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Festival
Finnish Metal Expo
Par : Dreamslayer




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Pendant hivernal du Tuska Open Air (il est organisé par la même association), le Finnish Metal Expo regroupe chaque mois de février depuis 2005 tous les acteurs du microcosme metallique finlandais, voire européen : groupes, fans, labels, magazines, gros webzines, promoteurs, festivals, disquaires, et même tatoueurs ou vendeurs de boissons énergisantes ! Deux jours durant, une ancienne usine reconvertie en centre d’exposition accueille donc plus de 5000 visiteurs, dont une part de plus en plus importante d’étrangers (j’ai du croiser une bonne dizaine de français venus spécialement pour l’événement) pour un salon couplé à un festival et à la cérémonie des Finnish Metal Awards. Il fallait bien ça pour faire sortir les gens de chez eux dans les conditions arctiques qui prévalaient cette semaine-là !





JEUDI

La veille du Finnish Metal Expo se tenait un séminaire réunissant la fine fleur de l’industrie européenne du metal (Nuclear Blast, Roadrunner, Century Media, Spinefarm, Peaceville, ICS Festival Service, King Foo Entertainment, Continental Concerts, les studios Finnvox, Terrorizer, Metal Hammer, etc …) autour des questions liées aux medias sociaux et à l’avenir de la presse papier. Le soir, mise en bouche au Nosturi avec au programme ARMOUR, BARREN EARTH et FINNTROLL. En raison d’obligations estudiantines, je n’ai pu assister qu’au concert des seconds nommés.





BARREN EARTH est un tout jeune groupe au line-up de rêve (deux ex-AMORPHIS, deux MOONSORROW, Sami Yli-Sirniö de KREATOR / WALTARI et Mikko Kotamäki de SWALLOW THE SUN), qui lui a rapidement valu une réputation de ‘supergroupe’. Si le terme est souvent employé pour désigner des groupes bancals à la motivation commerciale, il en est tout autrement avec BARREN EARTH dont l’excellent premier album sortait quelques semaines après le Finnish Metal Expo. Le concert du Nosturi était seulement le deuxième de l’histoire du groupe, mais cela ne transparaissait à aucun moment. Il faut dire que la plupart des membres avaient déjà joué ensemble dans divers projets. La musique de BARREN EARTH, parfait mélange du vieil AMORPHIS et d’OPETH, se prête magnifiquement bien au live. Casquette vissée sur la tête et complètement statique, Mikko Kotamäki a la même attitude glaciale que dans SWALLOW THE SUN mais sa voix puissante et profonde est impressionnante de justesse, aussi bien dans le growl que dans le chant clair !





Les chœurs sont exécutés collégialement par l’ensemble du groupe, même le batteur Marko Tarvonen. Le claviériste Kasper Mårtenson chante seul sur quelques passages et distille des mélodies de clavier qui semblent directement issues de Tales From The Thousand Lakes (pour l’anecdote, le gaillard est tout de même le compositeur de « Black Winter Day » !). Sami Yli-Sirniö contraste un peu par son attitude enjouée, ce doit être sacrément rafraichissant pour lui de jouer sur des petites scènes ! La musique de BARREN EARTH est très variée, entre brûlots death, passages prog et interludes planants. Le groupe prend son temps, la plupart des morceaux sont interprétés un peu plus lentement que sur album, ce qui ne fait qu’ajouter à leur majesté. Se dégagent particulièrement « The Ritual Of Dawn » et ses riffs amorphisiens, le petit bijou de versatilité « Flicker », à la structure rappelant OPETH et le magistral « Floodred », dont l’outro progressive clôt le concert sur une note délicieusement épique. Un sans faute qui me fait placer d’immenses espoirs en ce groupe !





VENDREDI

Le Finnish Metal Expo à proprement parler commence avec une ‘clinique de composition’ de Tuomas Saukkonen, l’homme-orchestre derrière BEFORE THE DAWN et BLACK SUN AEON, entre autres projets, accompagné par Kai Hahto, le batteur de SWALLOW THE SUN et de WINTERSUN. La mission du duo : composer un morceau en une demi-heure, en partant de rien et en prenant en compte des suggestions du public.





