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Interview
Ayreon, le 01/12/2007
Par : Powersylv




Arjen Lucassen est à l'image de sa musique. Lunaire, passionné et grand (2.10m !). Le musicien batave en promotion à Paris pour le prochain album du groupe 01011001 (prévu le 28 Janvier 2008) nous a reçu pour parler de l'actualité d'AYREON et du nouvel album. Bavard, sympathique et cultivé, aussi passionné que passionnant, Arjen nous a ouvert bien grandes les portes de son monde …


Powersylv (P) : Salut Arjen, heureux de te rencontrer. Comme c'est la première fois, j'aimerai débuter cette interview par une question beaucoup plus générale. Peux-tu nous résumer ton itinéraire musical, tes influences, tes différents projets ?

Arjen Lucassen (A) : Du plus loin que je me souvienne, les premières influences que j'ai ressenties c'était dans les années 60, années au cours desquelles j'ai grandi. J'ai toujours été fan des BEATLES, un groupe qui a fait des choses extraordinaires. Puis au début des années 70, j'ai été attiré par le glam rock : ALICE COOPER, David Bowie, SWEET ... toutes ces couleurs, les cheveux longs, les paillettes. Je rêvais de faire de genre de choses et je m'apparentais à ces gars-là. Mais j'étais un peu tire-au-flanc pour jouer d'un instrument à l'époque. J'avais un groupe à l'école et nous faisions diverses reprises de Bowie, de CRAZY HORSES & THE OSMONDS par exemple, juste pour le fun. Et toute la classe nous applaudissait, c'était super. On faisait des shows. Puis à un moment alors que j'étais dans je ne sais plus quelle classe, un pote m'a dit "tu n'es pas fait pour cette musique, écoutes plutôt ceci". Il m'a prêté le Made In Japan de DEEP PURPLE et ce disque a complètement bouleversé ma vie et ma vision de la musique. Je me suis dit en écoutant : "C'est quoi ce truc de fou ? J'adore ça". J'ai été ébloui par le jeu de Ritchie Blackmore, ça m'a littéralement scotché. C'est là que j'ai commencé à me passionner pour la guitare, et c'est à cette époque que j'ai eu ma première. C'était une Fender bien sûr ... à moins que cela ne fut la copie d'une copie d'une copie d'une Fender (rire). Ritchie Blackmore a donc eu énormément d'influence sur ma façon de jouer. J'ai eu ensuite pas mal de petits groupes avant d'intégrer BODINE en 1979, qui était un groupe reconnu chez nous et dont j'étais fan. Je suis resté peut-être 2/3 ans avec eux avant d'intégrer VENGEANCE. VENGEANCE a été une histoire de 10 ans. VENGEANCE était connu au début des années 80 en Europe, mais essentiellement en Hollande et en Allemagne ...

(P) : Le groupe existe toujours d'ailleurs et nous avons pu les voir en 2006 en première partie d'Axel Rudi Pell ...

(A) : Ah vous les avez donc vu en France, c'est cool. Et c'était comment ?

(P) : C'était sympathique, et très fun surtout ...

(A) : Oui, je n'en doute pas.

(P) : Quand on connaît ton travail avec AYREON et les autres projets, c'est plutôt étrange d'imaginer que tu étais dans un groupe comme cela ...

(A) : C'est clair, mais c'était une autre époque aussi. Penses que la plupart des chansons qu'ils ont du interpréter pendant le show, j'ai du les écrire à l'époque. J'ai appris dans VENGEANCE que quand tu es dans un groupe, tu dois apprendre à faire des concessions et à composer avec les autres membres. L'un est fan d'AC/DC, l'autre de SAXON, le troisième de JUDAS PRIEST, un autre encore d'IRON MAIDEN. Au bout de quelques années dans VENGEANCE, j'avais déjà dans l'idée de faire un opera rock plus sérieux. Je pense que tu dois te souvenir du chanteur de VENGEANCE (Leon Goewie). C'est du genre de chanteur fou à faire le pitre sur scène, se renverser un verre de bière sur la tête, un croisement entre Bon Scott ou David Lee Roth. Et je crois que ça aurait pas collé pour le projet que j'avais en tête. Et alors que j'avais 34/35 ans, je me suis dit que ça ne pouvait plus coller. Je suis donc parti de VENGEANCE pour me lancer sur le premier album d'AYREON (The Final Experiment, 1995) et jamais je n'aurai cru qu'il aurait du succès vu le mélange des genres qu'il contenait : metal, musique classique, électronique ... Jamais je n'aurais cru qu'un public m'aurait suivi dans ce délire, alors que l'heure était à l'alternatif, au grunge et compagnie. Je me suis dit que les gens me croiraient fou de sortir un disque comme celui-là. Idem pour les gros labels et maisons de disques. Un label s'est intéressé à mon projet cependant (ndlr : Transmission Records, qui présidera aux destinées d'AFTER FOREVER et EPICA) ce qui m'a permis de sortir de disque.

