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Interview
High School Motherfuckers, le 03/12/2004
Par : Poulard




Un son intemporel que celui des High School Motherfuckers ; les bougres parisiens auraient pu jouer en première partie de Rose Tattoe sans que cela choque; pourtant c’est peu après leur concert énergique fin novembre 2004 avec Psychopunch que je les rencontre. Hey, Ho, Let’s Go !


Tout d’abord, pouvez-vous nous dire d’où vient High School Motherfuckers ?

Pamy (batteur): ça a débuté par un projet entre Stuffy et moi. On était en Hongrie et notre groupe s’appelait SUCKERSTARS avec lequel nous avons sorti un cd uniquement distribué au Japon. A la sortie de cela, on s’est dit « pourquoi pas monter un truc comme ça en France ? ». Le temps a passé et le groupe s’est formé pour un tribute des RAMONES. On a trouvé Davy. C’était notre première formation, il y avait un autre chanteur, avec laquelle on a fait ce concert en l’hommage des RAMONES. On a ensuite logiquement commencé à composer. Le chanteur a eu quelques ennuis personnels et Stuffy est passé de la basse à la guitare et au chant et un pote à moi a pris la basse.

Votre site surprend,.il est intégralement en anglais alors que vous êtes tous de la région parisienne. Pourquoi ce choix ?

Pamy : C’est lui le responsable ! C’est Stuff ! (rires)

Stuffy (guitare et chant) : en fait, je n’ai pas encore eu le temps de le faire en français mais il devrait normalement y avoir les 2 versions. Le style hard rock étant anglo saxon, j’ai préféré commencer par l’anglais, ça me semblait plus logique tout simplement.

Davy (guitare et chant): il sera plus facile de le traduire en français et de toute façon, les français se débrouilleront très bien avec cette version, ce qui n’est pas le cas dans l’autre sens. Nous espérons que de plus en plus de gens d’autres pays viendront sur le site et il auront plus facilement l’info si c’est en français.

Concernant votre musique, vous nous l’avez dit, vous avez fait pas mal de covers des RAMONES. Votre son et votre style général en sont très proches. Que représentent-ils pour vous ?

Pamy (riant et montrant son T-shirt à l’effigie des RAMONES) : je ne sais pas ! Un T-shirt ! C’est pour nous une source d’inspiration. Ce qu’ils ont fait est merveilleux. Au delà de la musique, il y aussi leur vie et on est très attiré par ça, ce côté très rock’n’roll un peu punkisant.

Stuffy : disons que c’est une bonne base de travail les RAMONES. Sur toute leur carrière, toute leur discographie, on peut tout trouver : ce qui se fait maintenant dans ce style là a été lancé par eux. Il n’y à qu’à se servir chez eux et adapter avec notre son, notre temps; Les bases sont là.

La mort récente de 3 membres du groupe vous a t-elle touchée particulièrement ?

Stuffy : à titre personnel honnêtement pas plus que ça, on ne les connaissait pas non plus. Mais bon ça fait toujours quelque chose quand des gens qu’on aime, même par médias interposés, partent.
Davy : disons qu’ils auraient été en pleine activité, en plein boom dans leur carrière ou au milieu d’une tournée… le fait est que ça faisait quelques temps qu’il ne sortait plus rien si ce n’est des compilations. Ca touche forcément moins que si demain un des membres des GLUECIFER ou des BACKYARD BABIES disparaissait. Je me sentirai plus touché.

Pamy (riant): enfin du coup on aurait moins de concurrence … !

Davy : si tant est qu’on puisse rivaliser avec des gros comme eux !

Stuffy : concernant les RAMONES. Pour le côté « légende », c’est peut être mieux comme ça de ne pas être arrivé à 60 ou 70 balais pour se reformer comme les STOOGES ou les NEW YORK DOLLS, sauf le respect qu’on leur doit. Live fast, die young…
Davy : d’un autre côté, quand tu vois ce que fait papy Lemmy à bientôt 60 piges…le dernier Motorhead est particulièrement bon !

Stuffy (riant) : y’a des cas à part ! Il y en a qui mérite de vivre quand même !

Vos paroles sont plutôt positive et bon enfant. Le côté revendicateur du punk rock a t-il toujours lieu d’être aujourd’hui?

Stuffy : c’est vrai qu’on est assez loin du côté primaire du punk. Nous ne dénonçons pas ceci ou cela. On prend le côté plutôt positif de tout ça avec un côté deuxième degré. Malgré une certaine légèreté dans les textes, il y a quand même des sujets un peu plus sérieux voire douloureux ou personnels qui n’y paraissent pas forcément à la première écoute.

Tu peux donner des exemples ?

Stuffy : un titre comme « will I grow up ? » qui parle de quelqu’un qui doit mais ne veut pas grandir. Il doit s’assumer, prendre des responsabilités, affronter la vie. Il ne le veut pas et est bloqué. Quelque part, c’est un rejet de la « société ». Ca n’est pas dit de façon explicite mais c’est quelqu’un qui se retrouve en marge de tout ce qui se passe et qui n’a pas envie de rentrer dedans.