Moment fort distrayant et plutôt instructif. J’ai été bluffé par la communication entre les deux musiciens, qui arrivaient à décrire toute une séquence de guitare ou de batterie par quelques adjectifs, et par des passages d’improvisation brillants. Le résultat fut un morceau de death mélo tout à fait correct, avec des paroles en yaourt improvisées. Quand on voit ce qu’il est capable de créer en 30 minutes, on comprend mieux l’incroyable productivité du sieur Saukkonen !





Vient ensuite le tour de KORPIKLAANI pour le premier véritable concert de la journée. Le hall où se situe la scène principale se remplit timidement, après-midi de semaine oblige. Choix judicieux pour débuter le festival, car ces hommes des bois instaurent rapidement une grosse ambiance avec leur chansons à boire et leur musique festive. La setlist brasse tous les albums du groupe, avec une logique prédominance des morceaux chantés en finnois. Le chanteur Jonne Järvelä illumine le public de son sourire bright, que ce soit derrière la guitare ou le tambour de shaman pour « Kipumylly ». Mention spéciale à « Cottages And Saunas » et « Happy Little Boozer », qui déclenchent des pogos bon enfant.





Setlist KORPIKLAANI :
01.Vodka (Karkelo, 2009)
02.Journey Man (Voice Of Wilderness, 2005)
03.Cottages And Saunas (Voice Of Wilderness, 2005)
04.Erämaan Ärjyt (Karkelo, 2009)
05.Kipumylly (Korven Kuningas, 2008)
06.Viima (Tervaskanto, 2007)
07.Juodaan Viinaa (Karkelo, 2009)
08.Paljon On Koskessa Kiviä (Korven Kuningas, 2008)
09.Tuli Kokko (Tales Along This Road, 2006)
10.Crows Bring The Spring (Spirit Of The Forest, 2003)
11.Wooden Pints (Spirit Of The Forest, 2003)
12.Happy Little Boozer (Tales Along This Road, 2006)





Je me dirige ensuite vers la petite scène, située de l’autre côté de la zone d’exposition, pour une clinique d’Euge Valovirta, guitariste de SUBURBAN TRIBE et de GODSPLAGUE. En l’absence de conseils pratiques comme de virtuosité, rien de bien passionnant à se mettre sous la dent pendant ces 30 minutes.





Un peu plus tard, la clinique de Lauri Porra - surtout connu en France en tant que membre de STRATOVARIUS depuis 2005, mais référence absolue de la 4 cordes pour tous les bassistes de Finlande, des amateurs de jazz jusqu’aux metalleux – est bien plus intéressante. Après une relecture de la « Valse Triste » de Jean Sibelius (le plus grand compositeur de classique finlandais, accessoirement … arrière-grand-père de Lauri Porra), il prouve avec des passages d’impro à couper le souffle que sa réputation est loin d’être usurpée (ami lecteur, ouvre un second onglet, et cherche ‘Lauri Porra bass clinic’ dans YouTube, tu comprendras …).





Et en toute décontraction, avec humour et simplicité. Respect ! Il montre ensuite les différentes manières de se servir de son pouce, puis est rejoint sur la fin par le guitariste de son projet solo, Timo Kämäräinen, pour un morceau de son dernier album et pour un long jam génial partant d’un riff de LED ZEPPELIN. De la télépathie musicale – sidérant.





Entre les deux cliniques, petit détour par la scène principale où se produisent les jeunots de KIANA. Du death metal mélodique mais bien trop moderne pour moi, rappelant par moments MYGRAIN en moins bien, flirtant parfois dangereusement avec le metalcore. Bof bof.





Après un rapide repas, je retourne vers la scène secondaire pour un alléchant "Marco Hietala Experience". Intitulé quelque peu trompeur, puisqu’il s’agira en réalité d’une interview du bonhomme par le journaliste star Jone Nikula (connu du grand public en tant qu’ex-juré d’Idols, notre Philippe Manœuvre en quelque sorte). Une demi-heure néanmoins passionnante, le bassiste étant réputé pour son humour caustique et son peu d’affection pour la langue de bois.





