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Interview
Opeth, le 27/11/2008
Par : Nebel




Cette interview devait avoir lieu dans la grande salle, mais les musiciens de CYNIC l'ayant réquisitionnée pour leurs balances, j'ai dû me contenter d'une petite salle pleine de l'agitation d'un management toutefois très sympathique. C'est donc auprès de Martin Axenrot, surnommé Legolas par ses amis, que j'ai pu recueillir ces informations. Une personne très chaleureuse qui m'a même offert du chocolat. Voilà de quoi bien préparer le concert !


Nebel (N) : Watershed est sorti en juin, quels ont été les retours ?

Martin Axenrot (M) : Pour le moment, ils ont été bons.

(N) : Et qu’en as-tu pensé, personnellement ?

(M) : Je l'aime, il déchire (rires) ! Je pense qu'il un peu différent des anciens albums. Il sonne toujours comme du OPETH, il garde le style d'OPETH. Peut-être plus sombre. A mes yeux, c'est un album très important car c'est le premier où j'ai été en studio, et c'est magique !

(N) : A ce propos, qu'est-ce que ça te fait d'être à présent membre à part entière d'un aussi grand groupe ?

(M) : J'ai fait presque toute la tournée Ghost Reveries. En tout, ça a représenté presque deux ans de tournée depuis août 2005. Nous avions fait un concert cette année-là à la Locomotive.

(N) : Et comment as-tu fait pour incorporer ton propre style de jeu après huit ans de règne de Martin Lopez ?

(M) : Ca s'est fait avec les chansons. Quand on joue avec une chanson, on trouve ce qui va le mieux avec elle, même s'il s'agit d'une ancienne composition. Il ne faut pas penser uniquement à la batterie, mais à la musique, la combinaison qu'elle forme avec les autres instruments.

(N) : Comment décrirais-tu ton style de jeu ?

(M) : Le style dépend surtout du style de l'album. Mikael écrit des chansons en pensant à nos instruments, il a une bonne oreille et sait comment combiner les instruments, je pense qu'il est doué pour ça.

(N) : Fredrik Åkesson et toi, vous êtes les deux membres les plus récents, vous sentez-vous parfaitement intégrés au groupe ?

(M) : Oui, Fredrik et moi avons régulièrement eu l'occasion de répéter ensemble avant d'enregistrer l'album et de partir en tournée, nous avons appris à tous nous connaître avant d'aller sur scène. Tout s'est passé pour le mieux.

(N) : Comment se déroule le travail avec Mikael Åkerfeldt ? Il écrit toutes les paroles et presque toute la musique. Quel est la place des autres musiciens dans l'écriture d'un album ?

(M) : En général, Mikael écrit la musique, mais si quelqu'un trouve un riff, Mikael sait comment et où l'intégrer à ce qu'il a écrit, en le ramenant à la chanson dans sa globalité. Il faut voir l'image de la chanson entière avant même qu'elle soit finie et Mikael est très fort pour ça. Quand on pense que quelque chose rendrait bien, on peut toujours l'essayer et il est toujours bon de l'avoir à ses côtés. Le groupe est plus ouvert que je l'imaginais et accepte les idées et des essais de chaque membre. Mikael a une très bonne oreille et est sensible à chaque instrument. S'il juge que quelque chose peut être amélioré, il n'hésite pas à nous dire de le changer, d'essayer autre chose.

(N) : Le nouvel album, Watershed, est pour le moins ... étrange. Ces passages psychédéliques, troublants, à l'image des voix inquiétantes de « The Lotus Eater », ces images vert sombre et ce code à la fin ? Y a-t-il un concept derrière les paroles ?

(M) : Oui, je pense. Je sais en tout cas que Mikael trouvait les paroles trop personnelles pour qu'elles soient intégrées au livret. Si on déchiffre le code, on peut trouver les paroles, mais je ne sais pas comment on fait ! En tout cas le concept me paraît bon et j'aime la couverture et l'édition limitée.

(N) : Ne peut-on pas penser que Watershed est l'album le plus profond d'OPETH ? L'atmosphère semble plus complexe qu'auparavant.

(M) : Du point de vue des paroles, c'est fort possible. Nous avons également essayé de rendre le son le plus naturel possible. En tout cas plus que chez la majorité des groupes de death metal, et leurs sons aigus ou numériques. A mon sens, le son de batterie est très naturel, très "boisé". Les guitares vont dans le même sens.

(N) : On a affaire à un style très progressif, proche des groupes des années 70, comme KING CRIMSON, par exemple.

(M) : Le son est en effet très proche de celui de disques des années 70. A part peut-être les guitares, parfois (rires) ! Mais ce style, ce son ... Mikael écoute beaucoup ce genre de musique

(N) : Que penses-tu de l'évolution du style musical d'OPETH ? L'inclusion de claviers vintage, la réduction du chant death metal ...