(P) : A côté d'AYREON, tu avais STREAM OF PASSION aussi ...

(A) : Oui, mais je les ai quittés. A l'origine, Marcela Bovio (chanteuse de STREAM OF PASSION) était venu en tant qu'invité à l'époque de la composition de The Human Equation (2004) et j'ai vraiment aimé et apprécié son talent. J'ai alors écrit des chansons pour elle, et nous avons créé STREAM OF PASSION, même s'il était clair qu'AYREON resterait ma priorité. Elle a ensuite insisté pour que je reste au sein du groupe pour la tournée, chose que j'ai acceptée en me disant que ça pourrait être amusant. Et ça l'a été, j'ai vraiment apprécié ces concerts. Mais j'ai dû forcément m'atteler à l'écriture de 01011001 et forcément, je n'ai pu continuer l'aventure ... ce qui était d'ailleurs prévu à la base. Ils ont maintenant un nouveau guitariste et un nouveau claviériste.

(P) : Juste un mot sur The Human Equation sorti en 2004 justement. Ce disque était assez différent car tu as délaissé provisoirement tout le côté science-fiction pour un voyage un peu plus métaphysique. Quelles ont été les réactions par rapport à cet album ? En es-tu toujours satisfait ?

(A) : The Human Equation est l'album d'AYREON qui s'est le mieux vendu. C'est assez incroyable car ce disque est différent, effectivement. Peut-être que les auditeurs ont été plus sensibles à une histoire qui leur parlait davantage. Car les émotions humaines, ça parle beaucoup à chacun. Pour les fans, c'est un des meilleurs albums et je n'ai vu que des critiques positives. En tant qu'artiste, il est difficile d'expliquer pourquoi un album marche mieux qu'un autre, toujours est-il qu'il y avait de la pression pour 01011001 car il fallait donner un successeur de taille à un disque qui a été un gros succès. La seule chose que tu peux faire, c'est faire un disque différent car si tu veux faire la même chose qu'un de tes albums qui a eu du succès, tu cours à l'échec.

(P) : Venons en à 01011001. Tu es de retour dans le monde de la science-fiction, un thème que tu affectionnes particulièrement. Quel est le concept cette fois ?

(A) : 01011001 est lié à Into The Electric Castle (1998). Electric Castle décrit les expériences d'aliens nommés Forever sur différents humains afin de tester leurs émotions car ces aliens ont perdu leurs émotions. Ici avec 01011001, on cherche justement à découvrir comment ceux-ci ont perdu leurs émotions. 01011001 met donc le focus sur les aliens Forever et on a comme cadre leur planète, la planète Y. Planet Y est d'ailleurs le titre du premier CD de l'album, le second étant Earth. Et pourquoi ces aliens ont-ils perdu leurs émotions ? Tout simplement parce qu'ils sont devenus dépendants de leurs technologies ... et c'est ce qui est en train de se produire progressivement sur Terre. On peut faire un parallèle entre leur monde et le notre.

(P) : 01011001 est un titre étrange. La première fois que je l'ai vu, j'ai pensé à une date. Puis comme je suis informaticien, le naturel est revenu et j'ai pensé à du code binaire. Quel est donc l'origine de ce titre ?

(A) : Le titre original était The Sixth Extinction, qui est un nom difficile à prononcer d'ailleurs (rire). J'ai voulu un titre plus simple qui ait une portée un peu plus universelle. Ca se rapporte effectivement à une dimension binaire, simple : "0/1", "oui/non", "on/off" ... on peut imaginer ce qu'on veut. Idem pour d'autres symboles cachés dans l'album : par exemple, la planète Y (ndlr : qui se prononcer why") pose la question du "Pourquoi", pourquoi nous sommes ici, etc ... C'est encore un album avec de multiples sens de lecture.

