des arrangements, de la musique, et aussi des orchestrations, des chœurs ...
(P) : Suite à ton arrivée au moment de Remagine, tu as dû apporter une fraîcheur au sein du groupe, car tu dois être le plus jeune, non ?
(J) : Oui, mais bon, en fait, ce sont les autres qui sont largement plus vieux que moi (rires) ...
(P) : Je me souviens d'un claviériste qui s'amusait et qui s'ébouriffait comme un fou derrière ses claviers lors du dernier concert à la Locomotive de Paris :). J'ai l'impression que le groupe est vraiment plus fort aujourd'hui. Un mot sur l'atmosphère au sein du groupe ?
J) : L'ambiance est très bonne, chacun se sent bien dans AFTER FOREVER et nous formons une bonne équipe. C'est important dans un groupe de se sentir bien et je dois dire que nous ne nous sommes pas senti aussi forts qu'en ce moment.
(P) : C'est ce que l'on ressent sur l'album, plus de conviction ... alors que le groupe était un peu "hésitant" sur Remagine ...
(J) : Je suis ravi qu'on me dise que cela s'entend au niveau de ce nouveau disque, vraiment :).
(P) : Il y a des éléments orchestraux sur plusieurs titres : avez-vous travaillé avec un véritable orchestre ?
(J) : Oui, nous avons enregistré l'album avec l'orchestre symphonique de Prague, directement là-bas. J'avais proposé mes arrangements et nous avons travaillé avec ces musiciens. C'était d'ailleurs pour moi une très belle expérience, un grand moment pour la conception de l'album.
(P) : Sujet plus délicat : après la sortie de Remagine, vous avez rompu avec le label de vos origines, Transmission Records. Il semble que le climat s'était vraiment alourdi ... que s'est-il réellement passé et comment vous êtes-vous retrouvé sur Nuclear Blast ?
(J) : Il s'est passé pas mal de choses avec Transmission, c'est assez compliqué à expliquer si on rentre dans le détail. En gros, nous n'avions plus beaucoup de soutien de la part de Transmission. C'était flagrant lors de la composition de Remagine où ils essayaient même de nous mettre les bâtons dans les roues. Systématiquement. On pensait pouvoir régler ces problèmes mais il s'est avéré que les relations se sont trop dégradées. A un tel point que le jour où nous avons été libéré de leur emprise, ça a été un réel soulagement.
(P) : Le best-of Mea Culpa était donc le signe de la fin de votre collaboration avec Transmission ?
(J) : Mea Culpa a été une vaste blague, dans le sens où Transmission l'a sorti sans notre accord. On n'était même pas au courant de sa sortie. Lors d'une séance de dédicaces, un fan me l'a apporté et m'a demandé "Joost, peux-tu me le dédicacer s'il te plait" ... j'ai regardé la pochette du disque alors que je ne savais même pas d'où il sortait ! Transmission a fait ça avec un livret, un beau package et dedans il y avait diverses versions alternatives de morceaux en studio ...
(P) : C'est assez drôle ce que tu me dis là car je suis allé sur un site de vente de disques assez connu (dont je tairais le nom ici) et Mea Culpa a de super critiques et des notes excellentes ...
(J) : Bah à la limite, tant mieux car malgré tout cela, c'est la musique d'AFTER FOREVER qu'il y a dessus :). Mais bon, les circonstances qui ont présidé à la sortie de ce best-of ne sont pas terribles. On aurait pu faire encore mieux si on avait travaillé main dans la main avec Transmission à l'époque et si le climat avait été meilleur.
(P) : Et pour en revenir avec Nuclear Blast ?
(J) : Après la séparation d'avec Transmission, nous avons eu des offres de plusieurs maisons de disques. Nous avons évidemment étudié chacune d'entre elles pour voir ce qui était le mieux pour nous, et c'est vrai que Nuclear Blast proposait les options les plus intéressantes. De plus, nous avons eu pas mal d'échos positifs de personnes qui travaillent avec Nuclear Blast. C'est un label influent, qui a pas mal de moyens et qui travaille vraiment comme un associé avec ses groupes.
(P) : On vous a souvent vu en concert avec nos compatriotes de NIGHTMARE. Quelles sont les relations entre les 2 groupes et dans quelles circonstances vous êtes-vous rencontrés ?
