Retour à l'accueil   |   Interviews   |   Live Reports   |   Fest Reports   |   Bios   |   Retour à Nightfall   
Interview
Gotthard, le 08/07/2009
Par : Powersylv




Composer un album, partir en promo, sortir l’album, partir en tournée … tel est le train train d’un groupe de rock. Depuis l’album Lipservice (2005) les suisses de GOTTHARD ont de nouveau le vent en poupe. Grâce à l’appui du label Nuclear Blast, les suisses les plus célèbres du hard rock contemporain (avec SHAKRA) peuvent se permettre de toucher un plus grand public et faire des tournées de plus grande amplitude en Europe. Lipservice et Domino Effect (2007) avaient relancé la machine, Need To Believe s’apprête à partir du 04 Septembre à ravir les fans de ce combo de hard de grande classe qui sait toujours combiner mélodies imparables et énergie. De passage à Paris, le guitariste blond et maître du jeu Leo Leoni a bien voulu nous accorder quelques minutes pour répondre à nos questions avec la bonhomie qui le caractérise. Et ce qu’on peut dire, c’est que GOTTHARD a hâte de dispenser à ses ouailles et à qui veut bien l’entendre un message d’espoir en ces temps troublés.


Powersylv (P) : Avant de parler du nouvel album Need To Believe, je voudrais revenir sur l’époque Domino Effect. Ce disque est sorti il y a 2 ans maintenant. Quel est ton sentiment par rapport à cet album, cette époque et des opportunités qu’il aurait pu vous apporter ? En somme, comment considères-tu ce disque aujourd’hui ?

Leo Leoni (L) : Domino Effect est un album dont nous sommes toujours fier et qui possède pas mal d’ambiances différentes. On y trouve du bon rock plein de punch, des ballades, de l’énergie, des titres qui selon moi ont pour qualité d’être modernes et durables … puisque parfois, une semaine après la sortie d’un album des gens trouvent qu’il est déjà dépassé – je plaisante mais il y a un peu de ça. Domino Effect a été apprécié partout où il est sorti : il a par exemple été élu album rock de l’année en Suisse …

(P) : En même temps, ce n’est pas difficile car chaque sortie d’album de GOTTHARD est en soi un évènement dans votre pays :) …

(L) : Bon, c’est vrai, j’avoue. Mais tout ça pour dire qu’internationalement également l’album a été un bon succès. Par la presse, les fans … ici en France aussi d’ailleurs.

(P) : De mon point de vue, j’ai l’impression qu’avec Lipservice (2005), le contrat avec Nuclear Blast et l’arrivée de Freddy Scherer dans le groupe une nouvelle ère s’est ouverte pour GOTTHARD. Qu’en penses-tu ?

(L) : Oui, l’arrivée de Freddy a apporté de la fraîcheur dans le groupe. Celui-ci a remplacé Mandy Meyer après son départ. Mandy aussi était un bon partenaire (ndlr : il a joué dans KROKUS et ASIA) mais les deux ont une façon de travailler différente. Après, je ne sais pas si nous avons réellement attaqué une nouvelle époque du temps de Lipservice mais il est clair que travailler avec Nuclear Blast nous a ouvert plus d’opportunités. Déjà les fans peuvent trouver nos disques beaucoup plus facilement et d’autres nous découvrir … même si, tu me diras, il y a internet aujourd’hui. Il y a de très bonnes choses quand tu travailles avec Nuclear Blast, même s’il y a encore des côtés à améliorer et à creuser. Mais si tu compares ce qu’on a connu pour l’instant avec Nuclear Blast et ce qu’on avait vécu avec BMG, je pense qu’on peut n’être que satisfait aujourd’hui.

