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Interview
Venturia, le 09/10/2008
Par : Nebel




C’est en 1999 que le guitariste/claviériste Charly Sahona parvient à donner corps à un projet qu’il nourrit depuis quelques mois : VENTURIA. Ce groupe de metal progressif aux musiciens à plusieurs nationalités (un batteur suisse, un chanteur américain) sort en ce deuxième semestre 2008 un second opus, Hybrid qui succède à son aîné de 2 ans The New Kingdom qui avait fait son petit effet. Un groupe talentueux à soutenir. Charly Sahona a bien voulu répondre à quelques questions.


Nebel (N) : Bonjour Charly ! Le deuxième album de VENTURIA, Hybrid, est sorti le 12 septembre. Quel regard portes-tu sur l'album, près d'un mois après sa sortie ? Y repères-tu des failles, ou au contraire en es-tu toujours aussi satisfait ?

Charly Sahona (C) : Bonjour ! Oui, nous en sommes toujours aussi satisfaits. Il faut dire que tout ne s'est pas fait en un jour. Le travail sur cet album fut énorme et beaucoup de sacrifices furent nécessaires pour que sa réalisation soit à la hauteur de ce que nous en attendions. Je trouve encore quelques petites choses à redire, mais c'est vraiment négligeable. Nous étions très préparés, savions exactement là où nous devions aller et comment y parvenir. Nous avons atteint nos objectifs et nous sommes vraiment très fiers de ce nouvel album.

(N) : VENTURIA apparaît comme un groupe original pour deux raisons. Commençons par la première, le caractère très cosmopolite de la formation. Vois-tu plutôt en VENTURIA un groupe français ou un groupe international ?

(C) : VENTURIA est français au 3/4. Diego (Rapacchietti), batteur du groupe est suisse mais nous nous voyons très souvent. Seul Marc (Ferreira, chant) habite loin puisqu'il est new-yorkais. Par contre, musicalement, je trouve que VENTURIA sonne vraiment comme un groupe international.

(N) : Pour continuer sur ce thème, peux-tu nous décrire les membres du groupe et la manière dont vous travaillez ? Se sont-ils tous installés en France ?

(C) : Jusqu'à ce jour, on s'organise très bien. Principalement dû au fait que je prépare beaucoup de choses en amont. Je compose et réalise les démos de la plupart des titres. Ainsi, nous avons une base très avancée de travail que j'envoie aux autres membres du groupe. Je me déplace souvent en Suisse pour composer avec Diego. Nous jammons, enregistrons des prémices de titres, puis les arrangeons. Chaque membre du groupe travaille les nouveaux titres, les arrange à sa façon ou apporte des "bouts" de compos. Quelques temps avant l'enregistrement, nous nous réunissons et décidons de la finalité de chaque titre. Nous procédons de la même façon pour les concerts. On bosse d'abord chacun de notre côté, puis, tous ensemble.

(N) : Second point, la présence d'un chanteur et d'une chanteuse. Loin du cliché « la Belle et la Bête » de formations telles qu'EPICA, VENTURIA ose une dualité homme/femme au sein du metal progressif. Selon tes dires, cette idée a été mise en place assez tard pour The New Kingdom. Pour Hybrid, elle était déjà bien ancrée dans la personnalité du groupe. Comment avez-vous pensé, géré ce duo lors de l'enregistrement d'Hybrid ?

(C) : Pour Hybrid, toutes les mélodies ont été conçues pour Marc et Lydie (Robin, chant) en fonction de leur tessiture et de leur potentiel vocal. J'ai évité de faire chanter Marc dans les passages calmes ou dans les graves vu que ce n'est pas son fort. Par contre, Lydie était trop douce sur le 1er album, nous avons fait en sorte pour qu'elle chante plus dans l'esprit du groupe, avec plus de hargne sur les passages heavy et avec toute son âme de chanteuse que je lui connais. Pour ce qui est des chœurs, ça fait partie des arrangements. Tout était préalablement écrit, bien que Lydie ait proposé certaines idées très intéressantes que nous avons développé durant l'enregistrement.

(N) : A ce propos, j'ai noté que vous mettiez beaucoup l'accent sur la chanson « Why This Womens Life » où Lydie « explore toutes les richesses de sa voix sur le sujet difficile de l'excision. » Apporte-nous quelques précisions sur cette chanson.

(C) : L'accent sur ce titre s'est fait de lui-même vu que beaucoup de personnes nous questionnent et nous font par de leurs impressions sur ce titre qui est le plus fort de l'album en terme émotionnel. J'ai écrit « Why This Womens Life » en fonction de tout ce que j'aime dans la voix de Lydie, je souhaitais qu'elle puisse s'exprimer et tout donner de son expressivité. Pour cela, je lui ai également demandé d'écrire des paroles afin qu'elle s'implique encore davantage. Je me suis mis pas mal la pression pour ce titre en espérant que Lydie s'y sente à l'aise et surtout se l'approprie totalement. Ce fut le cas au point de nous faire couler la larme à l’œil pendant l'enregistrement. Elle est vraiment incroyable sur cet album ...