(J) : Je n'étais pas sur la première tournée qu'AFTER FOREVER a fait avec NIGHTMARE, c'était avant que je n'entre dans le groupe. Mais je crois que le concert d'AFTER FOREVER en France a été soutenu par le magazine Metallian, et le patron de Metallian n'est autre qu'Yves Campion, bassiste et leader de NIGHTMARE. Lors de la tournée suivante, j'étais dans le groupe et nous avons aussi joué avec NIGHTMARE et les deux groupes ont continué à sympathiser. C'est très agréable de tourner avec NIGHTMARE car ce sont des gens foncièrement sympathiques. De plus, ils font bien réagir leur public et ce sont de bons musiciens, un bon groupe de scène.
(P) : AFTER FOREVER est lui aussi un groupe qui prend sa dimension sur scène et ce nouvel opus est votre cinquième album. N'avez-vous jamais pensé ces derniers temps à l'éventualité d'un album live ?
(J) : On a voulu faire un DVD live mais à cause des problèmes avec notre précédent label c'était impossible. Avec Nuclear Blast, il est question de réaliser un DVD qui comprendra évidemment un concert. Mais bon, c'est un projet, nous ne savons pas encore quel(s) concert(s) nous allons exploiter, etc ...
(P) : Quels sont les concerts prévus pour vous prochainement ?
(J) : Nous avons quelques concerts en Hollande qui serviront de cadre à la présentation de l'album. Nous faisons partie du package "Earthsker Roadshock Tour" avec entre autres TAROT et FINNTROL et dont la dernière date est d'ailleurs à la Locomotive de Paris (le 13 Mai prochain). Puis nous devrions avoir évidemment une tournée en tête d'affiche par la suite. Nous avons des participations lors de festivals estivaux également, le Hellfest ici en France notamment. En Septembre, nous partons pour les Etats-Unis et l'Amérique du Sud : nous comptons beaucoup sur les Etats-Unis qui sont un nouveau marché pour nous. Nous serons impatients d'aller en Amérique du Sud aussi car les fans sont assez incroyables là-bas et nous savons que nous en avons pas mal.
(P) : AFTER FOREVER fait partie de cette vague de groupes que l'on appelle "Metal Symphonique" voire "Metal féminin" du fait de la présence d'une chanteuse/frontwoman. Les Pays-Bas sont précurseurs en la matière : il y a une quinzaine d'années commençaient à émerger THE GATHERING, ORPHANAGE et aujourd'hui il y a AFTER FOREVER, WITHIN TEMPTATION ou EPICA pour ne citer que les plus fameux. Comment expliques-tu que votre pays ait généré ce style de groupe bien particulier ?
(J) : J'ai déjà réfléchi à ce sujet, mais sans véritablement trouver la réponse. C'est vrai que nous avons eu beaucoup de groupes avec chanteuses et même plus tôt que d'autres pays. C'est peut-être dû en effet à notre culture qui laisse davantage la place à ce style de groupes, au fait qu'il y a vraiment des combos de qualité et à forte personnalité dans ce genre par chez nous. C'est aussi peut-être lié au fait que les groupes sont aidés lorsqu'ils se lancent dans l'aventure, qu'ils peuvent assez rapidement se produire, se donner les moyens d'avoir de bons moyens de promotion par eux-mêmes.
(P) : J'ai une question plus générale et qui me titille depuis que je connais le groupe. L'origine du nom du groupe, est-ce une allusion à la chanson de BLACK SABBATH ?
(J) : Oui clairement. Je ne faisais bien évidemment pas partie du groupe lorsque le nom a été trouvé, mais j'ai crû comprendre que le nom du groupe était un hommage à BLACK SABBATH, effectivement.
(P) : Une dernière question un peu plus personnelle : quels sont les groupes et les albums que tu écoutes en ce moment ?
(J) : Alors, qu'est-ce que j'ai acheté dernièrement ... ? (hésitations) ... je me suis procuré le dernier DVD de RAMMSTEIN qui est vraiment extraordinaire. Sinon j'aime bien en ce moment un groupe - qui n'est pourtant pas un groupe de metal -, c'est KEANE, un groupe de pop/rock anglais. Ils ont un son très spécial, de bonnes chansons. J'écoute aussi pas mal de rock plus classique comme YES, DEEP PURPLE ... Même si tu aimes le metal, si tu joues dans un groupe de metal, c'est important d'élargir son horizon.
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