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Interview
Gojira, le 10/09/2008
Par : Zionleemasterseb




Voici donc, contre toute attente la seconde partie de la conférence de presse qu’a donnée GOJIRA. Pour mémoire, nous sommes à la Cantada dans le cadre de la promotion de leur nouvel et très attendu nouvel album : The Way Of All Flesh. Décontractés et disponibles, les membres de GOJIRA ont dépassé le simple cadre de l’explication dudit album pour nous faire part de leurs sentiments sur leurs expériences passées et futures. Tout ça avec la simplicité qui les caractérise.
C’est qu’ils sont humbles ces p’tits gars du sud-ouest.



Zionleemasterseb (Z) : Pouvez-vous partager quelques souvenirs concernant la date que vous avez faite à Bercy en compagnie de SLAYER, IN FLAMES, LAMB OF GOD et CHILDREN OF BODOM le 26 novembre 2006 ?

Jo Duplantier (J) : Je ne m’en rappelle pas !!! (Rire général)
Mario Duplantier (M) : Nous avions déjà joué en festival en Angleterre en plein jour devant plus de 10.000 personnes. Mais cette fois, ce fut une première puisque l’on jouait dans une salle fermée où le noir et les lumières font partie du spectacle. Nous avions ouï dire que les groupes avec lesquels on jouait nous aimaient bien. Et effectivement, durant le concert, ils étaient tous sur le côté de la scène. Ce fut un très bon souvenir d’autant qu’il s’agissait d’une affiche internationale.

(Z) : Parmi tous les groupes avec lesquels vous avez joué, desquels vous sentez-vous proches humainement et musicalement ?

(J) : (sans hésiter) Musicalement, BEHEMOTH, ça a été une grosse claque !! Lors de notre tournée avec eux et JOB FOR A COW-BOY, nous sommes restés tous les quatre hallucinés. On a une grosse affinité musicale même si on ne partage pas leur trip antichrétien à déchirer la Bible tous les soirs. La façon dont ils se donnent à fond dans leur show est un exemple, nous n’avons jamais manqué une de leur prestation.
(M) : MACHINE HEAD sont les rois de l’efficacité et de l’intensité. C’est incroyable. Ils sont à 100% et jouent sans comédie. Même s’ils ne sont qu’en première partie et que les conditions de la tournée sont un peu pourries. BEHEMOTH tout comme eux font ça avec beaucoup de sincérité, ils y mettent toutes leurs tripes et leurs cœurs.
(J) : Pour LAMB OF GOD, il s’agit d’une histoire humaine. Musicalement, nous sommes un peu éloignés, nous avons appris à connaître leur musique après l’avoir subie tous les soirs. Nous sommes rentrés dedans jusqu’à ce que ce soit une habitude de monter sur scène avec eux pour jouer un morceau.

(Z) : Certains lieux vous ont-ils marqués ?

(J) : Nous avons fait 3 fois le tour des Etats-Unis, c’est vrai que les paysages sont incroyables. Le détail le plus marquant est la différence de température d’un endroit à un autre. Nous sommes passés de -1°C au Canada à 40°C au Texas en trois jours d’intervalle ! On se lève le matin, on ne sait pas ce que l’on va trouver à la fenêtre du bus. Le désert, les plaines de l’Oregon, New-York à cinq heures du mat’ ...
Nous avons fait aussi des festivals européens géniaux, on a joué au Maroc aussi. Nous avons passé 3 ans incroyables qui nous ont marqués à vie. Chaque paysage qui est gravé dans ma mémoire, je le ramène à la maison et c’est certain que ça ressort quand on est dans notre local de répet’.

(Z) : Qu’avez-vous ressenti à assurer la première partie de METALLICA ?

Jean-Michel Labadie (JM) : Etre sur les mêmes planches que METALLICA a été quelque chose d’énorme pour nous quatre. C’est inoubliable, non seulement de voir l’immense parterre de gens et de savoir que nos Maîtres jouaient derrière nous. Tout le monde n’était pas rentré sur la place de l’Hôtel de ville d’Arras mais voir le sourire de tous ces gens était impressionnant et fort. J’étais à la limite de pleurer des fois.
(J) : Je pense que pour tous les quatre, c’est METALLICA qui nous a plongés dans le metal. C’était un rêve qui s’est réalisé.

(Z) : Comment en arrive-t-on à devenir le bassiste de la CAVALERA CONSPIRACY ?