(M) : C'est une très bonne évolution. Sans le rock des années 70, il n'y aurait probablement pas de death metal à l'heure actuelle, donc il est intelligent de combiner ces éléments de l'histoire du rock et du death metal. En tout cas, j'aime.

(N) : Et, à part Watershed pour sa valeur personnelle, quel est ton album préféré du groupe ?

(M) : Question difficile ! J'aime Blackwater Park, parce qu'il est sombre et sale, j'aime aussi Ghost Reveries, bien sûr, un excellent album. Damnation, aussi. Dur de répondre, je ne pense pas que les albums d'OPETH soient en compétition, ils se complètent, plutôt.

(N) : Tu as également joué dans BLOODBATH, ce qui doit te paraître important, vu que tu y as rencontré Mikael Åkerfeldt. Vous venez de sortir un nouvel album doublé d'un live. Quelles sont tes relations avec ce groupe ?

(M) : Nous ne nous voyons plus très souvent, ces temps-ci à cause de nos projets personnels. BLOODBATH est surtout pour nous une occasion de passer de bons moments entre amis.

(N) : Tu te sens donc désormais plus batteur d'OPETH que batteur de BLOODBATH ?

(M) : Absolument. OPETH vient en premier et BLOODBATH passe après. C'est une activité agréable, mais après des semaines de tournée, quand on revient chez soi pour deux semaines de vacances, jouer du death metal n'est pas la première chose à laquelle on pense ! Plutôt à s'asseoir, manger un bon repas, se détendre et souffler un peu en attendant la prochaine tournée. Quand nous avons du temps, (...) J'aime bien être avec les autres membres du groupe, ça a des répercussions positives sur la musique, même si ça nous laisse peu de temps pour nous.

(N) : Nathalie Lorichs chante sur le morceau « Coil », comment ça s'est fait et avez-vous un projet commun ?

(M) : Oui, nous avons écrit quelque chose ensemble il y a quelques années, nous l'avons fait écouter à Mikael et il a aimé sa voix. Il a imaginé une chanson où elle pourrait chanter et l'a fait venir chez lui pour l'enregistrer, le résultat a été satisfaisant et s'est retrouvé sur l'album. Au départ, il n'était pas prévu que « Coil » soit placée au début de l'album, mais je pense que c'est une bonne chose, placée entre deux gros titres, elle aurait sûrement été éclipsée, et elle permet à « Heir Apparent » d'avoir plus d'impact.

(N) : As-tu d'autres projets musicaux ?

(M) : Je joue aussi dans WITCHERY, je pense que nous allons enregistrer un nouvel album en janvier, si j'ai le temps d'ajouter mes parties de batterie. Et peut-être d'autres choses, si j'ai le temps de faire quoi que ce soit !

(N) : Tu es un homme très occupé !

(M) : Oui (rires) ! Je pense que nous allons faire des concerts toute l'année prochaine, donc ce sera dur de faire quoi que ce soit d'autre. Je passe plus de temps avec le groupe qu'avec ma propre famille. C'est une famille, oui, une autre famille.
Le manager, intervenant : c'est mon père !!

(N) : Qu'est-ce que tout cela t'apporte, sur le plan personnel ?

(M) : Comme dans tout métier, il y a de bons et de mauvais côtés Je ne pense pas que beaucoup de gens pourraient le faire sans aimer réellement la musique, ça a l'air glamour, mais c'est avant tout un travail dur, à faire avant tout pour la musique.

(N) : Es-tu confiant par rapport au concert qui s'annonce ?

(M) : Oui, je pense que ce sera bien. J'ai déjà joué à Paris plusieurs fois, notamment à la Locomotive à deux reprises, j'aime bien cette ville. La prochaine date sera à Lyon.

(N) : Un dernier mot ?

(M) : (M) (hésitant) : J'espère que que vous aimerez le concert et que vous reviendrez la prochaine fois ... restez metal (rires) !



Line-up OPETH :
Mikael Åkerfeldt (chant, guitare)
Fredrik Åkesson (guitare)
Martin Mendez (basse)
Martin Axenrot (batterie)
Per Wiberg (claviers)

Discographie studio OPETH :
Orchid, 1995 (LP)
Morningrise, 1996 (LP)
My Arms, Your Hearse, 1998 (LP)
Still Life, 1999 (LP)
Blackwater Park, 2001 (LP)
Deliverance, 2002 (LP)
Damnation, 2003 (LP)
Ghost Reveries, 2005 (LP)
Watershed, 2008 (LP)

Discographie live OPETH :
The Roundhouse Tapes, 2007 (LP)

MySpace OPETH :
http://www.myspace.com/opeth