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Interview
Sear Bliss, le 06/09/2005
Par : Volthord




Glory And Perdition, déjà cinquième album des hongrois de SEAR BLISS, était l’un des, voir LE, meilleur album de métal extrême de l’année 2004. Le groupe a déjà fait un bout de chemin et reste toujours et encore dans l’ombre…en grand fan de Andras et sa bande, je me suis permis, de contacter Andras Nazgi par mail et lui poser toutes les questions qui me titillaient le cerveau… En espérant que certaines personnes, après la lecture de cette interview, se tourneront vers cette excellente formation de black épique et atmosphérique.


Volthord (V) : Tout d’abord peux-tu nous présenter le groupe et votre musique, vous existez depuis longtemps mais les Français ne vous connaissent pas beaucoup, voir pas du tout.

Andras Nazgi (A) : J’ai créé le groupe à la fin de l’année 1993 avec pour but de créer quelque chose de frais et d’unique en matière de (black) metal. Nous avons sortis cinq albums et un mini cd, et depuis le temps, nous avons gardé, à quelques détails près le même style qu’à nos débuts.

(V) : Tu es l’un des seuls membres du groupe qui reste du line-up originel. Que sont devenus Olivér Ziskó, András Horváth, Róbert Pintér et les autres qui ont quitté le groupe ? Es-tu resté en contact avec eux?

(A) : Au fil des années, nous avons eu beaucoup de changements de line-up, dues à des motivations, des investissements insuffisants ou d’autres raisons. Mais peu importe qui joue dans le groupe tant que nous représentons les mêmes valeurs.
Pour répondre à ta question, je n’ai plus vraiment de contact avec les gars que tu mentionnes. Je sais que Oliver joue toujours de la musique, bien qu’il était claviériste avec SEAR BLISS, il est désormais batteur dans des groupes de Jazz et de rock progressif. D’après mes souvenirs, András a arrêté la musique. Je n’ai pas eu de nouvelles de lui depuis que nous l’avons viré. Róbert est resté un musicien actif, jouant désormais dans une formation de cuivres dont Zoltán, notre tromboniste fait également partis. Nous avons gardé de bonnes relations avec les autres gars qui ont joué dans SEAR BLISS il y a quelques années. J’ai d’ailleurs joué avec notre ex-batteur et notre ex-claviériste dans le groupe Forest Silence. Notre premier mini CD sortira bientôt chez Appease Me… Records, un label français dérivé de Candlelight Records. Pour revenir à SEAR BLISS, notre ex-guitariste travaille avec nous comme ingénieur du son lors des concerts et il était producteur de notre dernier album.

(V) : Considères-tu SEAR BLISS comme étant le « groupe de Andras Nazgi » ? Quelle est la manière de composer du groupe, est ce que chacun à son mot à dire ?

(A) : Même si j’ai créé le groupe et qu’on pourrait dire que je suis le leader de SEAR BLISS, ça ne veut pas dire pour autant qu’il y a une domination dictatoriale à l’intérieur du groupe. Nous écrivons les morceaux ensemble. Je veux dire par là que chacun d’entre nous ajoute sa touche personnelle à chaque morceau, ce qui permet de faire évoluer notre musique et de lui donner toujours plus de particularité.

(V) : Voilà déjà un temps que « Glory And perdition » est sorti, es-tu satisfais du résultat final ? Es tu content de l’accueil que lui a fait la presse, le public ?

(A) : Les réponses sont fantastiques, presse aussi bien que public. Tout simplement excellent !

(V) : Es-tu satisfais de la manière dont Red Stream promeut les albums de SEAR BLISS ?

(A) : Les gens de chez Red Stream sont vraiment honnêtes et c’est avant tout ce qui compte pour nous. Nous avons acquis de l’expérience côté business et je sais désormais comment les choses marchent. Red Stream est loin d’être le plus gros label, mais ils croient en nous et ce soutien signifie beaucoup, même si leurs capacités à promouvoir et distribuer est limité.

(V) : Les textes de SEAR BLISS me paraissent toujours très énigmatiques. Ils parlent de rêve, d’immortalité, de solitude, de la nuit… Dans quelles conditions les écris-tu, viennent-ils avant ou après la composition d’un morceau? Que représentent ils pour toi ?

(A) : Le processus d’écriture chez SEAR BLISS est le suivant: Premièrement nous composons tous les morceaux et ensuite nous enregistrons une démo avec ces morceaux. Ce n’est qu’une fois ce travail finit que je commence à écrire les textes, chez moi. Il m’est très important de “capter” ce qui ressort d’un morceau, de “comprendre” les mélodies, pour que les paroles soient en parfaite cohérence avec le morceau. Elles sont vraiment une partie intégrante de notre musique. Je n’ai pas besoin de conditions spéciales pour écrire ou composer. La seule chose dont j’ai besoin c’est d’être seul, j’ai besoin de silence pour me détacher autant que possible des distractions du monde extérieur.

(V) : Qui est ce « je » qui revient toujours dans chaque morceau?

(A) : “Je” est sans doute l’auditeur. Le morceau a pour but d’envoûter l’auditeur et avec les textes j’essaie alors de lui donner une illusion…comme s’il s’agissait de lui.

