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Interview
Adagio, le 09/01/2009
Par : Powersylv




C’est à l’occasion d’un soirée de pré-écoute organisée par Listenable dans le sous-sol d’un célèbre bar parisien que nous avons pu rencontrer Kevin Codfert, le claviériste d’ADAGIO depuis maintenant presque 6 ans. C’est dans une ambiance conviviale que l’homme aux claviers a pu s’entretenir avec nous de l’actualité d’ADAGIO, des évènements de ces dernières années et surtout de l’album à venir, Archangels In Black qui marque un nouveau départ en confiance pour la bande à Stephan Forte. Nouveau chanteur, nouveau label … let’s go !


Powersylv (P) : Archangels In Black est votre 4ème album et vous avez commencé après David Readman et Gus Monsanto à user un nouveau chanteur, Christian Palin (chanteur dans ESSENCE OF SORROW et RANDOM EYES). D’où vient-il, comment l’avez-vous rencontré et sélectionné ?

Kevin Codfert (K) : Christian est l'un des chanteurs que l'on avait déjà remarqué lorsqu'on recherchait une voix pour l'album Dominate (2006). Nous n'avions pas retenu sa candidature car il avait un accent trop marqué à l'époque (ndlr : Christian est finlandais). 4 ans après, Christian a renvoyé une maquette bien plus concluante et nous avons décidé de lui faire intégrer le groupe.

(P) : Quelles sont les qualités requises pour être un bon chanteur pour ADAGIO ?

(K) : Les principales qualités sont la tessiture de voix, la technique vocale mais aussi le look, la manière de gérer une scène en live.

(P) : Ces changements de chanteurs peuvent paraître comme un inconvénient de prime abord, mais d’un autre côté, côtoyer des chanteurs différents comme David (Readman), Gus (Monsanto) ou Christian n’a-t-il pas contribué dans un sens à faire évoluer ADAGIO ?

(K) : Le changement de chanteur chez ADAGIO est quelque chose que l'on a essayé d'éviter. Nous nous sommes séparés de David pour des problèmes de management. Pour Gus, c’était essentiellement à cause de problèmes de logistique. Il était devenu impossible d'assurer financièrement les voyages entre le Brésil et la France. De plus, Gus s’est progressivement éloigné de la logique que nous avions dans le groupe … ce qui a aussi aidé pour s’en séparer. Pour en revenir à ta question, je ne pense pas que le changement de chanteur nous ait fait évoluer au niveau du style car nous avons une image très précise de ce que doit donner un chanteur chez ADAGIO.

(P) : On se souvient que sur le premier album d’ADAGIO, avec Stephan (Forte, guitare) et Franck (Hernani, basse) on trouvait des musiciens alors connus dans le monde du metal comme Dirk Bruinenberg (ELEGY), Richard Andersson et bien sûr David Readman (PINK CREAM 69). Ce qui pouvait ressembler à l’époque comme un « all star band » est devenu aujourd’hui un groupe accompli avec – si l’on excepte le poste de chanteur – une équipe stabilisée … puisque toi-même et Eric (Lebailly) êtes là depuis 2003/2004. Je pense que Stephan ou Franck - qui sont les plus anciens -, mais vous aussi devez être réjoui d’une telle stabilité …

(K) : Cette stabilité a été cruciale pour que le projet ADAGIO de 2001 devienne un vrai groupe. C'est à partir de 2003 que j'ai intégré le groupe et Éric a suivi quelques mois après. Cela a définitivement stabilisé le groupe. ADAGIO est maintenant un groupe d’ami avant d'être un groupe de musique.

(P) : Cette stabilité dans le groupe vous permet-elle de vous impliquer davantage dans le process de composition, même si on sait que Stephan est le principal compositeur ? Car chaque instrument est à sa place, par exemple tes claviers qui ont une part importante …

(K) : Oui tout à fait, chacun a une tache bien définie dans le groupe. Même si Stephan reste le principal compositeur chaque musicien arrange sa partie.

(P) : Dans quel contexte Christian, nouveau venu dans le groupe a-t-il participé à l’élaboration de l’album ?

(K) : Christian a été très surprenant pendant le processus d'enregistrement : cela faisait à peine quelques jours qu'il était dans le groupe qu'il proposait déjà une multitude d'idée au niveau des arrangements et des lignes de chants. Quelques lignes sont d'ailleurs composées par ce dernier.

(P) : Dans quel contexte avez-vous par exemple composé Archangels In Black ?

(K) : Archangels est un album particulier puisqu'il a était réalisé en totale auto-production. Les basses ont été enregistrées chez Stephan, les pianos, les guitares et le chant chez moi, les batteries chez un ami à Lyon. J'ai mixé l'album dans mon studio Xfade à Nanterre, ce qui m'a permis d'essayer beaucoup de choses sans compter les heures.

