Voila le Hellfest, c’est fini, et autant l’annoncer, ce fut une réussite sur tous les plans. L’organisation était excellente, bien rodé malgré quelques retards dans les horaires de groupes dans les fins de journées. Mais cela ne posait pas de problèmes puisqu’il était impossible de rater un concert grâce aux horaires décalés entre les deux scènes. La bonne ambiance était au rendez-vous, tout le monde a été très respectueux des lieux, et tout s’est déroulé dans la bonne humeur. Le Hellfest qui ne partait pourtant pas gagnant suite aux problèmes qu’a rencontré le Fury Fest l’année dernière, s’en sort avec les honneurs. Maintenant, il ne reste plus qu’à croiser les doigts pour que le Hellfest soit de retour l’année prochaine. En attendant chers lecteurs, préparez-vous à headbanguer, voici le live-report.
DAGOBA La sortie du dernier bébé des marseillais What Hell Is About a crée un joli buzz autour de ce jeune groupe de power metal. D’ailleurs, le public est au rendez-vous et leur fait un accueil chaleureux. Après une intro très Dimmu Borgienne, le groupe déboule comme une furie avec le diptyque « What Hell Is About » / « Die Tomorrow (What If You Should ?) ». Le son est un peu brouillon, mais qu’importe, le but est de prendre sa ration de plaisir instantané. Le combo est bien en place, Shawter se dépense sans compter, tant et si bien qu’il peine un peu plus sur les parties claires. Je pense notamment à la bombe « The Things Within » qui m’a un poil déçue sur scène, par manque de limpidité. Mais le groupe n’aura pas de mal à se mettre le public dans la poche, en le faisant pogotter comme il se doit. Shawter est tellement enthousiaste qu’il devient un poil stéréotypé avec ces « putains » marseillais toutes les dix secondes. Si la set-list était énormément tournée sur le dernier album, DAGOBA n’oubliera pas ses fans de première heure en reprenant deux titres du premier disque éponyme à la fin du set. Bref, ce disque fut à l’image de la musique du combo : plaisant et énergique. (Vivi)
SOULFLY Je suis en plein milieu du concert d’OPETH quand j’entends le début de celui de SOULFLY (seule erreur de l’organisation qui a fait commencer SOULFLY trop tôt). Bien évidemment je cours comme un dératé (désolé pour les fans d’OPETH) pour arriver au milieu de « Prophecy ». Premier problème : le son est trop lourd et donc très approximatif (peut-être qu’ils ont le même ingé son que CRADLE OF FILTH^_^). Deuxième problème : Pourquoi quand on vient de sortir un album aussi bon que Dark Age, on ne commence pas par un des nouveaux titres ? Et surtout, pourquoi on n’en joue qu’un seul pendant toute la soirée (à savoir « Carved Inside ») ?! Passé ces deux points, ce concert fut comment dire : PARFAIT !!!!! En même temps on ne va pas apprendre à Mr. Cavalera à gérer son affaire. On pourrait penser qu’avec une carrière aussi exemplaire, il aurait pu se reposer sur ses lauriers, mais rien, quedale, zob, le Bob Marley du metal déborde d’énergie, chante (ou plutôt gueule) divinement bien, tient son public comme un obèse tient son big mac. Il n’hésite d’ailleurs pas à faire monter un fan sur scène pour lui faire jouer de la percussion. Mention spéciale également à Marc Rizzo qui saute de partout. Alors oui on s’en est pris plein la gueule, surtout que quelques chansons de son ancien groupe légendaire ont été joué dont « Roots Bloody Roots », « Refuse/ Resist » ; on a même eu droit à « Policia ». Ah oui putain ça fait du bien ! (Roots Paco Roots) Samedi 24 juin : AS I LAY DYING Aujourd’hui c’est Heavy Metal et Metalcore en perspective. Les chemises patch sont de sortie, ainsi que les T-Shirts de CRADLE OF FILTH. Après avoir raté CORTEZ, et vu que la fin du set de TAINT, ma déception sera plus ou moins oubliée avec AS I LAY DYING. Moi qui ne porte pas vraiment le metalcore dans mon cœur, AS I LAY DYING risque de me faire changer d’avis. Largement moins cucu qu’un BULLET