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Interview
Angra, le 13/09/2004
Par : PowerSylv




INTERVIEW ANGRA
Réalisée par Powersylv le Lundi 13 Septembre 2004
Entretien avec Felipe (basse) et Aquilès (batterie)


Voilà un petit moment que nous n’avons plus trop eu de nouvelles de nos brésiliens préférés. Pourtant, ANGRA n’a pas chômé depuis la sortie de Rebirth en 2001 : sortie du EP « Hunters And Prey » en 2002, tournée mondiale ayant pour aboutissement l’enregistrement du Live In Sao Paulo sorti l’an dernier. En cette rentrée 2004, le nouvel album pointe le bout de son nez. Le lendemain du Festival de Raismes, les 5 hommes décidément sollicités sont de passage à Paris pour la promotion du dernier album. Et pour Darkside, ce sont les 2 petits nouveaux (plus si nouveaux que cela finalement) Felipe et Aquilès qui s’y collent.


Powersylv (P) : Bonjour à vous deux. Alors pour commencer cette interview, je voulais vous demander : Hier, le Raismes Fest, c’était comment ?

F : C’était super. Comme la dernière fois où nous sommes venus en France pour la tournée Rebirth nous avons joué devant une foule enthousiaste, ça fait vraiment plaisir. La France est vraiment un pays tout particulier pour ANGRA. Le seul point noir, c’est qu’on a eu de gros problèmes de son, ce qui a nuit au show …

P : 3 ans ont passé depuis la sortie de Rebirth. Vous avez beaucoup tourné – je me souviens en 2002 du concert de Paris, puis du Wacken Open Air), il y a eu le EP Hunters And Prey, le disque live sorti l’an dernier et qui a terminé votre tournée mondiale. Quand avez vous commencé à écrire Temple Of Shadows ?

F : Effectivement, nous avons beaucoup tourné ces derniers mois, ça a renforcé entre autre la cohésion du groupe. Je me souviens du show à … l’Elysée-Montmartre, c’était excellent. Surtout qu’après il y avait eu une soirée dans une autre salle parisienne (ndlr : Felipe fait allusion à l’édition des Trophées Hard-Rock 2001, célébrés en mars 2002 à la Loco), où nous avons pu rencontrer des fans et tout.
A : Oui, je m’en souviens, il y avait même Kai Hansen, Byff de SAXON, le groupe EDGUY …
F : Tout ça nous est resté :) Quant à la composition de Temple Of Shadows, nous avons commencé fin 2003, la pré-production a commencé en décembre 2003 lorsque Dennis Ward (ntdlr : producteur mais aussi leader du groupe allemand PINK CREAM 69) est venu nous retrouver au Brésil. Puis nous avons travaillé l’album sur toute la première partie de l’année 2004.

P : Kiko est le principal compositeur avec Rafael. Après votre arrivée dans le groupe, Edu a participé à la musique de 3 morceaux pour Rebirth (Nova Era, Heroes Of Sand et Judgement Day) et Aquilès aussi sur Judgement Day. Est-ce que pour ce nouveau disque Edu et vous deux étiez davantage impliqués dans l’écriture des morceaux ?

A : Oui, enfin disons, c’est particulier …
F : Nous fonctionnons d’une certaine façon dans le groupe. C’est d’abord effectivement Rafael et Kiko, avec Edu qui composent la trame des morceaux, en partant de guitares, de mélodies. Edu apporte ensuite ses lignes de chant. Puis, lorsque nous sommes à 5, chacun peut à partir de cette trame apporter des idées, les mettre en commun.
A : Ce qui est sûr par contre, c’est qu’en tant que musiciens, nous avons la maîtrise totale de ce que nous faisons avec nos instruments. Nous pouvons faire en gros ce que nous voulons avec la batterie, la basse. En cela nous apportons notre contribution à notre niveau, même si nous ne sommes pas forcément crédités.