(P) : Peux-tu nous raconter un peu ce que cache ce titre mystérieux et quelles sont les histoires développées sur ce disque ?

(K) : L'album n'est pas un album concept. Il y a une trame, un fil directeur mais pas de concept derrière. Cela faisait longtemps que Stephan voulait écrire sur le vampirisme et sur les films du genre. Si on prend « Vamphyri » par exemple, ce titre est un hommage aux films italiens d’horreur des années 70.

(P) : La pochette est très réussie et l’œuvre d’un certain Guilherme Sevens. Comment l’avez-vous connu et quelles directives lui avez-vous donné pour son travail ?

(K) : Guilherme est un ami de Gus. Nous ne lui avons donné aucune directive précise pour la pochette. Un jour, nous avons reçu cette jaquette sans rien demander et nous avons tous été unanimes sur le résultat. Ca nous a changé par rapport à celle de Dominate qui n’était pour ainsi dire pas terrible.

(P) : La musique d’ADAGIO est progressivement devenue aujourd’hui plus sombre et profonde que sur le premier opus par exemple. Les images religieuses ont laissé place à une imagerie plus sombre. On a même des vocaux extrêmes qui font des apparitions sur certains titres (même si ce n’est pas nouveau, cf. Underworld – timide – et Dominate) par exemple sur Undead ou les suivants. Qui assure ces vocaux ?

(K) : C’est Stephan lui-même qui réalise tous les vocaux death sur les albums depuis Dominate. Il les assure en live aussi. Sur Underworld, c’était Hreidmarr (ex-ANOREXIA NERVOSA) qui était invite à l’époque.

(P) : Au niveau son, vous avez travaillé avec Björn Engelmann (RAMMSTEIN, MESHUGGAH) en Suède (Cutting Room). Le son suédois est réputé, pensiez-vous qu’avec Archangels le temps était venu de vous frotter à ce son ?

(K) : Nous avIons travaillé pour les trois premiers album avec House Of Audio, un gros studio allemand. Le rendu a toujours été excellent mais sans prise de risque ni couleur particulière. Nous avons mis un point d'honneur à travailler avec Bjorn pour Archangels car nous savions qu'il saurait donner la couleur qu'il faut pour cet album.

(P) : « Vamphyri » et « Fear Circus » sont les singles de l’album et sont écoutables sur votre MySpace. Comment s’est porté le choix de mettre en avant ces 2 titres en particulier ? Des clips sont-ils en prévision ?

(K) : Nous cherchions 2 morceaux courts pour Myspace et Hitmuse afin que l'accroche de l'auditeur soit plus rapide. « Vamphyri » et « Fear Circus » sont 2 morceaux de 4 minutes environ. Je pense que c'est un bon choix. En ce qui concerne « Fear Circus », nous avons réalisé un clip qui est dispo sur Youtube, Myspace ou Hitmuse.

(P) : Comment appréciez-vous l’évolution musicale d’ADAGIO sur vos 4 albums ? Avez-vous aujourd’hui avec Archangels In Black l’impression d’avoir atteint un pallier ?

(K) : Je pense en effet que nous avons franchi un pas avec Archangels. Dominate nous a permis d'explorer la nouvelle direction d'ADAGIO mais c'est avec Archangels que nous avons réussi à mélanger nos influences de départ (Underworld) et des influences plus extrêmes (Dominate). L'album est une réussite pour nous.

(P) : Vous venez jouer au Nouveau Casino le 25 Février prochain. Allez vous nous offrir un florilège de vos 4 albums ou davantage vous concentrer sur le dernier (ce qui semblerait plus logique) ?

(K) : Vu la promotion conséquente sur le dernier album, nous allons nous concentrer sur ce dernier. Je pense qu'il y aura 2 chansons de chaque album depuis notre premier disque, Sanctus Ignis.

(P) : Connaissez vous le groupe de première partie ?

(K) : Bien sur. C'est TO-META, un excellent groupe de prog anglais avec une super chanteuse. Je vous conseille ce groupe.

(P) : Il y a quelques semaines vous avez signé chez Listenable Records. Comment êtes-vous rentrés en contact avec eux et quelles garanties vous ont été proposées ?

(K) : Nous sommes rentré en contact avec Listenable sous les conseils d’un manager anglais. Nous connaissions Listenable depuis longtemps mais nous pensions que le label était trop extrême pour nous. Nous sommes rentré en contact avec Laurent (Directeur de Listenable ) qui est extrêmement professionnel et passionné par ce qu'il fait. Le choix de Listenable est parfaitement concluant. Et cela nous change de notre précédent label (Locomotive) qui, il faut le dire, n’avait pas fait le travail adéquat pour promouvoir correctement ADAGIO.