Routine du tour-bus, impact de la célébrité, gestion de la vie familiale, tripotage de sa basse dans l’intimité de son salon, approche différente de la composition pour NIGHTWISH et TAROT, le champ des sujets abordés fut vaste. Il en ressort que Marco Hietala adore provoquer et se faire passer pour un rebelle – faire hurler ses parents en se laissant pousser les cheveux et en jouant dans un groupe de metal dans les années ’80 comme faire hurler les ayatollahs du metal en participant à la version locale de l’émission de téléréalité « La Bataille des Chorales » (au succès en Finlande à la hauteur du flop en France) ou à un tribute au Renaud finlandais. Anecdote intéressante pour les amateurs de NIGHTWISH, le morceau « The Islander » est né d’un simple jam à la guitare sur le canapé familial.





Le programme continue sur la scène principale avec DOOM UNIT, un jeune groupe de trentenaires qui a eu la chance de gagner le concours organisé par la radio Radio Rock et dont deux singles ont été par conséquent matraqués sur les ondes de la station depuis l’été 2009. Deux morceaux efficaces de heavy/stoner, à la production en béton armé et aux refrains imparables. La preuve que l’enregistrement en studio peut faire des miracles, parce qu’en live c’est très faible. DOOM UNIT a beau tenter d’insuffler de l’énergie dans son jeu, les morceaux restent très plats, sans aucune puissance. Cela ne pourra que s’améliorer avec l’expérience de la scène, ceci-dit. Le chanteur est en revanche la plupart du temps à côté de la plaque, j’ai presque de la peine pour lui lorsqu’il pousse sa voix comme sur le refrain du tube « Killing Time ». Son chant posé est bien plus convaincant, un groupe dans la veine de PARADISE LOST ou de KATATONIA lui siérait bien mieux. A revoir éventuellement dans quelques années…





Vient ensuite le tour du groupe que j’attendais le plus aujourd’hui et que voyais en live pour la première fois : HYPOCRISY. Visiblement je n’étais pas le seul, puisque le hall s’est soudain rempli pour accueillir les Suédois. Le concert débute sur des chapeaux de roue avec les rouleaux compresseurs du dernier album en date, l’excellent A Taste Of Extreme Divinity. Peter Tägtgren et ses acolytes font preuve d’une énergie impressionnante et ne cessent de headbanguer pratiquement qu’entre les morceaux ! Dommage que le son ne soit vraiment pas à la hauteur, et que par conséquent certains titres soient difficiles à reconnaître dans cette bouillie sonore …





La setlist mélange intelligemment les différentes périodes du groupe, histoire de plaire à tout le monde. Je retiendrai comme moments forts le hit « Eraser » et surtout le totalement dévastateur « Let The Knife Do The Talking » (la « chanson d’amour » de la soirée, dixit Peter) ! Gimmick amusant, HYPOCRISY s’efface avant le rappel et remonte sur scène à 22h47 précises pour jouer … « Roswell 47 », avant l’hystérique « Warpath » pour clore le set en beauté. J’ai toujours aimé les concerts de Peter Tägtgren avec PAIN, j’adore désormais ceux avec HYPOCRISY !





Setlist HYPOCRISY :
01.Valley Of The Damned (A Taste Of Extreme Divinity, 2009)
02.Hang Him High (A Taste Of Extreme Divinity, 2009)
03.Fractured Millenium (Hypocrisy, 1999)
04.Eraser (The Arrival, 2004)
05.Medley : Pleasure Of Molestation / Osculum Obscenum / Penetralia (Osculum Obscenum, 1993 / Penetralia, 1992)
06.A Coming Race (The Final Chapter, 1997)
07.Let The Knife Do The Talking (Virus, 2005)
08.Weed Out The Weak (A Taste Of Extreme Divinity, 2009)
09.Fire In The Sky (Into The Abyss, 2000)
----- Rappels -----
10.Roswell 47 (Abducted, 1996)
11.Warpath (Virus, 2005)







On enchaîne avec l’autre groupe étranger de marque du FME : SATYRICON. Comme à chaque fois, les Norvégiens vont me retourner la cervelle avec leur lecture très personnelle du black metal. Pourtant, The Age Of Nero me laisse plutôt froid. Oui mais voilà, en live la recette est diablement efficace, et entre deux titres des albums antérieurs on se prend à s’époumoner le refrain de « Black Crow On A Tombstone » la bave au coin de la lèvre ! Satyr est grotesque, perché derrière son pied de micro à observer ses sbires de musiciens se détruire les vertèbres et à haranguer le public, mais pourtant tellement charismatique. Ce calme, ce regard haineux, cette présence, ce public qui lui mange dans la main, un vrai gourou ! Il ne quitte son pied de micro que pour agripper sa guitare blanche le temps de « The Pentagram Burns ». Histoire de montrer qui est le patron ?





