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Interview
Sorgsvart, le 20/11/2006
Par : Volthord




Après des écoutes fortes appréciées et appréciables de son premier album pour le moins original "Fortapt Fra Werden I Wakkert Selvmord" (sorti chez Einheit Produktionen), j'ai voulu en savoir un petit peu plus sur le bonhomme qui se cachait derrière SORGSVART. Petite interview tendresse donc, où on parle anarchie, metal et…pas grand chose d'autres finalement…
Assez en tout cas pour un peu mieux cerner un premier album tout à fait réjouissant.



Volthord (V) : Dans un premier temps, peux-tu te présenter et présenter ton groupe ? Avais-tu déjà joué dans d'autres groupes ?

Sorg (S) : Mon nom est Sorg et je suis un jeune révolutionnaire anarchiste qui retranscrit le flot de ses émotions à travers la musique de son one-man-band. SORGSVART a été fondé en 1999 lors d'une nuit de désespoir, dans les forêts brumeuses d'Hagland.
Comme je joue beaucoup d'instruments différents, j'ai été sollicité par de nombreux groupes jusque là. Mais mes idées et mes voix intérieures ont été réservées pour mon propre avorton nommé SORGSVART.

(V) : Est ce que SORGSVART restera un one-man-band ?

(S) : Aussi longtemps que les nuits suivront les jours et que la terre tournera autour du soleil, SORGSVART demeurera un one-man-band.

(V) : Que signifie le titre du cd, et pourquoi l'as tu choisi ?

(S) : Pour traduire rapidement, ça donnerait quelque chose comme "Abandonné par le monde en un somptueux suicide" ("Lost from the world in a beautiful suicide"). C'est le concept de l'album entier, la douleur et le désespoir. Si certaines mélodies sont joyeuses voir "festives", c'est par souci d'ironie. Les choses ne sont pas toujours ce qu'elles semblent être.

(V) : Pourrais-tu décrire ta musique avec tes mots à toi ? Peux-tu m'en dire plus à propos de tes influences, dans la scène metal et dans la musique en générale?

(S) : Je ne suis qu'influencé par moi-même. Ce n'est que par cette voie que l'on accède à l'honnêteté et l'authenticité en musique. Mes compositions sont des sentiments transformés en mélodies. Pures, rebelles et sincères.

(V) : Ta musique oscille entre une brutalité propre aux anciens groupes de black metal Norvégiens, et un aspect plus onirique et léger. Comment expliques-tu cet aspect paradoxal?

(S) : Tu as utilise un mot essentiel, paradoxal. Comme je l'ai déjà dit, ma musique est basée sur les émotions, le ressenti, dans toute sa complexité et sa diversité. Ceux qui n'ont jamais été gelés ou mouillés ne savent pas comment c'est d'avoir chaud ou d'être secs, juste ?

(V) : Que réprésente l'Hagland pour toi, comme ce mot revient assez souvent dans tes textes ?

(S) : L'Hagland est l'endroit d'où je viens, où je vis et où ma famille a vécu depuis des centaines d'années en honnêtes hommes, et ont travaillé comme fermiers. Pour le moment je ne suis jamais allé au-delà de ces lieux, c'est donc une chose tout à fait naturelle que l'on retrouve mon pays d'enfance à travers des morceaux parlants de mes sentiments.

(V) : Les textes font souvent référence à la nature, te considères tu comme païen ? Comme tu l'as toi-même affirmé, et comme le montre le logo de SORGSVART, tu es anarchiste, penses-tu que le paganisme et les théories de l'anarchie sont intimement liées ?

(S) : Je suis un païen si tu interprètes ce mot dans son sens actuel (note: j'ai utilisé le terme "Heathen", qui est à priori a une connotation moins religieuse que le terme "Pagan"). Un païen serait un homme qui n'a pas besoin de Dieu, son vrai maître ne serait que le monde qui lui a donné la vie. Je suis également anarchiste, et j'en suis fier, je n'ai aucune raison de la cacher. Aucunes traditions (actuelles ou païennes) n'est véritablement liée à l'anarchisme, comme la plupart des traditions deviennent un fardeau que l'on est obligé de porter, qu'on le veuille ou non.
Le paganisme est une part de l'anarchisme si on voit cela comme un phénomène culturel. C'est cependant anti-anarchique d'idolâtrer ce qui devrait être, tu ne dois rien placer au-dessus de toi seul et ne pas suivre les idoles crées par le système. Aucun homme ni aucune entité n'a le droit de voler ta liberté et de te dire quoi faire. Malheureusement, le capitalisme et le système actuelle permettent cela.

(V) : Considères tu SORGSVART comme un groupe politisé ? Penses-tu que le metal devrait ou doit être plus engagé politiquement?

(S) : En partie certainement. Comme ma musique est orientée sur mon ressenti et que j'entretiens une haine profonde contre le système, naturellement cela prend des tournures "politiques". Ce n'est pas mon rôle de dire aux autres personnes ou aux autres groupes comment ils doivent se diriger, dans leur vie ou dans leurs travaux.

(V) : Que penses tu de la scène metal actuelle, et plus particulièrement le black metal et le metal "païen"?

(S) : Mon opinion n'est pas importante, les gens se feront leur propre opinion là dessus…

(V) : Tu as choisi de signer chez le nouveau label allemand Einheit Produktionen, pourquoi ce choix, et que penses tu du travail qu'ils abattent ?

(S) : J'ai eu pas mal d'offres différentes, certaines venant de soi-disant "gros" labels. Mais Einheit était incroyablement plus sincère et portait un intérêt unique sur ma musique, ainsi que sur la manière dont je voulais tourner cette première œuvre. Cela me tenait à cœur.
Il n'y a aucune chance que quelqu'un avec une forte individualité échoue sur un label comme Einheit, ils sont idéalistes et fantastiques ! Merci de rester tel que tu es, camarade Olaf !

(V) : Envisages tu une tournée en Europe ?

(S) : Non

(V) : Je te laisse le traditionnel dernier mot...



(S) : Ne laisse personne prendre le pas sur ta personnalité. AnArchie !

(V) : (Je n'y manquerais pas! )