P : Je n’ai pas pu lire les paroles encore, mais en voyant les titres, ils semblerait que celà soit un concept album. Est-ce le cas, et si ça l’est, quelle en est la trame principale ?

F : C’est Rafael qui a écrit toute l’histoire, en cela il a fait un très bon boulot. C’est une histoire avec comme héros principal un croisé au onzième siècle. Ce personnage (Shadow Hunter – le Chasseur d’Ombre) est en rupture avec la doctrine de l’Eglise Catholique, et il commence alors une quête spirituelle qui, au fil du temps (au fil des morceaux) l’amène à créer un nouvel ordre. C’est vraiment quelque chose d’ambitieux et qui peut se rapprocher de ce que pas mal de gens pensent aujourd’hui au sujet de la religion, du libre arbitre …
A : Cependant, il ne faut pas croire qu’à travers cette histoire on demande au gens de penser de telle ou telle façon. Ce n’est qu’une histoire après tout.

P : Y a-t-il un premier single de prévu ? Et si oui quel est-il ?

F : Oui il y a un single mais il n’est pas encore sorti.
A : Il est sorti au Brésil pour le moment, c’est le morceau « Wishing Well ».
F : Je pense qu’en Europe vous devriez l’avoir vers le mois de novembre. Cependant, c’est surtout l’album qui compte, en tant qu’une seule et même unité. A plus forte raison lorsqu’il s’agit d’un concept album comme celui-ci avec une histoire. Il faut voir les titres comme des actes successifs d’une seul grande histoire. Tout est lié.

P : J’ai pu écouter Temple Of Shadows et j’ai trouvé ce disque plus metal, plus rentre-dedans que Rebirth surtout dans sa première partie. Les guitares sont bien en évidence, Edu chante de façon plus aggressive qu’avant, il y a moins d’orchestrations, de claviers et d’influences tribales. Même s’il y a quelques exceptions (“No Pain For The Dead” par exemple). Etes-vous d’accord avec cet avis et si oui, celà était-il prémédité ou ce côté plus renter-dedans est venu naturellement ?

A : Ce n’est pas une question facile, mais ce qui est sûr, c’est que ce n’était pas prémédité. Nous composons comme nous le ressentons essentiellement, comme ça vient.
F : Il faut voir plusieurs choses aussi. Le contexte est différent par rapport à l’an 2000. A l’époque avec Rebirth, il ne fallait pas dérouter les fans. Il fallait prouver que malgré le changement de personnel ANGRA était toujours ANGRA. Voilà pourquoi Rebirth était un peu plus conventionnel dans un sens, il ressemblait un peu par moments à Angels Cry, par d’autres aspects à Holy Land. Et la mission a été accomplie. Avec ce deuxième album du nouveau line-up, justement il était temps de faire quelque chose de différent, de changer la donne et d’évoluer. Tout en restant ANGRA.
A : Et puis, le concept de Temple Of Shadows est différent de celui de Rebirth. Ici pas question d’histoires de pluies acides et de nature, le contexte est plutôt guerrier, donc c’est aussi un style qui colle davantage à l’histoire.

P : Y-a-t-il des morceaux que vous avez abandonnés ou qui ont été enregistrés mais ne figureront pas sur l’album ?

F : Non, car étant donné que c’était un concept album, un histoire en soi, nous avons pris ce fait en compte et fait en sorte qu’il y ait un nombre satisfaisant de morceaux, avec chaque morceau à sa place.

P : Qui a eu l’idée d’inviter Kai Hansen (« Temple Of Hate »), Sabine d’EDENBRIDGE (« No Pain For The Dead ») et Hansi de BLIND GUARDIAN (« Winds Of Destination ») ?