FOR MY VALENTINE bien aseptisé, AS I LAY DYING prouve qu’on peut faire du metalcore bien déchaîné, sans caser 36 refrains en chant clair à n’importe quel moment. Le son est massif, puissant, j’ai cependant regretté le fait qu’on n’entende pas assez le chant clair (défaut récurrent lors de ce fest d’ailleurs). Mais sinon, c’est du tout bon, ça passe super bien sur scène, c’est pêchu, parfaitement en place, les zicos bougent bien ... Bref, ça m’a donné une bonne petite patate. Et même si AS I LAY DYING ne révolutionne pas le genre, c’est peut être l’une des rares formations qui s’en sortira avec le temps. (Vivi)
AGNOSTIC FRONT Nous voila désormais sur la route du Hardcore à la New-Yorkaise avec les mythiques AGNOSTIC FRONT. Autant le dire, je pensais voir ZYKLON, mais les deux groupes ont été inversés, et je n’étais pas au courant. Une surprise qui fut vite désagréable. Si le groupe a de l’énergie (on a eu droit a un beau circle pit), le jeu scénique tout comme la musique sont redondants, les mimiques sont les mêmes, on sautille à gauche, puis à droite, puis à gauche, puis à droite … la voix était vraiment mauvaise, forcée, et au bout de 2 chansons, il n’arrivait plus à enchaîner tellement il était essoufflé. Quel gâchis, le mythe d’AGNOSTIC FRONT ne fut pas à la hauteur … (Vivi) ARCH ENEMY Voila certainement le concert que j’attendais le plus en ce samedi. Après les avoir vu lors de la dédicace où j’ai été un peu refroidi par leur attitude « blasée » (mis à part Angela souriante et douce, qui est tout l’opposé de son image de frontwoman), j’espérais bien que ce concert allait me satisfaire pleinement. Les balances prennent du retard, et lorsque les lumières s’éteignent, c’est la chanson « Summoning Of The Muse » de DEAD CAN DANCE qui fait office d’intro. L’excitation est palpable, et lorsque le groupe déboule, une énorme pression au niveau des premiers rangs me compresse contre la barrière de sécurité. « Nemesis » ouvre la marche, et premier constat : le son est mauvais, tout du moins devant. La voix d’Angela est difficile à discerner et le son est vraiment très brouillon. J’en suis arrivée à me demander : c’est le refrain ou le couplet ? Angela, comme à son habitude, est une véritable guerrière qui dévore toute l’assistance en quelques secondes. Le groupe enchaîne sur une set list assez variée, qui reprend chaque tube du combo avec les classiques « Ravenous », « Dead Eyes See No Future », « Burning Angel » ou encore « We Will Rise » qui ferme la marche. Le son ne s’améliorera pas beaucoup, même si certains titres s’en sortent mieux que d’autres (« Ravenous » et « My Apocalypse » par exemple). Le groupe est très mobile, chaque membre ne tentant pas de se mettre en avant plus que l’autre, et le nouveau guitariste semble parfaitement intégré. Leur professionnalisme n’est plus à faire, mais j’ai trouvé que le groupe fonctionnait un peu en pilotage automatique. L’ambiance est survoltée dans le pit (un très fin « Angelaaa à poil » fusera dans le public), même s’il manque un brin de folie à tout ça. Heureusement Angela tire son épingle du jeu grâce à son charisme vraiment impressionnant. Cette nana a plus de testostérones que tous les membres de CANNIBAL CORPSE réunis ^_^. Au final, on tient un concert assez bon, même si j’en attendais plus de leur part. Ce sera pour la prochaine fois. (Vivi)
