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Interview
Belphegor, le 06/10/2009
Par : Powersylv
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Sous ses airs blasphématoires et érotico-sataniques et avec son metal mélangeant allègrement black et death, BELPHEGOR fait figure de gros méchant. Aussi n’est-ce pas un peu timidement que j’ai proposé à Monsieur Helmuth himself quelques questions alors que Walpurgis Rites – Hexenwahn, 8ème album du combo noir s’apprête à envahir les bacs. Il s’avère que le bonhomme fut éminemment sympathique même si sans compromis, notamment vis à vis de la religion qu’il a toujours combattu. Mais pour une fois qu’un musicien prend le temps de répondre vraiment aux questions en prenant son temps, je ne vais pas aller me plaindre qu’Helmuth colle (elle était facile).
Powersylv (P) : Bonjour Helmuth. Avant d’en venir à ce nouvel opus Walpurgis Rites – Hexenwahn, j’aimerai savoir quelles ont été les diverses reactions par rapport à son prédécesseur, Bondage Goat Zombie que vous avez sorti l’an dernier. Reactions des medias, des fans … es-tu toujours satisfait de cet album ou changerais-tu quelquechose ?
Helmuth (H) : Nous en sommes toujours fiers d’autant que les retours ont été très favorables partout dans le monde là où l’album a été distribué. On a eu pas mal de retours de la part des magazines, des radios et des télés. Les chroniques ont été excellentes et pas mal de fans sont aussi contents que nous de ce disque. Nous avons même réalisé une percée dans les charts allemands et autrichiens. Ce succès a renforcé notre détermination et notre motivation et nous verrons si Walpurgis Rites – Hexenwahn prolongera cet exploit. J’ai hâte d’avoir l’album en main !
(P) : Seulement une année et demi se sera écoulée entre les sorties de Bondage Goat Zombie et Walpurgis Rites – Hexenwah. Avez-vous utilisé pour ce nouvel album des compositions que vous aviez entamées à l’époque de Bondage Goat Zombie … ou Walpurgis Rites – Hexenwahn est-il exclusivement composé de matériel neuf ?
(H) : Walpurgis Rites – Hexenwahn est un nouveau chapitre. Ce disque est plus varié que ne l’était Bondage Goat Zombie, et nous avons incorporé de nouveaux éléments. C’était effectivement un challenge de créer ce disque et nous n’avons pas compté notre énergie pour emmener notre son à un niveau supérieur … écoutez et soyez détruits !
(P) : BELPHEGOR est un groupe qui a toujours su rassembler des fans dans les 2 grandes tribus du metal extrême : le death metal et le black metal. Que peux-tu nous dire au sujet de vos influences musicales ?
(H) : Nous ne cherchons pas à prouver quoi que ce soit : nous avons réussi à forger notre propre son et c’est ce qui compte le plus pour moi. BELPHEGOR a été le premier groupe en Europe à mélanger ces 2 styles dans une symbiose parfaite, en empruntant leurs éléments les plus extrêmes. C’est même devenu une marque de fabrique : on ne compte plus les nouveaux groupes qui s’inspirent de ce style et qui utilisent ce foutu terme de « blackened death metal ».
(P) : Tu jouais toutes les parties de guitare sur l’opus précédent. Or, ici, tu es épaulé par un certain Morluch sur ce nouvel album. Avais-tu le sentiment qu’un deuxième guitariste était nécessaire cette fois, peut-être pour étoffer davantage votre musique et … comment avez-vous rencontré Morluch ? Qui est-il ?
(H) : Morluch est un mec cool, autrichien comme nous et il s’est très bien intégré au groupe. Il a aussi l’attitude qui va avec et c’est important. En somme, on n’a pas hérité d’un mouton de chrétien, on n’a pas besoin de ça dans le groupe. On pratique ce que l’on prêche, comme tu le vois. Cependant, Morluch n’a pas participé à l’album cette fois. La prochaine fois sans doute.
(P) : Sur le nouvel album, on a aussi un nouveau batteur, Nefastus. Est-ce qu’il s’agit encore une fois d’un batteur de session ? Est-ce si difficile de trouver un batteur stable ?
