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Interview
Pain, le 18/02/2009
Par : Nebel




Peter Tägtgren, grand homme du metal et tête pensante du groupe PAIN, avec lequel il a donné un concert le 18 février à la Locomotive, à Paris, m'a paru assez peu enthousiaste. Peut-être préférait-il garder son énergie pour la scène. Et quelle énergie !


Nebel (N) : Ton nouvel album, Cynic Paradise, est disponible à la vente. Quel est ton avis dessus ?

Peter Tägtgren (P) : Il est bon, un mélange entre des éléments anciens et nouveaux. Je pense que c'est un très bon album.

(N) : Par contre, j'ai pu voir sur Internet que les avis sont assez partagés. Beaucoup critiquent le manque de nouveautés et la très faible prise de risque. Qu'est-ce que ces critiques vous évoquent ?

(P) : Je pense qu'il y a au contraire beaucoup de nouveautés. Ecoute « Have A Drink On Me » , par exemple. Par contre, il y a effectivement un retour à quelque chose de plus industriel, la base première du groupe.

(N) : Cynic Paradise est ton sixième album et il n'y a pas eu d'album d'HYPOCRISY depuis 2005, si on exclut le nouveau Catch 22. PAIN est-il toujours une sorte de hobby ou est-il en train de devenir ton groupe principal ?

(P) : Tout à fait, PAIN est en train de devenir mon groupe principal.

(N) : Tu as sorti un DVD en 2005, un nouveau est-il prévu ?

(P) : Oui, nous allons sortir un DVD live cet été.

(N) : Parlons à présent de l'évolution du groupe. Premièrement, les paroles. Il y a quelques années, elles semblaient assez personnelles, à présent elles ont plutôt tendance à dépeindre notre société.

(P) : Oui, c'est vrai, elles sont plus centrées sur ma façon de voir le monde et le dégoût qu'il m'inspire. Mais il y a encore beaucoup d'éléments très personnels.

(N) : Et pourquoi avoir arrêté de parler d'extraterrestres ?

(P) : Oh, ça c'était surtout avec HYPOCRISY. Mais on n'est jamais à court de choses à dire à ce sujet, alors qui sait ? Je n'ai jamais dit que j'arrêtais d'en parler, et ce thème apparaît encore dans The Arrival. Peut-être reviendra-t-il dans un futur proche.

(N) : Continuons avec les clips. Ils ont toujours été très importants dans l'univers de PAIN et relativement complexes. Mais avec celui de « Follow Me » , vous avez fait quelque chose de plus simple, si on le compare aux clips de « Shut Your Mouth » , « Just Hate Me » ou « Suicide Machine ». Etait-ce un choix ?

(P) : Oui, ça correspondait à la musique et nous avions décidé de réduire le budget par rapport aux anciennes vidéos. Le but était de se concentrer sur la chanson en elle-même, elle est assez bonne pour se passer d'images complexes.

(N) : Je pense que cette idée se retrouve dans tout l'album. Il est plus direct qu'auparavant, plus simple également. Dès la première piste, on sent qu'on a affaire à une musique très « metal ».

(P) : Tout à fait, c'est un album qui va droit au but.

(N) : Annette Olzon (NIGHTWISH) chante à deux reprises dans ton dernier album, pourquoi elle ?

(P) : Je n'avais jamais employé de chant féminin. C'était très intéressant de la voir chanter chaque soir, pendant la tournée, et comme elle avait écouté et aimé « Follow Me », je lui donc proposé de chanter sur l'album. Elle est donc venue à mon studio, tout s'est très bien déroulé. Ca a été cool, j'ai essayé de la pousser un peu, pour que son chant soit plus agressif que celui qu'elle utilise pour NIGHTWISH.

(N) : Et pourquoi tenais-tu à ajouter du chant féminin ?

(P) : Parce que je ne l'avais jamais fait, je voulais simplement essayer pour voir si ça marcherait.

(N) : Tu as donc fait une tournée avec NIGHTWISH, Emppu Vuorinen joue dans BROTHER FIRETRIBE, qui ouvre pour vous, et une nouvelle tournée avec NIGHTWISH est prévue pour mars. Quelles sont vos relations avec les membres de ce groupe ?

(P) : Nous partageons le même management, la même maison de disques, et nous sommes de bons amis, nous faisons notre possible pour nous entraider. Notre amitié à commencé pendant la dernière tournée avec NIGHTWISH.

(N) : Penses-tu qu'Anette Olzon chantera « Follow Me » avec vous ?

(P) : Je ne sais pas, nous verrons bien. Nous avons déjà chanté ensemble en concert et je serai prêt à recommencer.

(N) : Quel accueil les différents pays réservent-ils à PAIN, en dehors de la Suède et de la Scandinavie ? Y a-t-il un pays qui se détache ?

(P) : Je trouve que PAIN marche très bien en France. Nous avons traversé beaucoup de pays durant la tournée et chaque personne a sa manière d'exprimer sa gratitude, qui changer radicalement d'un pays à l'autre.