N’oublions pas Frost et ses habituelles prouesses derrière son impressionnante batterie ! Un set d’une heure composé d’une succession de tubes plus efficaces les uns que les autres qui défile en un instant, avec en points d’orgue le furieux « Supersonic Journey » et la tuerie « Now, Diabolical ». Dommage que Satyr passe autant de temps à faire le chauffeur de salle, le groupe aurait eu le temps de jouer au moins un morceau supplémentaire … à la fin du concert, nous apprenons que nous sommes le meilleur public au monde (à égalité avec tous les autres sans doute) et que SATYRICON sera de retour à Helsinki lors du Tuska Open Air, en juillet, promettant un set radicalement différent. Si cela implique d’avantage de morceaux des quatre premiers albums, je signe des deux mains ! En attendant, les apôtres du black ‘n roll m’ont épuisé, et je pars m’envoyer une boisson énergisante histoire de tenir le coup jusqu’à l’arrivée de mes chouchous d’AMORPHIS.





Setlist SATYRICON :
01.Possessed (Volcano, 2002)
02.The Wolfpack (The Age Of Nero, 2008)
03.Now, Diabolical (Now, Diabolical, 2006)
04.Forhekset (Nemesis Divina, 1997)
05.Black Crow On A Tombstone (The Age Of Nero, 2008)
06.Commando (The Age Of Nero, 2008)
07.The Pentagram Burns (Now, Diabolical, 2006)
08.Supersonic Journey (Rebel Extravaganza, 1999)
09.K.I.N.G. (Now, Diabolical, 2006)
10.Fuel For Hatred (Volcano, 2002)





La tête d’affiche de cette première journée, AMORPHIS, monte enfin sur scène peu après une heure du matin. Dès le départ, le chanteur Tomi Joutsen nous promet un set plein de surprises, histoire de célébrer les vingt ans du groupe. Pas un simple effet d’annonce, puisque le concert débute par le joyau du dernier album, le somptueux « Skyforger », délaissé auparavant. Une parfaite entrée en matière, prolongée par le superbe » Weaving The Incantation ». Deux de mes morceaux préférés de la discographie récente du groupe, qu’espérer de mieux ? La suite alterne entre offrandes des cultes Tales From The Thousand Lakes et Elegy (c’est toujours un bonheur d’entendre « Into Hiding ») et titres issus de la glorieuse trilogie Eclipse-Silent Waters-Skyforger. Les deux énormes surprises du concert sont « Song Of The Troubled One », jamais jouée en 14 ans et la vieillerie dépoussiérée « Exile Of The Sons Of Uisliu », dévastatrice.





Porté par la fougue de son génial frontman, AMORPHIS n’est jamais aussi bon sur scène que sur les morceaux plus bourrins de sa discographie : les incursions dans les débuts death du groupe font systématiquement mouche ! Les radiogéniques singles « From The Heaven Of My Heart » et « Silver Bride » paraissent bien fades en comparaison … le groupe est en grande forme malgré l’heure trop tardive, et le public est manifestement comblé par cette setlist surprenante. Dommage que le son soit une nouvelle fois dégueulasse – du premier rang j’avais l’impression que Santeri Kallio s’adonnait aux joies de l’air-keyboard … les guitaristes Esa Holopainen et Tomi Koivusaari se font plutôt discrets tandis que le bassiste Niclas Etelävuori se charge honorablement des chœurs. L’heure allouée au concert défile en un clin d’œil, et le mega-hit de clôture « House Of Sleep » déboule sans crier gare, aussi karaokesque qu’à l’accoutumée, Tomi Joutsen laissant même le public s’occuper de l’irrésistible refrain. Un excellent concert de plus de la part du combo de Helsinki !