(H) : On travaille depuis longtemps avec des batteurs de sessions. Nefastus avait déjà participé à l’album Pestapokalypse VI (2006). C’est un de nos potes et c’était super de travailler une fois encore avec lui car il est un excellent batteur. Mais le problème est qu’il ne veut pas quitter son vrai travail pour intégrer le groupe à plein temps, partir en tournée, etc … dommage.
(P) : Walpurgis Rites – Hexenwahn est encore une fois produit par l’inévitable Andy Classen dans son studio de Cassel. Tout le monde connaît son expérience et son travail a été apprécié sur vos derniers opus ou avec des groupes comme DEW-SCENTED, TANKARD, DIE APOKALYPTISCHEN REITER, ASPHYX ou LEGION OF THE DAMNED. Cependant, n’avez-vous pas pensé à essayer une autre formule … travailler avec un autre producteur et essayer une différente approche de la production ?
(H) : Pour nous, ce fût un privilège de travailler avec Monsieur Andy Classen à nouveau. Il sait retranscrire à son niveau le feeling, la production, les chansons. L’enregistrement de Walpurgis Rites – Hexenwahn était un bon moment. Andy a fait un travail remarquable et nous a fait bénéficier d’un mur du son organique et agressif. Je pense que nous travaillerons avec lui encore sur le prochain album. Pour le future plus lointain, nous verrons, il est trop tôt pour l’instant pour penser à ces choses.
(P) : Que signifie ce titre mystérieux Walpurgis Rites – Hexenwahn ? Une allusion à quelquechose, un événement peut-être … ?
(H) : Ce titre reflète l’ensemble du concept du disque, j’ai toujours été intéressé par les histoires de sorcières et de démons. J’ai toujours été fasciné par toute cette atmosphère autour des sorcières, toute cette obscurité qui les entoure. La plupart des paroles des chansons sont des vers originaux issus d’anciens livres et manuscrits, qui donnent encore plus d’intensité à la musique. Hexenwahn par exemple est un vieux mot, qui n’existe plus, créé par cette foutue église contre les esprits libres, les sorcières ou autres célébrations. On peut le traduire par « la peste des sorcières » ou quelquechose dans le genre.
(P) : La plupart des titres de Bondage Goat Zombie étaient consacrés aux écrits du fameux Marquis de Sade. Pour ce nouvel album, y a-t-il une histoire principale, un concept, une source d’inspiration particulière ?
were dealing with the writings of the Marquis de Sade. For this new album, is there a principal theme or a main story or inspiration ?
(H) : Le thème de l’album tourne autour de la nuit du 30 Avril, connue sous le nom de Walpurgis Night, une nuit connue pour être le théâtre du sabbat occulte dans les montagnes, les bois.
(P) : Je connais BELPHEGOR pour ma part depuis l’album Lucifer Incestus (2003), un disque très direct, agressif, avec des blasts du début à la fin. Depuis Pestapokalypse VI (2006), BELPHEGOR a toujours essayé de varier sa musique en proposant toujours une musique agressive mais avec des moments plus mid tempo et des atmosphères diverses (érotiques, sataniques …). Bondage Goat Zombie (je me rappelle de cet excellent titre “Sexdictator Lucifer”) et ce nouvel opus s’inscrivent dans cette évolution. Est-ce important pour vous aujourd’hui de varier les plaisirs ? Peut-être pour ensuite revenir vers les auditeurs en les surprenant avec plus d’agressivité encore ? Comment perçois-tu cette évolution dans votre musique ?
(H) : Ce n’est pas intéressant de répéter une formule à l’infini et de faire toujours la même chose encore et encore, album après album. C’est important de toujours expérimenter un peu de nouvelles choses, d’ajouter quelques nouveaux ingrédients et c’est ce que nous faisons. Walpurgis Rites – Hexenwahn est plus diversifié que jamais : chaque chanson a son moment fort, et c’est pourquoi nous sommes si fiers de ce disque. Ce nouvel album est encore un pas énorme pour ce groupe en terme de son, de songwriting et de musique.
(P) : Un clip video a été fait pour la chanson "Der Geistertreiber". Quelques mots sur celui-ci ?
(H) : Oui. Ce premier titre de l’album est entièrement en langue allemande. Ce fût une expérience intéressante : les guitares, la batterie, le tout forme un ensemble qui s’apparente à une danse mortuaire. C’est la première fois que nous faisons un clip filmé de façon professionnelle et le résultat est assez surprenant. On a loué un cottage dans les montagnes, au milieu de nulle part dans la forêt. Il n’y avait rien autour de nous : le désert absolu. Pas mal d’excès, d’alcool, de substances … enfin c’était purement intense. Le clip figure sur la version digipak de l’album.