(N) : Tu as repris un certain nombre de chansons, par exemple des BEATLES et de BJÖRK, et passé un temps tu disais avoir envie de faire un album de reprises. As-tu des projets de reprises ? Pourquoi cet amour des reprises ?

(P) : Oui, le second disque de l'édition spéciale contient deux reprises, « Behind The Wheel » de DEPECHE MODE et « Here Is The News » d'ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA. Dans Cynic Paradise, elles sont plus proposées comme un bonus que comme une partie de l'album. Quant au travail de reprise, il suffit que j'aie une bonne idée ou que j'aime beaucoup la chanson.

(N) : J'ai l'impression que tu as une manière de composer très libre, basée sur vos envies et inspirations du moment.

(P) : Oui, j'ai beaucoup expérimenté avec PAIN, ce qui m'a permis de reprendre le meilleur des cinq derniers albums pour composer celui-là.

(N) : Donc tu considères que PAIN a atteint la maturité ?

(P) : Non, on s'en rapproche, mais il y a encore du travail à fournir.

(N) : Vous êtes également très productifs, à peine un an et demi d'attente entre les deux derniers albums.

(P) : Oui, je travaille ainsi depuis longtemps, à peine avais-je fini un album que le suivant est déjà en gestation.

(N) : Pourquoi avoir quitté Roadrunner pour Nuclear Blast ?

(P) : Parce que Roadrunner ne s'intéressait pas vraiment au groupe, il m'est apparu évident que la collaboration n'allait pas marcher. A l'inverse, Nuclear Blast offre un meilleur soutien à ses groupes.

(N) : Une question inévitable : quel est le futur d'HYPOCRISY ?

(P) : Nous sommes en train d'enregistrer un album, qui devrait sortir dans moins d'un an. Il sera un peu dans la veine de Virus, en moins brutal cependant, avec des éléments de The Arrival.

(N) : Penses-tu qu'avec tout ce travail sur PAIN, des éléments de ce groupe vont apparaître dans HYPOCRISY ? Par exemple, dans Virus, la chanson « Living To Die » rappelle un peu PAIN.

(P) : Non, j'essaie de rendre les groupes aussi distincts l'un de l'autre que possible. Quant à « Living To Die », c'est à cause du chant clair. Mais il y en avait déjà en 1996, dans Abducted.

(N) : Penses-tu être en train de vous éloigner de vos racines death metal au profit d'une musique plus électronique ?

(P) : Non, en réalité j'écoute toujours autant de metal qu'avant et j'ai toujours écouté de tout. Pour trouver de l'inspiration, je vais partout.

(N) : Peux-tu citer des groupes qui ont inspiré PAIN ?

(P) : Au début, RAMMSTEIN et FEAR FACTORY. Puis le groupe s'est détaché de ces influences.

(N) : Et ton travail de production ? Des projets ?

(P) : Oui, je vais produire le prochain album d'IMMORTAL. L'année prochaine, je produirai celui de CHILDREN OF BODOM.

(N) : D'ailleurs, Alexi Laiho a joué dans Psalms Of Extinction, tu le connais personnellement ?

(P) : Oui, c'est un bon ami à moi.

(N) : Tu m'as l'air de connaître beaucoup de groupes de la scène scandinave : IMMORTAL, CHILDREN OF BODOM, NIGHTWISH, etc.

(P) : Oui, je connais beaucoup de gens, de par mes activités de producteur et mes tournées.

(N) : Et que penses-tu de la scène suédoise actuelle ? Elle est principalement centrée sur le death metal mélodique, tandis que ni PAIN ni HYPOCRISY ne rappellent le style venu de Göteborg.

(P) : Je n'en sais rien, elle ne m'a jamais intéressé. Et en effet, ma musique ne sonne pas du tout comme celle de Göteborg. Je n'aime pas écouter de la musique pour être influencée par elle. Je n'aime que ce que j'ai envie d'écouter.

(N) : Y a-t-il des groupes que tu affectionnes particulièrement ?

(P) : J'écoute beaucoup de choses différentes. Ces temps-ci, j'écoute beaucoup de Johnny Cash.

(N) : On sent des influences allant dans ce sens dans la chanson « Have A Drink On Me », qui est très différente des autres

(P) : Je ne sais pas, c'est une sorte d'essai isolé, j'ignore s'il y en aura d'autres comme ça.

(N) : Une dernière question : lors de votre dernière tournée, vous avez eu de gros problèmes à Leipzig, est-ce que ça a changé votre manière d'envisager les tournées ?

(P) : Absolument pas. La première date de cette tournée s'est déroulée à Leipzig. Il n'y a eu aucun problème.



Discographie studio PAIN :
Pain, 1997 (LP)
Rebirth, 1999 (LP)
Nothing Remains the Same, 2002 (LP)
Dancing with the Dead, 2005 (LP)
Psalms of Extinction, 2007 (LP)
Cynic Paradise, 2008 (LP)


Site Web GROUPE :
http://www.pain.cd

MySpace GROUPE :
http://www.myspace.com/pain