Setlist AMORPHIS :
01.Skyforger (Skyforger, 2009)
02.Weaving The Incantation (Silent Waters, 2007)
03.Medley : Against Widows / Cares / On Rich And Poor (Elegy, 1996)
04.Into Hiding (Tales from the Thousand Lakes, 1994)
05.The Smoke (Eclipse, 2006)
06.Song Of The Troubled One (Elegy, 1996)
07.From The Heaven Of My Heart (Skyforger, 2009)
08.In The Beginning (Tales from the Thousand Lakes, 1994)
09.Silver Bride (Skyforger, 2009)
10.Exile Of The Sons Of Uisliu (The Karelian Isthmus, 1992)
11.Sky Is Mine (Skyforger, 2009)
12.House Of Sleep (Eclipse, 2006)





SAMEDI

La seconde journée du Finnish Metal Expo commence pour moi par les interviews de Mikko Kotamäki et de Olli-Pekka Laine de BARREN EARTH (disponible sur ces pages), qui me font malheureusement rater le concert de TURMION KÄTILÖT, à la réputation d’excellent groupe de scène. La suite du programme n’étant pas bien folichonne, j’en profite pour explorer plus en détail les allées de la zone d’exposition, fouiner dans les stands des disquaires, tisser des contacts avec des labels et des promoteurs, participer à des jeux à la con pour tenter de gagner une place pour un festival estival, tester une nouvelle marque de boisson énergisante (sont pas cons, le shot est aussi délicieux que la canette entière est gerbante), m’amuser des groupies qui se pâment pour un autographe de membres d’APOCALYPTICA ou de CHILDREN OF BODOM … un simple aperçu des multiples possibilités offertes par le concept développé par le Finnish Metal Expo.















Dans la soirée je profiterai enfin d’un créneau libre au … bingo pour tenter de gagner des places de concert au Nosturi ! J’ai suffisamment de bol pour remporter la partie … mais pas assez pour recevoir des places pour ULVER, AMORPHIS, AIRBOURNE ou ENSIFERUM. Qu’est-ce que j’en ai à faire d’un vieux groupe de rock finlandais has been ? Monde de merde.





Mon premier concert de la journée est INSOMNIUM, qui ne dispose étonnamment que de 30 minutes de temps de scène. Du coup, le set ne pioche que dans les deux derniers albums du groupe, ce qui à vrai dire m’arrange étant donné que je ne connais pas vraiment leur début de carrière. Les morceaux s’enchaînent harmonieusement, et les mélodies classieuses et émouvantes émanant des guitares de Ville Friman et Ville Vänni font mouche. Le chant clair sur les morceaux « Where The Last Wave Broke » et « The Harrowing Years », œuvre du soliste de PROFANE OMEN sur album, est assuré en live par Ville Friman de manière tout à fait convaincante. Le concert s’achève bien trop rapidement mais de manière idéale sur le poignant « Weighed Down With Sorrow ».





Setlist INSOMNIUM :
01.The Gale (Above The Weeping World, 2006)
02.Where the Last Wave Broke (Across The Dark, 2009)
03.The Harrowing Years (Across The Dark, 2009)
04.The Killjoy (Above The Weeping World, 2006)
05.Mortal Share (Above The Weeping World, 2006)
06.Weighed Down With Sorrow (Across The Dark, 2009)





INSOMNIUM remontera après le concert par deux fois sur la scène principale lors de la cérémonie express des Finnish Metal Awards pour recevoir les prix du groupe de l’année et d’album de l’année. Joli doublé ! AMORPHIS remporte les prix du meilleur chanteur (pour Tomi Joutsen) et de plus bel artwork (pour la pochette de Skyforger par le génial Travis Smith). Un Alexi Laiho complètement stone récupère on ne sait pourquoi le prix du meilleur musicien de l’année. Ces récompenses sont décernées sur la base des votes en ligne du public, sans système de nomination, ce qui donne plusieurs longueurs d’avance aux gros noms – les distinctions reçues par INSOMNIUM n’en sont que plus belles !