(P) : Au début, on a trouvé assez surprenant de voir débouler un groupe de hard mélodique comme GOTTHARD sur un label qui assure surtout le promotion de groupes de metal plus extrêmes …

(L) : C’était un challenge et une nouveauté pour nous, mais je pense aussi du point de vue de Nuclear Blast. C’est une association que nous avons pensé intéressante à l’époque. Et pour Nuclear Blast c’était une gageure de signer un groupe qui est largement moins extrême que le reste de son catalogue. J’ajoute que ça fait quelques années que ce label prend le risque de signer des groupes plus mélodiques, je pense par exemple à NIGHTWISH ou EDGUY. On peut dire que GOTTHARD est plutôt un groupe de rock classique dans un label spécialisé metal, tout simplement. Et puis le fait d’avoir un groupe comme nous dans leur écurie ça leur apporte un peu de soleil dans tout ce paysage somme toute assez dark :). Ca permet aussi par exemple aux journalistes de se dire « Tiens, finalement chez Nuclear Blast il n’y a pas que du metal ou du rock extrême ».

(P) : Chaque titre d’album de GOTTHARD est assez énigmatique. Pourquoi avoir appelé ce disque Need To Believe qui est aussi le troisième morceau de l’album ?

(L) : « Need To Believe » sera le premier single en Suisse et c’est un des premiers morceaux que nous avons écrit pour l’album. Tout le monde avait bien aimé ce titre. A l’extérieur de la Suisse, le premier single sera « Shangri-La ». L’idée d’appeler l’album Need To Believe provient du souhait de donner une idée forte, un titre fort à l’album. Need To Believe, c’est l’idée d’y croire, de persévérer et de se dire que si on croit en quelquechose, on peut toujours arriver à ses fins même dans les moments difficiles que nous vivons. S’il y a une problématique à résoudre, si tu crois que tu peux la résoudre, tu vas trouver les moyens de la résoudre. C’est un message d’espoir que le groupe souhaite apporter. Nous avons toujours voulu véhiculer des choses positives au travers de notre musique et ce disque ne fait pas exception.

(P) : Depuis plusieurs années tu t’impliques également dans la production des disques de GOTTHARD. Tu as travaillé cette fois avec un certain Rich Chycki. Quelle est la raison de ce choix et comment l’avez-vous rencontré ?

(L) : Avec Nuclear Blast, on a voulu essayer une approche nouvelle. Nous étions d’accord pour faire intervenir quelqu’un d’extérieur au niveau de la production. Rich était OK et c’est quelqu’un d’expérience qui a travaillé avec des pointures aussi diverses qu’AEROSMITH, FOO FIGHTERS ou encore PINK. Il a une approche moderne et c’était important pour nous car nous voulions que cet album résiste à l’épreuve du temps tout en gardant la patte GOTTHARD … car avec tous les outils informatiques que l’on trouve dans les studios, on tombe vite dans le formatage. On lui a expliqué ce qu’on voulait et lui a fait de son côté quelques propositions. Nous avons travaillé dans mon propre studio et Rich a procédé au mixage chez lui au Canada.

(P) : Le collectif GOTTHARD n’a pas changé hormis l’arrivée de Freddy. On peut supposer que tout se passe bien apparemment dans le groupe …

(L) : Effectivement. En fait, excepté Freddy, mes 3 collègues et moi-même formons le même line-up depuis le début, depuis 1989. Il n’y a que le poste de second guitariste qui a changé depuis.

(P) : Avec Steve (Lee, chant), tu es le principal compositeur du groupe. Freddy m’avait dit lors d’une précédente interview qu’il avait un petit peu participé à Lipservice et Domino Effect. Comment ça s’est passé ici ?

(L) : Ben, un peu pareil. Freddy a pris toute sa part pour nous aider également. Ca permet d’avoir plusieurs idées et de réaliser un album complet.

(P) : Avez-vous en vue des clips pour les singles ?

(L) : Pas vraiment. On a bien fait une vidéo mais pour le titre « Unconditional Faith » : c’est dû au fait que ce single fait partie d’une bande originale de film qui va sortir uniquement en Allemagne.

(P) : J’ai vu ça, il s’agit d’un film sur le boxer Max Schmeling. Comment avez-vous été contactés pour travailler sr ce projet ?