(P) : Le premier morceau s'appelle "The Age Of Shadows (including We Are Forever)". Ca veut dire que tu as rassemblé 2 morceaux en 1 seul ?

(A) : Oui, ce sont 2 chansons imbriquées l'une dans l'autre, car "We Are Forever" est normalement une chanson à part entière, non une partie de "The Age Of Shadows". Je savais pas comment nommer la chanson résultante. Alors du coup, je me suis dit : Ok, appelons-là "The Age Of Shadows (including We Are Forever)". Ca peut paraître étrange mais je ne savais pas trop comment faire autrement (rire).

(P) : Comme tu disais, le premier CD s'appelle Planet Y, le second Earth. Pourquoi cette division ?

(A) : Le premier CD se situe donc sur la planète Y et raconte comment Forever perd ses émotions. Le second a pour cadre la Terre et illustre une théorie qui raconte que notre ADN proviendrait d'une autre planète. Si tu lis des livres sur l'évolution, tu vois que cette théorie est très sérieuse et évoque l'arrivée de notre ADN sur Terre via une météorite, un astéroïde ou quelquechose comme ça. Cette météorite arrivée sur Terre il y a 65 millions d'années aurait aussi provoqué l'extinction des dinosaures. Mais cet ADN, a-t-il été conçu et transmis sur Terre dans un certain but ? Bref, avons-nous été créé dans un but bien précis ?

(P) : Beaucoup d'énigmes et de mystères donc dans ce deuxième volet d'01011001. Mais dis-moi, y a-t-il un personnage principal ici, comme pouvait l'être celui de James LaBrie (DREAM THEATER) dans The Human Equation ?

(A) : Le personnage principal est tout simplement l'alien appelé Forever. On peut faire un parallèle avec Star Trek. Connais-tu Star Trek ?

(P) : Ben euh, pas vraiment malheureusement ...

(A) : Dans Star Trek, tu as des créatures appelées les Borgs, avec leur navire le Cube Borg. Ce sont des cyborgs qui sont à la fois un groupe d'entités, mais l'ensemble de ces entités forment une seule entité, le Borg. Comme si chaque entité était le constituant d'un seul immense organisme. Cependant chaque entité se pose des questions du genre "Ai-je le droit de faire ceci, ou cela ?". Et bien l'Alien Forever fonctionne de la même façon. Tous les chanteurs représentés dans le livret du disque sous la mention "Forever" (ndlr : il y a entre autres Tom Englund d'EVERGREY, Steve Lee de GOTTHARD, Jorn Lande, Anneke Van Giersbergen et bien d'autres) représentent les constituants d'un seul organisme alien : Forever. Les autres chanteurs sont (ndlr : Ty Tabor, Simmons Simmons, Phildeaux Xavier ... ) sont tout simplement des terriens.

(P) : Encore une fois effectivement, tu as invité une flopée de chanteurs et de chanteuses talentueux. Il y a des habitués comme Floor Jansen ou Anneke Van Giersbergen qui chantent sur d'autres albums d'AYREON. D'autre part, de nouvelles voix font leur apparition comme celle de Simone Simmons, Tom Englund, Steve Lee et autres. Pourquoi avoir invité encore une fois certains des chanteurs/chanteuses qui ont déjà chanté par le passé chez AYREON et a contrario, comment as-tu sélectionné les nouveaux venus ?

(A) : Pour les "habitués" comme tu dis, je leur ai proposé une nouvelle fois de venir apporter leur contribution tout simplement parce que j'aime leurs voix et qu'ils sont tout simplement excellents. Je crois que sans eux, sans leurs voix, il aurait manqué quelquechose. Pour les autres, c'est tout simplement parce que j'ai découvert leurs voix et que j'ai beaucoup aimé, suite notamment à des fans qui m'ont suggéré des choses du genre: "Il faut que tu fasses venir et que tu écoutes untel ou untel". J'ai écouté chacun de ces vocalistes et je me suis dit qu'effectivement, ils colleraient tout-à-fait à mes travaux dans AYREON.

(P) : Est-ce que le fait que Jorn Lande et Daniel Gildenlöw (PAIN OF SALVATION) ont participé au dernier épisode de Genius, l'opera metal de Daniele Liverani t'a influencé dans ce choix ?