AMEN RA Voici probablement l’un des meilleurs concerts de ce festival. Faisant un peu figure d’OVNI au sein de la programmation (avec CORTEZ et TAINT), AMEN RA propose un postcore/sludge torturé et émotionnel. Le son est d’une lourdeur vombrissante, et le groupe, complètement connecté à sa musique, va retourner les tripes de toute l’assistance. Le chanteur, véritable autiste, passe une bonne partie du concert dos au public et lorsqu’il se retourne, c’est pour expulser toute sa rage, comme si sa dernière heure avait sonné. Le public, peu nombreux, va petit à petit se laisser prendre par les ambiances. Si au début, une bonne partie du public restait statique, beaucoup vont finir par headbanguer. Intense, impressionnant … magistral ! (Vivi) GOJIRA Et c’est reparti avec les frenchies les plus en vus du moment. D’ailleurs, beaucoup sont venus pour les voir, à en juger par le nombre de T-shirt GOJIRA qui ont croisé mon regard. Alors, c’est simple, ils vont tout écraser sur leur passage. Largement meilleur que le concert de Lyon au CCO il y a 6 mois, nos écolo-metalleux vont produire un show sans faille. Joe bouillonne et envoie sa colère à un public très réceptif. Ca lamine sévère, le son est très gros (même si la batterie couvre un peu le reste des instruments), la set-list variée pioche dans chaque album : du monstrueux Backbone en passant par Remembrance ou Love, les trois albums de GOJIRA sont très bien représentés. Ajoutez à cela des musiciens humbles et sympathiques qui ont pris le temps de discuter avec chaque fan lors de la dédicace, et vous obtenez un concert quasi-parfait. (Vivi) NILE Bon ben garçon j’vais t’expliquer un truc à toi et à ton tee-shirt de BULLET FOR MY VALENTINE : NILE C’EST DU DEATH et pas n’importe quel Death, puisqu’on parle ici de Brutal Death Technique (on est pompeux ou on ne l’est pas) ! Comment te décrire NILE ? Ben tu vois ton metalcore, c’est le film érotique du dimanche soir sur M6, alors que NILE c’est le gonzo de référence du sex chop de ta rue, mais attention gonzo propre hein ! On parle de NILE pas d’AVULSED ou d’ABORTED ^_^ ! Alors pour t’expliquer le live que t’as loupé : ils sont arrivés après la somptueuse intro égyptienne qui introduit leur dernier album Annihilation Of The Wicked, et ensuite ce fut l’orgie ! Du blast, du blast et quand il n’y en a plus … en fait il y en a encore. Donc bien sur headbanging obligatoire (de toute façon tu ne peux pas y résister) et orgasme ! En plus pendant tout le concert Karl Sanders il a sourit donc il est cool, donc c’est cool d’écouter du Death, donc ECOUTE DU DEATH ET VA T’ACHETER DU NILE. (Roots Paco Roots) MADBALL Je partais avec de gros à priori pour ce show. N’ayant pas été convaincu par AGNOSTIC FRONT, je ne voyais pas trop ce qui pouvait me séduire dans MADBALL. C’est du hardcore à la New-yorkaise, et en plus les chanteurs de MADBALL et AGNOSTIC FRONT sont frères. Bien mal m’en a pris, ce concert fut excellent. Bon, niveau musique, ça reste du pur hardcore new-yorkais avec la voix syncopée et la gestuelle si propre au genre. Mais alors niveau ambiance, ça a bien déchiré. C’était super dynamique, le chanteur passait à courir d’un bout à l’autre, et on a eu droit à quelques moments de gloire : lorsque celui-ci est monté sur les énormes baffles ; un type se jetant du haut de ses mêmes baffles ou encore le bateau gonflable slamant au dessus du public. L’ambiance était à l’amusement, et malgré ma fatigue, MADBALL m’a réveillé en deux temps trois mouvements ! (Vivi) OBITUARY La nuit tombe et les nuages sont tous regroupés au dessus de la scène. Tout semble calme (même trop puisque des petits problèmes techniques semblent retarder le début du concert) puis le groupe arrive et là ... c’est la déception ... du moins juste pour l’instrumentale « Redneck Stomp » (trop de basses ont été réglées sur la Main stage et ce pendant tout le festival) car ensuite c’est l’apocalypse, le chaos, l’orgasme Death Metallique et ce dès les premières notes d’« On the Floor ». Tout est impérial : le son (qui s’est entre temps éclairci) est énorme, les musiciens sont à l’aise, et puis John Tardy … Que dire de plus sinon que sa voix mériterait d’être exposée au Louvre ! L’ambiance dans la fosse est à son paroxysme grâce à une set list magnifique. Tous les hits sont joués : “Chopped in Half”, “Find the Arise”, “Till Death”, “Slowly We Rot”… bref que du lourd ! Sans aucun doute un des meilleurs concerts du Hellfest. (Roots Paco Roots) |