(L) : C’est Uwe Boll, un réalisateur allemand mais aussi ancien boxeur qui a mis sur pied ce projet. Notre management l’a contacté mais je ne sais pas comment ça a commencé, qui a contacté qui et tout ça. Ce que je sais, c’est que Uwe connaissait GOTTHARD et sa musique. Sachant qu’un album allait sortir, il a demandé à l’écouter et ce morceau « Unconditional Faith » lui est apparu idéal pour la bande originale de son film. Voilà. Bon, ça peut être une expérience. Qui sait ? Peut-être que ça va nous ouvrir d’autres opportunités cinématographiques. Même si ce n’est pas la première fois qu’on a un morceau dans une bande originale en fait …

(P) : Y a-t-il des titres que tu préfères sur Need To Believe et que peux-tu nous dire sur ces morceaux ?

(L) : Chaque morceau a sa propre histoire. Pour les paroles, Steve pourrait t’en dire plus que moi car c’est surtout lui le spécialiste. « Need To Believe » est une chanson qui me tient à cœur car c’est un concept auquel je suis attaché et que nous avons évoqué plus haut. Sinon, il y a … (ndlr : hésitant) … « I Know You Know » qui est une belle histoire, car certes la musique est importante mais il faut aussi lire les textes … on essaie toujours d’écrire des choses sensées qui ont quelquechose à raconter. On est pas du genre à parler de trucs du genre « on va boire un coup, etc … » et on a toujours voulu aller plus loin que ça (ndlr : Leo a un peu de mal à se souvenir des titres) …bon, faut me pardonner car je suis debout depuis 5h du matin et la mémoire commence à me faire défaut (rires) … « Unconditional Faith » est super, « Unspoken Words » est excellente avec ses backing vocals qui changent. « Right From Wrong » est bien catchy aussi et c’est peut-être même un de mes titres favoris de l’album tout compte fait. Enfin, voilà en gros.

(P) : GOTTHARD est certainement l’un des plus fameux groupes de hard rock en provenance de Suisse depuis les années 90, peut-être même le plus illustre. Nous vous avons surtout connu en France avec l’album live acoustique D-Frosted (1997). En France, nous connaissons aussi SHAKRA. Dans les années 80, c’était surtout KROKUS qui était LE groupe suisse de hard rock. Que penses-tu de la scène hard rock voire metal en Suisse aujourd’hui ? Y a-t-il des groupes que nous ne connaissons pas forcément ici et que tu pourrais nous recommander ?

(L) : Comme partout, pas mal de barrières musicales sont tombées en Suisse et il y a de bons groupes dans toutes les musiques : je parle du rock bien sûr mais on pourrait parler aussi du hip-hop par exemple. A l’international, tu n’as plus le hip-hop qui vient de Los Angeles, le hip-hop qui vient de New York, le hard-rock qui vient d’Angleterre … je pense qu’il y a vraiment maintenant n’importe quoi n’importe où.

(P) : Y a même du metal en France, incroyable non ?

(L) : En France, vous avez eu le groupe TRUST qui était excellent. Du moins, je pense qu’ils ont apporté quelquechose à l’époque dans votre pays. J’ai toujours beaucoup aimé ce groupe, mon album préféré est Marche Ou Crève (1981). En Suisse, nous avons SHAKRA comme tu l’as mentionné, il y a aussi CRYSTAL BALL. Dans des registres plus extrêmes, tu sais sans doute que la Suisse était aussi le pays de CORONER, de CELTIC FROST. Y a pas mal de combos suisses qui aiment aussi chanter dans la langue du pays, le suisse allemand. Y a un très bon groupe qui vient de sortir mais le nom ne me revient pas là comme ça. Ca bouge. GOTTHARD a ouvert pas mal de portes en Suisse et nous avons joué notre rôle à notre manière et dans notre domaine …

(P) : Vos 3 derniers albums vous ont donné la chance de tourner partout en Europe et de voir votre notoriété se confirmer en Suisse, en Allemagne tout en vous faisant connaître dans d’autres pays. Une aventure américaine ne vous tente pas ?