(P) : Comment travaillez-vous au sein du groupe, pour ce nouvel opus en particulier ? Helmut, étant le dernier musicien du line-up original, tu dois avoir une forte implication dans la composition de la musique et des paroles je suppose ?
(H) : J’ai écrit comme d’habitude la plupart des chansons, de la musique, même si notre bassiste Serpenth a apporté son lot d’éléments personnels. Pour les paroles, je suis toujours assisté de 2 copines et de 2 potes depuis plusieurs années. La musique est la partie la plus importante pour nous, mais les paroles ne sont pas à négliger ainsi que l’artwork. Ce sont des aspects à ne pas négliger car un album est un tout. Notre marque de fabrique est d’utiliser à la fois l’anglais, l’allemand et le latin dans nos textes. On fait comme ça depuis 1994, ça nous confère une originalité et ça joue dans l’intensité que le groupe dégage. Latin est la langue de l’église, donc, ça sert à leur renvoyer à la face leurs propres contradictions. Certaines de notre paroles qui sont composées d’anciens mots et incantations ne sont même plus utilisés aujourd’hui comme je te le disais plus tôt et sont donc difficiles à traduire.
(P) : Certains musiciens de black metal voire de death metal avouent qu’ils sont inspirés souvent par la musique classique pour composer certaines structures et arrangements dans leurs propres albums. Je trouve que l’on retrouve ça chez BELPHEGOR (sur le morceau « Veneration Diaboli – I Am Sin » par exemple). Qu’en penses-tu ?
(H) : Oui, je suis très inspiré par les musiciens classiques. J’écoute et j’aime cette musique depuis très longtemps et le morceau que tu cites comportes une influence de compositeurs comme Mozart ou Bach. Ce morceau est très épique, majestueux avec des harmonies à deux guitares.
(P) : Vous étiez au Hellfest Festival en 2008. Qu’as-tu pensé de ce festival qui s’impose en France et comment avez-vous vécu cet évènement ?
(H) : C’était grand mec ! C’était super de participer à ce festival et j’ai de très bons souvenirs du site et du concert qu’on a donné. J’espère franchement qu’on y reviendra en 2010. Quoiqu’il en soit, c’est toujours un plaisir de venir jouer en France, y a plein de grands démons fous chez vous.
(P) : Y a-t-il déjà des shows prévus en France ou en Europe ? Des surprises peut-être sur scène ?
(H) : Bien sûr que nous revenons à Paris. Nous jouons à la Locomotive avec KATAKLYSM le 12 Janvier 2010. Paris est une ville où nous aimons venir jouer et nous viendrons défendre bien entendu le nouvel album. Quoiqu’il en soit, salutations à tes lecteurs et à tous les démons du metal, rendez-vous en Janvier.
MUSICK - SATHAN – ART www.BELPHEGOR.at
(P) : Pour finir cette interview, quels sont tes 3 groupes préférés de tous les temps ? Ainsi que les 3 albums que tu as écouté récemment ?
(H) : BLACK SABBATH, SLAYER et MORBID ANGEL. Et pour les albums : MANOWAR - Battle Hymns, WOLFGANG AMADEUS MOZART- Requiem et UNLEASHED - Midvinterblot.
Line-up BELPHEGOR :
Helmuth (chant, guitare)
Morluch (guitare)
Serpenth (basse)
Nefastus (batteur de session)
01. Discographie studio BELPHEGOR :
The Last Supper, 1995 (LP)
Blutsabbath, 1997 (LP)
Necrodaemon Terrorsathan, 2000 (LP)
Lucifer Incestus, 2003 (LP)
Goatreich - Fleshcult, 2005 (LP)
Pestapokalypse VI, 2006 (LP)
Bondage Goat Zombie, 2008 (LP)
Walpurgis Rites - Hexenwahn, 2009 (LP)
02. Discographie live BELPHEGOR :
Infernal Live Orgasm, 2002 (LP)
Site Web BELPHEGOR :
http://www.belphegor.at
MySpace BELPHEGOR :
http://www.myspace.com/belphegor
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