(V) : L’artwork est une nouvelle fois splendide. La pochette n’a pas été dessinée par Kris Verwimp cette fois ci, alors qu’il avait illustré toutes les pochettes des albums précédents. Pourquoi ce choix ? Peux tu nous présenter le nouvel illustrateur Joszef Tari (moins connu que Kris V. mais qui a l’air tout aussi talentueux !) ?

(A) : Je sentais que nous avions besoin d’un peu de changement côté artwork, car la musique, elle aussi a changé. Tari est un génie et j’avais beaucoup apprécié une partie de ses travaux précédents, donc je lui ai demandé de peindre l’artwork de Glory And perdition. Le résultat est étonnant, et d’ailleurs le tableau originel est accroché dans ma maison maintenant. Il reste toujours très peu connu dans le milieu, bien qu’il ait peint un artwork pour VENOM (The Wastelands album), c’est dommage !

(V) : Comment s’est déroulé la collaboration avec Attila Csihar pour les titres Birth Of Eternity et Shores Of Death ? A propos de Attila, que penses tu de sa carrière, et de son retour au sein de MAYHEM ?

(A) : Attila est un bon ami et j’ai toujours adoré sa voix. Ces vocalises sur “De mysteriis Dom Sathanas” sont parmi les meilleurs du genre. Je suis vraiment content qu’il soit revenu dans MAYHEM. Il est la voix parfaite pour le groupe. Si tu les vois un jour en live, tu verras ce que je veux dire! Attila m’a beaucoup influencé quand j’ai commencé à chanter dans SEAR BLISS. Je l’avais également invité pour les albums Grand Destiny et Forsaken Symphony mais il était trop occupé avec ses autres projets à ce moment là. Et finalement pour Glory And Perdition, tout a été OK, il est venu en studio et tout s’est très bien goupillé! Le résultat est à la hauteur de nos espérances.

(V) : Avez vous déjà commence à composer de nouveaux morceaux?

(A) : Oui, j’espère que nous pourrons les enregistrer à la fin de l’année. Je pense que nous avons vraiment trouvé le bon feeling cette fois ci. Ce que nous avons pour le moment est vraiment puissant et solide.

(V) : Nous ne connaissons que très peu de groupes de black metal Hongrois en France. TORMENTOR, SEAR BLISS, BORNHOLM… et encore, ils ne connaissent pas un véritable succès ! Peux tu me parler de la scène metal, et plus particulièrement la scène black metal en Hongrie (les groupes comme le public) ?

(A) : Oui, il y a en Hongrie une base solide en matière de (black) métal. Il y a quelques groupes vraiment prometteurs. En gros: la qualité avant la quantité

(V) : Quels sont tes groupes de métal et de musique favoris ? Connais-tu et aimes-tu des groupes français ?

(A) : L’un des mes groupes favoris vient de France: Blut Aus Nord. Je suis un putain de fan de leur musique depuis leur premier album “Ultima Thulee”! BLUT AUS NORD est sans doute le groupe de black actuel le plus original et je les ai toujours admirés. C’est d’ailleurs pourquoi je suis si content que mon autre groupe, Forest Silence, aie signé avec Appease me… , un label mené par des membres de BLUT AUS NORD. J’écoute beaucoup les premiers albums de black metal, mais mes goûts musicaux vont également au-delà du métal. Par exemple, j’adore la musique d’Evin Key , c’est un véritable génie!

(V) : Que penses-tu :
- de la scène black metal actuelle, et des « gros » groupes comme CRADLE OF FILTH ou DIMMU BORGIR ?


(A) : On ne peut pas vraiment définir une scène black metal de nos jours. Lorsque le black metal a commencé avec VENOM, BATHORY, HELLHAMMER, chaque groupe était unique et original, et cherchait à créer quelque chose qui n’avais jamais été fait auparavant. Il n’était pas question de pomper sa musique sur le voisin, comme c’est le cas maintenant. C’est dommage. Nous combinons le black metal et les cuivres pour essayer de nous démarquer, à vous de savoir si c’est suffisant !

(V) : - du succès des groupes de « métal à chanteuses » ?

(A) : Je n’ai jamais aimé ça. Du métal axé sur le chant féminin n’est pas du métal. Je ne dis pas que ce soit foncièrement mauvais, mais ce n’est pas du métal. Je m’en fous que ça rencontre du succès ou non.

(V) : - de la mort de Dimebag Darrell ?

(A) : Je n’ai jamais été fan de PANTERA mais le gars était un grand guitariste, sans hésiter. Bien sûr, sa mort est incompréhensible. Un exemple de plus de la décadence de la société actuelle, pourrie par l’américanisation.

(V) : Les Huns ont ils prévu d’envahir les salles de concerts françaises ?

(A) : Ce serais cool de jouer en France, et j’espère que ça pourra se faire très prochainement, comme nous n’avons encore jamais joué dans votre pays. Nous avions été invité pour faire une “mini tournée” en France il y a six ou sept ans, mais malheureusement ça n’avais pas pu se faire.

(V) : Je te laisse le mot de la fin…

(A) : Notre premier DVD sortira bientôt chez Red Stream, Inc. Il contiendra le concert de nos dix ans d’existence ainsi qu’un documentaire sur le groupe avec des archives, des interviews… Allez faire un tour sur www.searbliss.hu pour plus d’informations. Merci pour l’interview!