(L) : On a donné quelques concerts il y a plusieurs années là-bas, par exemple je me souviens d’un concert à Denver. On parle toujours du « rêve américain » mais tu sais, le reste du monde est grand. Ca serait super bien sûr de pouvoir percer davantage là-bas mais il faudrait que GOTTHARD fasse un certain nombre de compromis. Pour tenter quelquechose là-bas, il faut énormément travailler les Etats-Unis mais cela signifie qu’il faudrait oublier l’Europe et le reste du monde pour un moment et pour un jeu qui ne vaudrait peut-être pas la chandelle … si on se plante par exemple. Et puis aux Etats-Unis, on ne peut pas faire uniquement une ou deux dates : c’est tellement grand qu’il faut carrément planifier une grande tournée. Donc, tenter l’aventure là-bas c’est quelquechose qui doit être réfléchi et pesé. Nous avons bien sûr des fans là-bas qui nous écrivent via Internet, dans notre guestbook et qui nous demandent depuis des années que nous venions jouer là-bas. Et puis il y a toutes ces formalités aux frontières, des taxes à payer ce qui n’est pas rien.

(P) : Avez-vous déjà des dates de concerts prévues en France pour la prochaine tournée ?

(L) : Nous sommes en tournée d’août à décembre en Europe. En France, nous commençons à Paris le 29 Novembre à la Maroquinerie. Et puis on est en première partie de DEEP PURPLE à Amiens, Nantes, Toulouse … on les connaît bien car on a déjà tourné avec eux je crois en 1997/1998 par là. On avait fait notre dernière tournée en Allemagne avec eux et Jon Lord s’était joint à nous pour un titre. Je les avais rejoint sur scène pour jammer sur « Smoke On The Water » aussi. Ce sont des mecs adorables.

(P) : Quels sont vos souvenirs de vos concerts en France ? J’étais au Trabendo en 2006 pour la tournée Lipservice et également au Nouveau Casino l’an dernier.

(L) : On a fait des concerts très sympa en France, tant avec DEEP PURPLE comme je te disais à la fin des années 90 qu’en club, comme celui de l’an dernier à Paris au Nouveau Casino pour la tournée Domino Effect. Je trouve que Paris aime la musique rock mais nous n’y jouons qu’en club. Ca s’est toujours bien passé pour GOTTHARD chez vous mais je pense qu’il pourrait y avoir plus de public. Nous, nous arrivons et nous jouons le mieux possible quoiqu’il arrive mais je pense qu’il doit y avoir en France et à Paris beaucoup plus d’amateurs de rock que cela.

(P) : C’est souvent ce qu’on entend au sujet de la France, que les fans ne bougent peut-être pas assez. Nous avons un festival metal en France qui commence à recueillir une bonne notoriété en Europe : il s’agit du Hellfest qui a lieu depuis 3 ans maintenant. Et l’organisateur me disait que sur les 18000 festivaliers journaliers, 40% étaient des étrangers.

(L) : On a joué déjà à un festival en France, c’était au RaismesFest. Pour en revenir au public français, peut-être que vos radios et médias ne diffusent pas assez de rock, ce qui permettait de toucher plus de gens. C’est peut-être le système qui doit changer un petit peu après tout.







Line-up GROUPE :
Steve Lee (chant)
Leo Leoni (guitare)
Freddy Scherer (guitare)
Marc Lynn (basse)
Hena Habegger (batterie)

Discographie GROUPE :
01. Discographie studio
Gotthard, 1992 (LP)
Dial Hard, 1994 (LP)
G, 1996 (LP)
Open, 1999 (LP)
Homerun, 2001 (LP)
Human Zoo, 2003 (LP)
Lipservice, 2005 (LP)
Domino Effect, 2007 (LP)
Need To Believe, 2009 (LP)

02. Discographie live
D-Frosted, 1997 (LP)
Made In Switzerland - Live, 2006 (LP)


Site Web GROUPE :
http://www.gotthard.com

MySpace GROUPE :
http://www.myspace.com/gotthard