(N) : Pour en finir avec les questions sur le chant : Gus Monsanto (ex-ADAGIO, REVOLUTION RENAISSANCE) chante sur « Hottest Ticket In Town » : comment s'est passée la collaboration ?

(C) : A merveille. Gus est un de mes meilleurs amis. C'est d'ailleurs lui qui m'a proposé de faire quelques chœurs sur l'album. C'est grâce à lui si nous avons rencontré Marc puisqu'ils sont également très proches. J'ai suggéré à Gus de donner la réplique à son ami sur ce titre. Gus est un chanteur extraordinaire pour qui j'ai énormément de respect, je lui souhaite plein de belles choses à venir avec REVOLUTION RENAISSANCE.

(N) : Une question un peu inévitable en découle : avec Kevin Codfert et Franck Hermanny, c'est le troisième membre (ou plutôt ex-membre) d'ADAGIO avec lequel vous collaborez. Quelles sont les relations entre VENTURIA et ADAGIO ?

(C) : Oui, cette relation entre les 2 groupes est amusante. J'ai rencontré Stephan (Forte, ADAGIO) dans l'école de musique que nous fréquentions quand nous étions encore ados. Nous avions les mêmes ambitions et sensiblement les mêmes goûts musicaux. Nous sommes devenus très proches et avons rencontré les mêmes personnes qui sont devenus des amis proches au même moment. Depuis, je suis un peu moins en contact avec Stephan dû à l'éloignement géographique. Par contre je suis toujours très proche de Franck et de Kevin qui sont également des musiciens de grand talent.

(N) : Votre label Lion Music est, semble-t-il finlandais. Comment avez-vous obtenu une signature sur ce label et quels rapports entretenez-vous avec ce dernier, à l'heure qu'il est ?

(C) : Un ami à moi qui était déjà en contact avec le label m'a fait part de leur projet d'album hommage au guitariste Shawn Lane. Shawn fut une de mes influences majeures en tant qu'instrumentiste. J'ai immédiatement envoyé des extraits de mes compos instrumentales à Lion Music et Lasse Mattsson, boss du label, m'a fait savoir son intérêt envers ma participation. Il m'a également proposé de se rencontrer lors du Midem de Cannes. Je l'ai rejoint là-bas, lui ai fait part de VENTURIA et lui ai passé la démo 4 titres du groupe. Après l'avoir écouté, Lasse m'a fait savoir que signer VENTURIA l'intéresserait fortement. Nous sommes très reconnaissant et heureux de pouvoir être distribués un peu partout dans le monde. Cependant, Lion Music n'a pas une politique ambitieuse avec ses groupes. Nous regrettons l'absence totale de moyen pour développer la carrière de leurs groupes.

(N) : Un petit tour sur le site du label (rubrique Contact Us) permet de se rendre compte des dégâts que fait le téléchargement. Considères-tu que VENTURIA en souffre ?

(C) : Tout le monde en souffre, sauf les très grands noms du business musical qui ont d'autres ressources financières que la seule vente de CD. Les chutes des ventes sont spectaculaires. Aussi les labels sont extrêmement frileux pour signer les groupes et pour les aider à se développer. Il y a énormément de talents sur la scène musicale, mais combien de musiciens ont les moyens de se payer une superbe prod, pour organiser une tournée et investir dans une promo efficace ? Beaucoup de groupes très prometteurs ont dû arrêter car toute leur énergie et leurs moyens n'ont pas donné de résultats suffisants pour faire décoller une carrière. Il y a malheureusement dans ce milieu, beaucoup de Mozart potentiels assassinés par la difficulté du business actuellement.

(N) : Parle-nous des projets futurs gravitant autour de Hybrid. Des idées de clips, une tournée est-elle prévue ?

(C) : Oui, le clip devait se faire mais c'est le budget qui n'a pas suivi. Concernant la tournée, nous sommes toujours en discussion avec des tourneurs afin d'en débuter une en 2009. Mais avant cela, nous nous produirons d'abord à Paris le 21 Novembre au Nouveau Casino, nous sommes très excités de jouer cet album live et de rencontrer notre public.

(N) : Merci d'avoir répondu à ces questions, si tu as envie d'ajouter un dernier mot, n'hésite pas !

(C) : Merci aux lecteurs et à toute l'équipe de Nightfall In Metal Earth pour l'intérêt porté à VENTURIA. Nous vous invitons à découvrir et/ou à suivre l'actualité du groupe sur notre MySpace :
www.myspace.com/venturiamusic