Davy : tu parlais des groupes punk des 70’s. On était à la fin des 30 glorieuses, fin dune époque où on trouvait facilement du boulot avec une situation économique moins difficile. Et la grande crise économique , pétrolière a fait se casser la gueule à pas mal de trucs. La jeunesse était complètement désillusionnée par la soi disant révolution baba cool où tout le monde s’est fait berné. On continue à refuser la société de consommation, comme les hippies le faisait mais ce coup ci on ne se fait avoir. Tous les punks qui ont persévéré ont fini clochards ou pire. On peut difficilement refuser la société de consommation puisqu’on est en plein dedans mais on a d’autres préoccupations. Entre autre des considérations métaphysiques sur l’existence , qu’est-ce que je fais là ? , quelle place j’occupe au milieu de tout ça ? et est ce que j’accepte vraiment de m’inscrire dans tout ce merdier ? Non, pas vraiment. Est-ce que je sais où je vais ? Pas vraiment non plus. C’est un peu les thèmes qu’aborde Stuffy dans ses textes au milieu de choses un peu plus « grand guignol ». Pas mal de textes sur la désillusion de l’existence en fait.

Stuffy et Davy, vous avez fait du trash ; Davy, tu t’es adonné quelques temps au death metal. Sorti du punk rock pur, qu’est ce que vous aimez écouter ?

Pamy : dans le metal, de tout sauf peut être « La mère Folle » (ndlr : Hammerfall) et ce genre de choses (rires). Je suis pas très branché pur heavy et true metal. J’ai essayé en concert mais ça me cause pas même si je respecte. Par contre, Strato passe bien par exemple parce que ça se rapproche de Children of Bodom ou de trucs un peu plus death . Je suis assez fan de trucs plus rock type ENTOMBED aussi.

Stuffy : me concernant, c’est ultra vaste. De la varietoche française jusqu’au black metal le plus primaire, le plus dégueulasse. Je sais pas moi, de LIANE FOLY jusqu’à GORGOROTH (rires).

Davy : de TCHAEKOVSKI à DARKTHRONE ou IMMORTAL en passant par pas mal de vieux trucs. Et puis gros gros fan de MOTORHEAD ! Depuis le début et encore maintenant. J’ai pris une bonne claque sur le dernier GLUECIFER aussi.

Stuffy : chacun de nous quatre est très vaste avec nos spécialité. A titre personnel, le pur glam avec tout ce qui est hard FM derrière.

Quel regard portez-vous sur la scène punk américaine actuelle ?

Pamy : le punk skate, moi j’apprécie bien en règle générale.

Stuffy : moi j’ai rien contre. GOOD CHARLOTTE et tous les assimilés, ça reste accrocheur, mélodique, dynamique. Je vois pas ce qu’on pourrait leur reprocher. Ce qu’on fait n’en est pas si éloigné que ça musicalement. On ne vas pas adorer un truc et détester l’autre tout ça parce que les mecs ont 17 ans ou que leurs fans ont 15 ans, ça ne serait pas logique. Non, franchement on respecte tous ces groupes là et y’a du très bon.

Pamy : j’avais été hyper déçu par OFFSPRING en première partie d’ACDC au stade de France par contre.

« Want some » est hyper efficace mais nous laisse sur notre faim. Sur scène, vous aviez une bonne quinzaine de morceaux finis et de qualité, pourquoi avoir sorti un EP ? Y’a t-il autre de chose de prévu pour les mois à venir ?

Stuffy : initialement, on devait sortir l’album complet mais on a changé de line up entre temps et il nous fallait quelque chose pour démarcher le milieu, les labels, la presse, les salles, une carte de visite. On s’est « contenté » de sortir l’EP avec pour objectif la sortie de quelque chose de plus complet très rapidement. Mais le temps passe vite …! On enregistre l’album à partir de décembre avec une dizaine de titres.

Aucun titre de « Want some ? » ne le composera ?

Stuffy : non, non ! Vraiment collector ! (rires) avec le line up stable et certains morceaux qu’on joue déjà en concert. Il devrait sortir début 2005.

J’ai cru comprendre que vous alliez participer à quelques compilations et tribute albums, avec notamment une reprise SAXON…

Stuffy : ouaih ça y est, c’est enregistré ! Ca devrait sortir à la même période. « Princess of the Night » sur un label portugais et aussi une reprise de FIREHOUSE qui sort en décembre. On prépare aussi un tribute to NELSON

Davy : oh putain oui…

Stuffy : …à son grand désespoir ! On est ouverts de toute façon. Et puis le 5 janvier, on jouera avec AMERICAN HEARTBREAK qui fait du glam rock ; ils viennent de San Francisco. C’est le groupe de l’ancien guitariste des JETBOY américain qui étaient connus à l’époque , ils ont joué avec les GUN’S. Celui d’après sera aussi à la Péniche l’Alternat avec les ROCK CITY MORGUE, groupe de l’ancienne bassiste de WHITE ZOMBIE. D’autres sont prévus mais on ne peut pas encore les confirmer.

Quelque chose à ajouter pour les lecteurs de Nightfall ?

Davy : si vous vous retrouvez avec un de nos morceaux entre les oreilles, on sera ravis de vous rencontrer pour discuter et on espère que ce qu’on fait vous plaira !

Stuffy : n’hésitez pas à y jeter une oreille. Généralement, le public même très métal apprécie. On n’est pas si éloigné que ça des Maiden, Edguy ou consorts ! (rires)

Pamy : merci pour ta patience.