F : Nous connaissions bien ces chanteurs qui ont chacun leur style. Nous leur avons demandé de venir chanter sur certains de nos morceaux. Non pas que nous voulions être à la mode, ou avoir des stars absolument sur le disque. Nous trouvions que, par exemple, le style de Kai allait bien pour coller au morceau « Temple Of Hate » qui est bien heavy et qui finalement, par pas mal d’aspects n’aurait pas dépareillé dans GAMMA RAY. Idem pour Hansi, sa voix caractéristique était impeccable pour son morceau. Quant à Sabine, c’est une chanteuse merveilleuse, et sur « No Pain For The Dead » elle fait une prestation remarquable, vraiment.

P : Rebirth avait été enregistré à la fois au Brésil et aussi en Allemagne. Cela a-t-il été le cas également pour ce dernier album ?

F : Oui, tout-à-fait. Au début, Dennis (Ward) était venu au Brésil car c’était plus confortable pour nous. Quelques vocaux et les claviers ont été enregistrés en Allemagne par contre, en vue du mixage. Et puis on a du faire un break au printemps car Dennis était occupé avec PINK CREAM 69.

P : Revenons à votre prestation d’hier à Raismes. Vous avez testé les nouveaux morceaux en live ? Et quelle a été la réaction des fans ?

F : A côté de nos classiques, nous avons intégré 6 morceaux de Temple Of Shadows. Les 6 premiers de l’album en fait. C’était un premier galop d’essai, et vu la réaction des fans, l’enthousiasme était au rendez-vous.
A : Oui, c’est encourageant. Surtout qu’en général, c’est toujours plus difficile d’appréhender des morceaux encore inconnus sur scène, car on ne connaît pas les refrains, on ne connaît pas les paroles.

P : Maintenant, vous êtes rôdés, mais lorsque vous êtes arrivés dans ANGRA en même temps qu’Edu, n’aviez-vous pas été impressionnés de jouer dans un groupe d’envergure internationale ?

F : En réalité, nous connaissions déjà cette ambiance, car nous avons tous les 2 joué dans le groupe de Paul Di Anno, qui est un chanteur qui est resté assez populaire du moins au Brésil. Mais d’un autre côté, jouait dans ANGRA nous faisait quelque chose c’est vrai car ce groupe a ouvert énormément de portes au Brésil.

P : Dès le premier album Angels Cry et encore plus avec Holy Land, ANGRA a connu un certain succès en France ou le groupe a été très vite adopté. La côté du groupe a toujours été très particulière dans notre pays. Quand comptez-vous revenir nous voir pour la tournée ?

F : Je pense que ça devrait être vers Janvier 2005, même si ce n’est pas encore confirmé à 100%. Mais ne vous en faîtes pas, vous êtes au menu (rire).

P : Je suppose donc que vous ne savez pas non plus quel est le groupe qui va ouvrir pour vous ?

F : euh … non du coup (rire) !

P : 13 ans et 5 albums studios, c’est déjà une carrière conséquente. Même si vous êtes les membres les plus récents, quel est le souvenir le plus agréable et le plus sympathique que vous avez avec le groupe ? Et à l’inverse, avez vous quelques regrets ?

A : Je ne dis pas ça pour flatter (rire) et je vais encore me répéter, mais je pense que le concert à l’Elysée-Montmartre de mars 2003 nous a marqué. Tout d’abord, nous trouvons le public français formidable et très loyal, ce show s’était très bien passé et lors de la soirée des Trophées qui a suivi, nous avons pu rencontre les fans. Et ça c’est très important.
F : Nous n’avons par contre pas de regrets précis. La seule chose, c’est qu’il est parfois difficile d’être loin de sa famille et ses siens. Mais ça fait partie du métier, et c’est nous qui l’avons choisi après tout.

P : Pour finir cette entrevue, un petit mot pour les internautes et les fans ?

F : Nous espérons que vous aimerez l’album. C’est un album aventureux, bien metal et surtout nous souhaitons que vous vous prendrez le temps de lire les textes qui sont vraiment très intéressants, vous verrez.