LEVERAGE n’a lui aussi droit qu’à une demi-heure pour convaincre sur la petite scène. Mission accomplie de mon point de vue ! La salle étant remplie à craquer, il aurait sans doute été plus judicieux de programmer le groupe sur la scène principale. La monumentale ouverture du dernier album, Wolf and the Moon, passe très bien le cap du live et ne souffre pas des multiples samples d’orchestre utilisés. Le chanteur à la gorge d’or Pekka Heino rayonne de bonne humeur et sa banane est dangereusement contagieuse ! Mention spéciale au rappel « Twilight Symphony » et à son refrain particulièrement jouissif. Touche-bite au possible, mais diablement efficace, je suis conquis !





Après avoir avalé un repas et échangé deux mots avec Tony Kakko pour le compte de Sonata Arctica France, je reviens vers la petite scène pour assister à une interview par le même Jone Nikula d’Alexi Laiho. Le chanteur et guitariste emblématique de CHILDREN OF BODOM n’a pas l’air très bien portant, livide et semblant lutter contre le sommeil durant les 30 minutes de l’entretien. Dommage qu’en plus de foutre en l’air sa santé, il gaspille également son talent musical avec sa daube US ! Et ce n’est visiblement pas près de s’arrêter, vu que le bonhomme a l’air de se plaire à L.A. Entre deux lançages de fleurs, Laiho enchaîne les propos stupides et les répliques démagogiques (« C’est n’importe quoi de dire que le marché du disque se meurt, les groupes doivent se bouger et faire de bons albums ! Téléchargement ou pas, les gens se l’arracheront – regarde le dernier LAMB OF GOD ! »). J’aurais mieux fait d’aller voir le concert de SWALLOW THE SUN au lieu d’écouter ces conneries, vu l’intensité de la fin de leur set …





Vient ensuite le tour de l’une des deux têtes d’affiche du festival (bénéficiant donc d’un temps de jeu de 75 minutes, contre 30 ou 60 pour les autres), APOCALYPTICA. Si la discographie du groupe prend une tournure commerciale qui ne me plaît guère, leurs concerts restent de grands moments. Les violoncellistes et le batteur sont tous très charismatiques (et, bien aidés par un light show excellent en toute circonstance, tout autant photogéniques) et ‘mouillent le maillot’ comme on peut dire dans d’autres circonstances. Perttu Kivilaakso, Eicca Toppinen et Paavo Lötjönen se partagent le rôle du soliste selon le morceau, les deux autres s’occupant de la rythmique.





Comme d’habitude, le premier nommé débute le concert en chemise et costume et le termine torse poil, histoire de faire plaisir aux minettes j’imagine. Fidèle à sa réputation, Mikko Sirén fait le show et passe presque autant de temps debout que Lars Ulrich lors des concerts des Four Horsemen. D’ailleurs, les reprises de METALLICA et de SEPULTURA sont toujours aussi percutantes et remportent un vif succès. A l’instar du giga concert de septembre en compagnie de NIGHTWISH, APOCALYPTICA met à contribution un invité pour s’occuper des lignes de chant des derniers singles du groupe, en l’occurrence Tipe Johnson (LENINGRAD COWBOYS), qui remplace (avantageusement) Lauri Ylönen (« Life Burns »), Adam Gontier (« I Don’t Care ») et Corey Taylor (« I’m Not Jesus »).





Bonne idée, qui apporte de la diversité dans le set, d’autant que pour en avoir déjà fait l’expérience ces morceaux sont faibles et chiants instrumentalement (forcément, ils ont été composés pour être chantés). Grosse surprise avec la toute première représentation d’un titre de l’album à venir, « Beautiful ». Un morceau effectivement beau et délicat, pour lequel Mikko troque sa batterie pour une contrebasse (!).





L’ambiance intimiste se prolonge avec « Bittersweet », avant de devenir plus énervée sur « Last Hope » et d’atteindre des sommets sur l’enchaînement en forme de feu d’artifice « Seek And Destroy » / « Inquisition Symphony ». Tipe Johnson revient pousser la chansonnette pendant le rappel avant le classique final « Hall Of The Mountain King ». Excellent concert au final, l’un des meilleurs du festival avec ceux de SATYRICON et d’AMORPHIS.