(A) : Non, du tout. Mais euh, je ne savais pas du tout qu'ils avaient participé à Genius ... il faut dire que je ne connais que le premier épisode.

(P) : Le troisième est sorti récemment.

(A) : Ok, tu me l'apprends (rire). Je connais un peu Daniele car le premier Genius ressemblait pas mal à Into The Electric Castle et je lui avais écrit en lui disant : "Eh tu m'as piqué mon idée". Et il m'a répondu tout confus : "Non, je t'assure, j'adore AYREON, jamais j'aurais osé ..." (rire). Il m'a envoyé l'album et effectivement il y avait pas mal de différences. Depuis on est ami. Pour en revenir à ta question, en ce qui concerne Daniel Gildenlöw, je l'ai invité parce que pas mal de fans me l'ont conseillé. Et effectivement, son boulot est excellent. Jorn Lande est également super

(P) : Oui, sa performance sur "Comatose" est absolument splendide ... et quelle belle imitation de David Coverdale (rire) ...

(A) : Oh oui (rire).

(P) : Est-ce que tu as déjà en tête l'idée du chanteur (ou du type de chanteur) qui peut intervenir sur tel ou tel passage, tel ou tel titre alors que tu es encore en train de composer ... et composes-tu du coup en fonction de la personne qui sera derrière le micro ?

(A) : Non, ça arrive bien après. Tout d'abord, quand je compose, je commence par les parties instrumentales. Puis là je commence à contacter les chanteurs. Ensuite je commence à écrire l'histoire et le met les vocalistes en face de leurs parties de l'histoire. Enfin les paroles s'écrivent et sont fournies aux chanteurs.

(P) : Toujours dans le cadre d'AYREON, es-tu influencé par tout ce que tu écoutes aujourd'hui ? Je suppose que tu écoutes pas mal de musiques différentes.

(A) : Tout à fait. N'importe quelle musique peut influencer AYREON ...

(P) : Est-ce qu'il t'es déjà arrivé, en écoutant un morceau, une musique, d'avoir un déclic qui te fait dire : "Je veux ce chanteur/cette chanteuse sur le prochain AYREON" ?

(A) : Oui, d'ailleurs tu peux voir que sur 01011001 il y a des chanteurs inconnus ou peu connus comme Wudstik, Marjan Welman ... ou encore Phildeaux Xavier. J'aime l'idée de donner une chance à de nouveaux talents. C'est toujours une combinaisons de chanteurs reconnus et d'autres qui sont encore un peu dans l'ombre.

(P) : Je crois que le nom de Phildeaux Xavier commence à se faire connaître. J'ai un collègue chroniqueur sur Nightfall qui connaît ce chanteur et son groupe et qui me transmets cette question (ben oui, quelle grande famille Nightfall) : comment as-tu connu Phildeaux Xavier ?

(A) : Il m'avait envoyé il y a quelques années un CD où il chantait ... mais malheureusement celui-ci a pris un peu la poussière dans un premier temps car je n'avais franchement pas eu le temps de l'écouter, d'autant que je ployais sous le fardeau de plusieurs CD comme cela à écouter. Puis j'ai enfin trouvé le temps au bout d'un moment et j'ai trouvé que ce gars avait du talent. J'ai beaucoup aimé. Je l'ai alors contacté et il m'a expliqué qu'étant un grand fan d'AYREON (il est sur la mailing-list du groupe, sur le forum ...), il avait tenté sa chance. Il m'a alors envoyé davantage de matériel et je dois avouer que j'aime beaucoup ce qu'il fait. Il fait partie de mon top 10 à ce jour. Le dernier album de son groupe Doomsday Afternoon est absolument fantastique et ce groupe mérite d'être connu. Il fait donc quelques parties de chant sur 01011001 mais je crois que nous travaillerons à nouveau ensemble car il a vraiment du talent et c'est de plus devenu un ami.

(P) : Est-ce qu'il t'est déjà arrivé qu'un chanteur refuse ton invitation sur un album ?

(A) : Oui, bien sûr. Il y en a qui n'ont tout simplement pas le temps, d'autres qui me répondent qu'ils n'aiment pas le metal progressif, qu'ils n'aiment pas les concept-albums ...

(P) : Des noms, des noms (rire) !