(J) : Tout le monde se demande pourquoi ce n’est pas Jean-Michel qui y est allé !!!
(JM) : C’est vrai qu’au départ, ça m’a été proposé mais c’est arrivé à un moment de ma vie où j’avais des choses à faire et des problèmes personnels à régler et donc Jo me dit : « Je veux le faire moi !!!! ». Il a donc auditionné comme bassiste et c’est un très bon bassiste d’ailleurs (rires).
(J) : Vraisemblablement, ça les intéressait de collaborer avec GOJIRA. Ce groupe est avant tout la retrouvaille de deux frangins. Ils désiraient faire la paix et ne savaient même plus pourquoi ils ne se voyaient plus. J’ai été aux premières loges de leurs retrouvailles tout au long de l’enregistrement du disque et de sa promotion. Depuis tout petit, leur terrain de communication entre eux c’est la musique, ils ne pouvaient le faire ni dans SEPULTURA, ni dans SOULFLY. Max a donc lancé ce projet. Il avait quelques riffs en poche et de l'énergie à revendre. Quand il a casté les personnes susceptibles de les accompagner, il n’a pas choisi la facilité. Comme SOULFLY avait partagé l’affiche de plusieurs festivals avec nous, Max nous connaissait de nom. Il avait été interpellé par l’arbre que l’on retrouve sur les t-shirts de GOJIRA que portaient nos fans. Et quand Jean-Michel a refusé de participer au projet, j’ai tout de suite téléphoné à mon manager pour lui dire que je pouvais jouer de la basse sans souci (rires). Ils ont dit oui tout de suite et je mes suis retrouvé dans le projet. De fan absolu de SEPULTURA, je me suis retrouvé à composer avec eux en studio, à échanger des idées, à batailler tel ou tel break avec Igor Cavalera. Ca reste avant tout le projet de Max, je n’y ai apporté que mon savoir faire.

(Z) : En parlant de projet annexe, y a-t-il un avenir pour EMPALO ?

(M) : Je ne pense qu’il ne passera pas grand chose du côté de chez EMPALO. C’était notre projet avec Jo mais c’était juste de la déconnade pour faire un barbeuc avec des potes et enchaîner un concert à côté. Pour établir un projet sérieux même avec un groupe de déconne, il faut du temps et tous les gars qui étaient avec nous ont des jobs à côté. EMPALO est pour l’instant sans lendemain mais on en garde un super souvenir. Ca n’est pas notre priorité ni notre état d’esprit : pour le moment, il n’y a que GOJIRA.
N’empêche qu’à chaque fois que l’on se retrouve avec les mecs d’EMPALO, on rigole, on se dit « Quand est-ce qu’on le termine cet album ? ». C’est vrai qu’il y a 4 ans on avait enregistré basse/batterie et qu’il n’a jamais été rien fait de plus.

(Z) : Peut-on espérer revoir prochainement GOJIRA en tête d’affiche et retrouver les visuels qui vous ont accompagnés lors de votre dernière tournée française ?

(J) : C’est prévu en février 2009 mais effectivement notre but est de développer cet univers visuel. Nous avions laissé tomber le projet quand nous avons eu l’opportunité de tourner à l’étranger. Il nous tarde de reprendre l’histoire où on l’a laissée pour enrichir le show.
(M) : C’est Gabrielle, notre sœur à Jo et moi qui est à l’origine des photos. Elle est photographe d’art. Nous nous retrouvons dans son travail et sa vision. Toutes les photos du livret de The Way Of The All Flesh ont été prises par elle alors que les dessins sont l’œuvre de Jo.
(J) : Elle est également notre plus grande fan. Nous lui faisons écouter les démos et les ébauches de notre travail. Elle est très mélomane et son avis est très important pour nous. Elle comprend notre musique et inversement, on se reconnaît dans son art. Nous avons en commun le côté « dark » de notre travail. Elle suit l’élaboration de ce que l’on fait, elle a d’ailleurs fait la photo qui est sur la pochette de notre premier disque, Terra Incognita.
C’est d’ailleurs Christian qui pose sur cette photo. C’est dur à croire mais il était rasé à l’époque.
Christian Andreu (C) : Ils m’ont choppé, ils m’ont mis là avec une halogène devant les yeux.

(Z) : Y a-t-il un projet dans lequel GOJIRA pourrait s’investir ?

(M) : Nous avons collaboré dans le cadre d’un festival à Bordeaux qui s’appelle Ciné-concert. On a joué devant un film muet qui s’appelle « Maciste aux enfers », on a créé une bande-son sur les images. J’aimerai bien re-enregistrer ce qu’on a fait : ça reste du GOJIRA, en un peu plus ambient et acoustique. Les compos sont faites et nous sentons qu’il y a un truc à faire.
Le film en lui-même est génial, nous l’avons regardé plusieurs fois. Il y a une esthétique très particulière, les acteurs ont beaucoup de charisme et le côté désuet a un charme qui nous a emportés.

Voili, voulou, personne ne sais à quel sauce nous allons être mangé avec cette nouvelle cuvée GOJIRA. Ce qui est sûr, c’est qu’ils vont le défendre ce disque et que l’on va en entendre parler prochainement.
La sortie française de The Way Of The All Flesh est annoncée pour le 6 octobre 2008. Il n’y a plus longtemps à patienter avant de découvrir la Bête : « Prends garde, si tu ne vas pas à GOJIRA, GOJIRA viendra à toi ».