Setlist APOCALYPTICA :
01.Wherever I May Roam (METALLICA cover - Plays Metallica By Four Cellos, 1996)
02.Refuse / Resist (SEPULTURA cover - Inquisition Symphony, 1998)
03.Grace (Worlds Collide, 2007)
04.Fight Fire With Fire (METALLICA cover - Cult, 2000)
05.One (METALLICA cover - Inquisition Symphony, 1998)
06.I’m Not Jesus (Worlds Collide, 2007)
07.Life Burns (Apocalyptica, 2005)
08.Betrayal (Apocalyptica, 2005)
09.Beautiful (7th Symphony, 2010)
10.Bittersweet (Apocalyptica, 2005)
11.Last Hope (Worlds Collide, 2007)
12.Seek and Destroy (METALLICA cover)
13.Inquisition Symphony (SEPULTURA cover - Inquisition Symphony, 1998)
----- Rappels -----
14.I Don’t Care (Worlds Collide, 2007)
15.Hall of the Mountain King (EDWARD GRIEG - Cult, 2000)





Le dernier concert du festival est assuré par SONATA ARCTICA, qui à l’instar des violoncellistes se fait rare en son pays natal, trop occupé à parcourir l’Europe et l’Amérique. Comme à Paris, le leader du groupe Tony Kakko est très bavard – trop bavard. Je n’ai rien contre le fait d’introduire chaque morceau par une vanne ou une petite anecdote, et les interludes du Lapon étaient souvent amusantes, mais au final 10 morceaux à proprement parler en 75 minutes c’est peu. Heureusement, le groupe est plutôt en forme malgré l’heure (le concert commença vers 1h15 ...), emmené par un Tony survolté. L’emploi judicieux d’effets pyrotechniques apporte un vrai plus visuel, en plus d’électriser à chaque fois l’ambiance (heureusement, les trois premiers morceaux dévolus aux photographes ne comportaient aucune flamme, j’y aurais laissé ma chevelure !). Le dernier album en date, The Days Of Grays, est représenté par 4 titres. Les deux morceaux de power old school « The Last Amazing Grays » et « Flag In The Ground » sont réussis et s’intègrent bien au set, « Juliet » est brillante avec ses changements de rythme et « As If The World Wasn’t Ending » remplit le quota de ballades reloues propres à chaque concert de SONATA ARCTICA. Le reste de la set-list se compose du tube FM « Paid In Full », qui déclenche moults cris stridents, et des grands classiques des débuts du groupe « Fullmoon » (repris en chœur par le public), « 8th Commandment » et « Black Sheep ».





Depuis deux ans, Tony transforme le public en batterie humaine et lui fait produire le rythme de « We Will Rock You » en guise d’interlude. Les blagues les meilleures sont aussi les plus courtes, même si heureusement il a introduit une petite variante et l’épisode dure moins longtemps que lors des tournées précédentes. Un rappel percutant avec In Black and White et l’énorme Don’t Say a Word, avant la traditionnelle ritournelle finale Vodka. Agréable conclusion de ce festival, même si malgré le renouvellement de sa setlist le groupe a toujours autant l’air d’être en pilotage automatique …



Setlist SONATA ARCTICA :
01.Intro
02.Flag in the Ground (The Days Of Grays, 2009)
03.Paid In Full (Unia, 2007)
04.Fullmoon (Ecliptica, 1999)
05.8th Commandment (Ecliptica, 1999)
06.As If the World Wasn’t Ending (The Days Of Grays, 2009)
07.The Last Amazing Grays (The Days Of Grays, 2009)
08.Juliet (The Days Of Grays, 2009)
09.Black Sheep (Silence, 2001)
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10.Black & White (Unia, 2007)
11.Don’t Say A Word (Reckoning Night, 2004)
12.Vodka / Everything Fades To Gray (The Days Of Grays, 2009) / Outro



En conclusion, deux journées très agréables, avec des concerts réussis, une zone d’exposition intéressante et une organisation irréprochable. Si la scène finlandaise vous intéresse, je ne peux que vous recommander de faire une petit séjour à Helsinki en février prochain pour la prochaine édition du Finnish Metal Expo !