(A) : Bon (rire) ... il y a par exemple Ray Wilson (ex-chanteur de STILTSKIN, qui a joué aussi avec GENESIS). Je l'avais invité, il a écouté la musique et il avait l'air enthousiaste. Mais dès qu'il a su que c'était un concept-album, il n'a plus voulu participer. J'ai vraiment pas compris sur ce coup-là. Quel dommage. Enfin bon ...

(P) : J'ai été impressionné en 2000 par le fait que tu aies réussi à faire venir Monsieur Bruce Dickinson sur un titre de l'album Flight Of The Migrator. Des souvenirs de cet enregistrement ?

(A) : Oh que oui ! Il n'y a rien de plus fantastique que de travailler avec des personnes dont tu as été fan. Si tu m'avais dit il y a quelques années que Bruce Dickinson, le chanteur d'IRON MAIDEN, viendrait chanter ta chanson dans ton studio, je t'aurais rétorqué : "Mais oui, bien sûr, c'est cela ...". Il avait répondu à mon invitation puis il est venu. Il se tenait là, devant moi, ça paraissait si normal et si bizarre à la fois. Et puis, c'est le genre de mec qui sort de sa douche, qui met sa serviette autour de sa taille et qui passe devant toi en te parlant, comme ça. Incroyable. C'était vraiment un moment inoubliable. Une de tes idoles de toujours qui chante une de tes chansons, quel plus grand plaisir peut-il y avoir ?

(P) : Le fait d'avoir plusieurs chanteurs qui interprètent des personnages est une des caractéristique principale des albums d'AYREON, c'est un peu ta marque de fabrique. Une question peut-être un peu folle : peut-on imaginer un futur album d'AYREON avec un seul chanteur : toi ?

(A) : (rire) Impossible, ça ne serait pas AYREON. Ce serait un album solo d'Arjen Lucassen. J'aimerai en faire un. A chaque fois je me met au travail en me disant que je devrais faire un album solo. Et à chaque fois ça se transforme en un album d'AYREON. Parce que j'écris un titre, je chante dessus ... et à chaque fois il y a des réflexions du genre : "Non, ça colle pas. Mais ce titre collerai bien pour untel" ... et ainsi de suite ... et l'album devient un monstre incontrôlable. Et la prochaine fois, je sais que je faillirais encore. Je crois que faire un album solo est un truc trop simple pour moi.

(P) : Y aura-t-il des éditions spéciales de l'album ?

(A) : Oui. Il y aura l'édition normale, une édition spéciale et une édition limitée. L'édition spéciale aura une forme de boîte (box) comme pour The Human Equation avec un double CD et un DVD. L'édition limitée contiendra de surcroît un livret de 36 pages qui explique toute l'histoire. Le DVD contient un documentaire de 50 minutes sur l'enregistrement de l'album, avec les parties de chaque chanteur, une interview de chacun d'entre eux. Il y aura aussi des bonus, un petit film ... plein de choses.

(P) : Autre question un peu folle sur quelquechose qui prendrait énormément de temps, de moyens, de logistique : peut-on imaginer la transcription d'un album d'AYREON sur scène ?

(A) : Ta question n'est pas si folle que ça car tout le monde me le demande (rire). Franchement, c'est pas possible, tu dois t'en douter. Ce dernier album regroupe 25 musiciens invités. Et rien qu'avoir un chanteur pour un enregistrement pour une journée, c'est l'enfer. De plus, il n'y aurait pas qu'un show, mais plusieurs. Chacun a son propre groupe, ses impératifs. Ca serait éventuellement possible avec des chanteurs inconnus, mais tu sais comment sont les fans : ils voudraient voir les vrais chanteurs.

(P) : L'album sort le 28 Janvier 2008 en Europe. Quels seront tes projets par la suite ?

(A) : Tout ce que je sais, c'est que je ne peux pas prendre de vacances. Je ne peux arrêter de créer. Et quand je veux créer c'est pour ce fameux album solo et puis ... tu connais la suite (rire). Mais bon, je voudrais essayer de sortir quelquechose de plus immédiat qu'un album d'AYREON qui prend beaucoup de temps. Peut-être que finalement j'arriverai à sortir ce disque solo, qui sait ? Enfin, je suis plutôt du genre à ne pas prévoir, à laisser venir les choses naturellement. Nous verrons donc bien ce qui se passera après.